Pourquoi l'imprimante 3D va révolutionner l'industrie Demain, tous industriels ?

"Posséder une imprimante 3D dans votre salle de classe, votre bureau ou votre cuisine signifie que vous pouvez vouloir quelque chose et ensuite le fabriquer à votre convenance, s'enthousiasme Bre Pettis, fondateur de MakerBot Industries. L'imprimante change non seulement notre relation avec les objets du quotidien mais aussi l'idée d'un objet du quotidien. Tous mes biens peuvent être totalement différents des vôtres et c'est génial ! Aimez-vous l'objet que j'ai réalisé ? Vous pouvez l'avoir. J'en fabriquerai d'autres."

michael weinberg, de public knowledge.
Michael Weinberg, de Public Knowledge. © MW

La démocratisation des imprimantes 3D ferait donc de tout un chacun un industriel en puissance ? "Nous ne passerons pas du jour au lendemain d'un monde où vous achetez vos biens dans un supermarché ou sur Internet à un autre où vous téléchargez vos produits pour les imprimer. Cela relève de la science-fiction, tempère Michael Weinberg, juriste chargé des questions de propriété intellectuelle pour les technologies émergentes chez Public Knowledge, une organisation américaine de défense des droits des citoyens. L'impression en trois dimensions s'intégrera progressivement et lentement dans notre quotidien."

Une implantation dans les foyers qui a déjà commencé. Longtemps le coût des machines (de 10 000 à 500 000 dollars, selon l'utilisation) a été prohibitif pour les particuliers. L'arrivée il y a 4 ans d'appareils comme l'imprimante de Makerbot, à seulement 1 000 dollars, a changé la donne. Si "les nouvelles imprimantes à bas coût, de 500 à 2 000 dollars, sont encore limitées en taille, en qualité et en fiabilité", comme le rappelle Terry Wohlers, elles permettent d'ores et déjà à chacun de concevoir son propre design et surtout de le créer, le toucher !

L'impression 3D n'en est qu'à ses débuts. Aux débuts d'Internet, il était aisé de comprendre le principe de l'email. Moins d'anticiper Facebook.

Et, grâce à Internet, il est possible de partager ces créations. Makerbot a mis au point le site Thingiverse afin que les internautes puissent partager leurs dernières inventions. "Depuis 2008, les "Things" sur Thingiverse ont été téléchargées plus de 8,5 millions de fois, dont 500 000 depuis 90 jours, affirme Bre Pettis. Le 1er novembre, on comptait plus 25 000 objets disponibles sur le site." D'autres sites tels que le français Sculpteo et l'américain Shapeways proposent le même service. L'internaute peut également soumettre une idée de design et se faire livrer le produit imprimé.

L'impression 3D n'en est qu'à ses débuts. Lorsqu'on accédait à Internet via des modems 56K, il était aisé de comprendre le principe de l'email. Il était plus compliqué d'imaginer Facebook. "Nous apercevons la pointe de l'iceberg, estime Terry Wohlers. Mais il y a encore tout un bloc de glace sous l'eau dont nous ne pouvons imaginer les dimensions." Sans mauvais jeu de mots...