Argentine, Russie, Thaîlande... Ces crises ont ruiné les épargnants Lettonie, 1995 : la plus grande banque du pays fait faillite

Dans le contexte de l'indépendance des anciennes républiques soviétiques, la crise bancaire qui a secoué la Lettonie en 1995 figure comme l'un des événements les plus violents pour les épargnants.

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L'indépendance de la Lettonie en 1991 a donné le coup d'envoi à une profonde libéralisation du secteur bancaire. Le gouvernement cède les différentes branches des banques héritées de l'URSS à des établissements privés dont le poids se renforce dans l'économie. Entre 1992 et 1994, la part des banques privées passe de 47 à 85% des actifs lettons. Leur multiplication est aussi facilitée par une législation souple. Mais la banque centrale ne joue pas son rôle de supervision et les prêts sont loin d'être tous de bonne qualité.

En 1995, la faillite de la Bank Baltija déstabilise l'ensemble du système. A l'aube de la crise, la Baltja Bank se positionne comme le premier établissement du pays. Grâce à des taux d'intérêts très élevés (90% sur un an contre moins de 20% ailleurs), la banque compte plus de 200 000 comptes personnels fin 1994. Or, en 1995, la Baltja Bank se révèle incapable de présenter l'état de ses comptes, ce qui sème un vent de panique et conduit à des retraits en masse. En juillet 1995, la banque est déclarée insolvable et placée sous le contrôle de la banque centrale.

Des 500 millions de dollars affichés dans les livres de comptes, les autorités en trouvent moins de la moitié lorsqu'elles prennent le contrôle de l'établissement ; au final, le gouvernement n'a compensé les épargnants qu'à hauteur de 1 000 dollars par personne, distribués sur 4 ans. De plus, la faillite de la Baltja Bank a entraîné d'autres établissements dans la crise. Au total, les banques disparues concentraient 40% des actifs du pays. En 1995, la croissance anticipée atteignait 5%, finalement, elle a été proche de zéro.