Argentine, Russie, Thaîlande... Ces crises ont ruiné les épargnants Venezuela, 1994 : les dirigeants d'une banque partent avec la caisse

Au début du l'année 1994, la seconde plus grande banque du pays fait faillite. Les dirigeants, qui menaient grand train, s'enfuient à l'étranger.

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Le système financier vénézuélien ne faisait pas l'objet de règles strictes. Depuis 1989, les taux d'intérêt peuvent être fixés librement par les banques alors qu'il n'existe aucune règle de supervision avant 1994. Les établissements en profitent. En 1993, Banco Latino rémunère ainsi les dépôts à un an à hauteur de 105%, alors que l'inflation ne s'élève qu'à 46%. Les dirigeants de la banque profitent de cette période de liberté totale pour investir de façon douteuse mais aussi pour créer des filiales internationales, y compris dans les paradis fiscaux où ils transfèrent des millions de dollars peu avant la faillite.

En janvier 1994, la banque est fermée et le gouvernement en prend le contrôle. Car Banco Latino pèse lourd dans l'économie nationale. La deuxième plus grande banque du Venezuela compte 1,2 million de clients. Devant le scandale général et la colère des épargnants qui n'ont plus accès à leur compte, le gouvernement fait passer une loi rétroactive qui garantie une partie des dépôts jusqu'à 35 000$.

La plupart des épargnants voient ainsi leurs économies sauvées quand la banque nationalisée rouvre ses portes le 4 avril. Mais certains y ont quand même laissé quelques bolivianos. La garantie gouvernementale couvre 99,8% des comptes épargne et 94,3% des comptes courants. La crise ne s'est pas arrêtée à la Banco Latino. Au début de l'année 1994, l'Etat soutenait au total neuf établissements bancaires.