Beenest veut ubériser Airbnb grâce à la blockchain

Beenest veut ubériser Airbnb grâce à la blockchain Cette plateforme de location saisonnière basée sur la chaîne de blocs et les smart contracts ne facture aucune commission aux utilisateurs qui se servent de ses tokens comme moyen de transaction.

Le disrupteur en passe d'être disrupté ? Telle est en tout cas l'aspiration de Beenest, plateforme de location saisonnière, qui entend bien déloger les déjà géants de ce jeune secteur, comme Airbnb et HomeAway. Sa botte secrète ? La blockchain et les smart contracts.

Pour attirer des utilisateurs, le trublion, cofondé et dirigé par Jonathan Chou, ex-Uber, met en avant des frais de transaction réduits. Car contrairement aux acteurs établis, Beenest ne facture aucune commission. "Beenest prélève seulement un coût minime pour fonctionner (quelques cents par transaction), en plus d'une taxe d'assurance nominale pour aider à couvrir les responsabilités de l'hôte", apprend-on dans le whitepaper délivré début 2018. Enfin, ça, c'est pour les utilisateurs ayant adopté le bee token, le jeton maison, comme moyen de transaction. Car Beenest prend une commission de 1% pour ceux qui utilisent des bitcoins, ethereums ou tout autre token dits ERC20, c'est-à-dire issu du processus de proposition/amélioration mis en œuvre par la Fondation Ethereum, et de 3,99% pour ceux qui passent par une monnaie fiat. "Pour 5 nuits réservées à 200 dollars par nuit, un hôte gagnera 1 000 dollars sur Beenest contre 800 sur Airbnb", chiffre Beenest. Les voyageurs en profiteront indirectement, estime la plateforme, puisque les hôtes pourront baisser leurs tarifs sans réduire leurs marges.

La plateforme, qui déploie ses premières annonces à Los Angeles et San Francisco, s'étendra à quatre autres grandes villes américaines d'ici la fin de l'année

La jeune pousse promet également "une expérience utilisateur transparente basée sur la confiance et la sécurité grâce à la blockchain. "Avec bee token, Beenest offre aux hôtes et aux voyageurs confidentialité, sécurité et liberté. Pour se servir du site, les utilisateurs doivent d'abord s'inscrire et passer par un processus KYC (Know Your Customer) de base afin de s'assurer qu'ils sont réels et authentifiés. Beenest peut s'intégrer en toute transparence avec des plateformes d'authentification tierces et corréler des identités avec un score de réputation pondéré par le protocole de réputation Bee". Il s'agit de l'un des trois protocoles sur lesquels le réseau est construit, avec celui de paiement et celui d'arbitrage. "Les protocoles Bee sont des protocoles Ethereum ouverts qui peuvent alimenter d'autres applications futures de l'économie du partage", entrevoit déjà Beenest. "Ces protocoles ont été conçus pour que les applications d'économies de partage centralisées existantes, comme Couchsurfing ou Airbnb, puissent les intégrer, afin de tokeniser leurs offres si elles veulent les ouvrir à un marché plus vaste et inexploité de crypto-enthousiastes."

Mais Beenest doit encore parcourir un long chemin avant que ces acteurs lui butinent dans la main. Il faudra, entre autres pré-requis, assister à la généralisation de l'utilisation des tokens dans l'économie. Pour l'heure, le site n'est accessible qu'en version alpha depuis mars 2018, mais les équipes s'affairent déjà à la version beta. "Nous sommes actuellement en train de déployer nos 100 premières annonces à Los Angeles et à San Francisco", assure Tony Tran, cofondateur et CTO. La plateforme, qui a levé 5 millions de dollars en 48 heures auprès de 100 000 investisseurs particuliers en début d'année, prévoit de s'étendre à quatre autres grandes villes américaines d'ici la fin de l'année.