Maison connectée : le marché bondira d'au moins 20% entre 2014 et 2017

Maison connectée : le marché bondira d'au moins 20% entre 2014 et 2017 Pour faire encore mieux, les acteurs doivent parvenir à modifier la perception qu'ont les utilisateurs des appareils domotiques.

Dans le meilleur des mondes, le marché de la maison connectée générera un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros en 2017 contre 150 millions en 2014 (+200%), selon l'étude "Le marché de la maison connectée", récemment publiée par Xerfi. Dans le pire des cas – et de l'aveu du cabinet d'analyses, c'est le scénario le plus probable –  le chiffre d'affaires atteindra 180 millions d'euros, soit tout de même une hausse de 20% en trois ans.

Que le marché explose ou pas, trois facteurs favoriseront l'installation d'équipements domotiques d'ici 2017 :

  • l'amélioration de la conjoncture dans le bâtiment
  • les besoins croissants des Français en matière de confort, de sécurité et de réduction de la facture énergétique
  • le lancement de produits design et faciles d'utilisation.

Reste à savoir si, d'ici là, ce que les auteurs de l'étude désignent comme des "innovations technologiques de rupture", permettant d'aller au-delà du simple contrôle à distance de certains paramètres de le la maison (portail, volets, éclairage…), auront émergé et si les utilisateurs auront cessé de vivre l'objet connecté comme une contrainte pour lui trouver une "une véritable valeur économique". Les experts Xerfi se montrent sceptiques sur ce point : ils sont sûrs à 70% que les appareils domotiques seront toujours perçus comme des gadgets et qu'ils resteront anxiogènes, car longs à configurer.

Les géants de l'électronique grand public, ces grands gagnants

Peu importe dans quelles proportions, le gâteau est appelé à grossir d'ici 2017. Quels acteurs en profiteront ? Apple, Google et leurs clients. De l'avis des auteurs de l'étude, les deux mastodontes américains sont les mieux armés pour convertir Monsieur et Madame tout-le-monde à la maison connectée. C'est que, grâce à leurs systèmes d’exploitation iOS et Android, ils disposent déjà d'une longueur d'avance dans un monde qui sera, selon les anticipations de Xerfi, dominé par des applications uniques de contrôle, à la Homekit, du nom de la plateforme développé par Apple pour agréger plusieurs objets connectés. Dans ce contexte, "les fabricants d’objets connectés et d’appareils électroménagers ont une carte à jouer en proposant leurs produits dans le cadre d’écosystème fermé géré par Apple ou Google", assure le cabinet d'analyses.

"Les fabricants d’objets connectés ont une carte à jouer en proposant leurs produits dans le cadre d’écosystème fermé géré par Apple ou Google"

Quid des acteurs historiques du marché, tels que Legrand et Somfy ? En 2017, ils auront toujours une place dans le jeu concurrentiel, mais s'orienteront vers des segments de niche, prévoit notre partenaire, comme les équipements domotiques à destination des personnes dépendantes.

Les opérateurs de télécommunications, eux, n'arriveront pas à s'imposer, prédit  Xerfi. Ils ne pourront pas attirer "autant de partenaires [que Google et Apple] au sein de leurs solutions domotiques". D'autant que ce qu'ils proposent se limite au simple "contrôle à distance des appareils de la maison".

Autre frein au succès des opérateurs dans la domotique identifié par Xerfi, "la fin progressive des box Internet à la française", qualifiées par les auteurs de "points névralgiques pour le fonctionnement d'une solution domotique". La faute à qui ? Aux géants de l'électronique grand public – encore eux – qui court-circuiteront les opérateurs télécoms dans les prochaines années pour proposer ces box. Une tendance déjà à l'œuvre, rappellent les experts Xerfi, donnant l'exemple de la box de Bouygues Telecom co-développée avec Google sur la base du système d’exploitation Android TV.

Source

L'étude "Le marché de la maison connectée" est publiée par Xerfi, éditeur indépendant d'études économiques sectorielles.