Agents immobiliers, voici à quelle sauce vous serez mangés d'ici 2020

Agents immobiliers, voici à quelle sauce vous serez mangés d'ici 2020 Fermetures, chiffre d'affaires et résultats en baisse... Les temps sont durs pour ces intermédiaires. Mais ce n'est rien de plus qu'un retour à la normale, selon Xerfi.

9,5 milliards d'euros, c'est le chiffre d'affaires que les agences immobilières enregistreront en 2015, contre 10 milliards en 2011, selon l'étude "La distribution immobilière face à l'Internet", publiée par notre partenaire Xerfi-Precepta. Le JDN vous dévoile en exclusivité les principales prévisions du cabinet d'analyse quant à ce qui attend les intermédiaires historiques sur le marché immobilier d'ici la fin de la décennie.

chiffre d'affaires des agences immobilières
Graphique tiré de l'étude "La distribution immobilière face à l'Internet" de Xerfi-Precepta. © Xerfi

Premier enseignement, pas de retour à la croissance des revenus avant 2016 pour les agences immobilières. C'est que l'activité de ces dernières dépend directement des marchés résidentiels (loyers payés par les locataires et acquisition de biens).

Et si la profession s'en frotte les mains quand l'heure est à l'euphorie – le chiffre d'affaires des agences a augmenté de 92,5% quand les marchés résidentiels ont bondi de 175% entre 1994 et 2007, rappelle le cabinet d'analyse – ce n'est pas la même histoire lorsque le marché de la pierre se grippe. "Logiquement, la baisse des montants de transaction [à partir de 2007, NDLR] s'est reportée sur l'activité des agences immobilières, expliquent les auteurs de l'étude. Et elle continuera de limiter leurs perspectives d'ici à 2015."

Les agences devront donc attendre 2016 pour voir leur chiffre d'affaires augmenter de nouveau, à raison d'1 à 2% par an, pas plus.

taux de résultat d'exploitation des agences immobilières
Graphique tiré de l'étude "La distribution immobilière face à l'Internet" de Xerfi-Precepta. © Xerfi

Côté résultats, les agences immobilières n'ont pas non plus de quoi se réjouir. En raison de l'importance des coûts fixes qu'elles supportent, une baisse de leur activité s'accompagne systématiquement d'un recul de leurs performances d'exploitation. C'était déjà le cas en 2008 et 2009, quand les transactions dans l'ancien avaient drastiquement chuté suite à l'éclatement de la crise financière, passant sous la barre des 600 000 en 2009.

L'inverse est vrai aussi. En témoigne le rebond des niveaux de résultat en 2010 et 2011, deux années marquées par un sursaut des ventes (780 000 en 2010 et 801 000 en 2011). Qu'en est-il aujourd'hui ? Xerfi estime que le nombre de transactions dans l'ancien s'élèvera à 723 000 en 2013 et à 735 000 en 2015, et donc que "les agences ne renoueront pas avec des taux de résultat d'exploitation à deux chiffres". Pour 2013, notre partenaire prévoit un taux de résultat d'exploitation à 5% du chiffre d'affaires. "5% c'est peu ou prou la moyenne des entreprises françaises, rappelle-t-il. Il est donc plus opportun d'analyser ce reflux comme un retour à la normale".

population d'établissements par secteur
Graphique tiré de l'étude "La distribution immobilière face à l'Internet" de Xerfi-Precepta. © Xerfi

Autre signe d'un – rude – retour à la réalité pour les agences immobilières, après une décennie passée la tête dans les étoiles, leur nombre. "Fin 2013, le secteur est revenu, selon nos estimations, à un parc d'une vingtaine de milliers d'agences", jauge Xerfi. C'est, certes, 4 000 agences de moins qu'en 2008", rappelle le cabinet d'analyse, mais c'est surtout "4 000 de plus qu'en 2002, "au début des années fastes.

Un autre élément appelle à relativiser le nombre de fermeture d'agences : parmi les acteurs qui mettent la clé sous la porte, nombreux sont ceux qui avaient fait leur entrée sur le marché immobilier au cours de la grande ruée vers la pierre, entre 1998 et 2008. Des "structures fragiles, sans véritable fonds de commerce", d'après l'étude. Les survivantes, elles, adhèrent à des marques-enseigne. Aujourd'hui, c'est le cas d'une agence sur quatre.

Source

L'étude "La distribution immobilière face à l'Internet" est publiée par Xerfi, éditeur indépendant d'études économiques sectorielles.