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Olivier Pescheux crée des parfums pour les grandes marques chez Givaudan.
Photo © / JDN
 

Olivier Pescheux est ce qu'on appelle un "nez". Mais lui n'aime pas ce nom "Ca fait snob. Je préfère parfumeur, tout simplement", préconise-t-il.

Depuis 9 ans, Olivier Pescheux crée des parfums pour des grandes marques. Il est salarié du groupe Givaudan, leader mondial de la parfumerie avec 3 milliards de dollars de chiffre d'affaire.

Parmi ses plus belles réussites : Higher de Dior, Arpège pour homme de Lanvin, mais aussi des parfums grand public comme "Voile d'Ambre" pour Yves Rocher.

"Au départ le client nous donne un "brief", une sorte de cahier des charges. Ca peut être une simple indication, mais aussi un album complet avec des photos, des codes couleurs, une poésie ou même une ambiance sonore". Autant d'éléments censés inspirer le parfumeur.

Et c'est là tout le talent d'Olivier Pescheux, capable de traduire en parfum n'importe quelle atmosphère. "Un disque des White Stripes me fera par exemple penser à un parfum à forte personnalité, avec des notes florales de freesia, des épices genre baie rose ou cardamone le tout accompagné d'un bouquet d'espéridés" décrit Olivier.

 

"On compose un parfum comme on écrit une partition"

"On compose un parfum comme on écrit une partition". Olivier dispose pour cela de plus de 1.000 molécules. "La formule est envoyée à l'ordinateur, et le laboratoire nous prépare le mélange. Peu à peu, on ajuste les notes, on travaille le parfum, on peaufine l'idée". Il faut parfois plus de 2 ans et 1.000 essais avant d'arriver au résultat final.

La chimie de synthèse pour créer de nouveaux parfums

Le nouveau challenge consiste à développer de nouvelles molécules olfactives par chimie de synthèse. Une gageure, car les formulations sont de plus en plus complexes. Mais c'est la clé de l'innovation : Givaudan investit massivement dans la recherche. Aujourd'hui, un tiers environ du contenu d'un parfum est issu de la chimie.

"Ce qui ne veut pas dire que c'est du parfum moins cher, justifie Olivier Pescheux. De l'essence d'orange naturelle coûte par exemple 3 euros le kilo, quand notre dernière création, un musc de synthèse, revient 100 fois plus cher !". A part des essences très rares comme la rose de mai ou l'absolu d'Iris (dont les prix frôlent les 85.000 euros le kilo), fabriquer une nouvelle senteur revient donc beaucoup plus cher que les parfums "naturels".

C'est à l'âge de 10 ans, après avoir vu le film "Le sauvage" avec Yves Montand et Catherine Deneuve, qu'Olivier s'est mis en tête de créer des parfums. DEUG de chimie et école spécialisée : un parcours sans faute qui l'a mené chez Givaudan. A 41 ans, il fait partie de la petite trentaine de parfumeurs français qui travaillent pour les marques de prestige.


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