David Douillet, des tatamis à l'import de matériel sportif

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"En France nous avons la chance d'avoir un système bien fait"

Double D, comme les initiales de David Douillet ? Non. Car en réalité, ce sont trois anciens judokas de haut niveau qui se cachent derrière cette importante société d'import de matériel sportif. L'histoire de l'entreprise commence en 1994. David Douillet n'est pas encore l'immense champion que l'on connait, mais il pense déjà à sa reconversion. Avec un vieil ami judoka, Cédric Dhermet (le second D), les deux compères se lancent dans un projet qu'ils murissent depuis dix ans : importer du matériel d'arts martiaux en France, si difficile à trouver dans l'Hexagone. Anthony Damaisin, lui aussi judoka les rejoint quelques mois plus tard. "Cédric et moi avions bien conscience que nous ne serions pas champions du monde et que nous aurions du mal à vivre de ce sport", raconte Anthony Damaisin, aujourd'hui directeur général. Et pendant que David Douillet enchaîne les titres, ses deux associés se consacrent à fond au développement de la société. L'entreprise importe et commercialise des articles de sport sous ses propres marques : Tipi et David Douillet Fitness.

Treize ans après, Anthony Damaisin se félicite des avantages accordés aux sportifs. "En France nous avons la chance d'avoir un système bien fait", estime l'ancien athlète qui a pu mener de front une carrière sportive et des études de commerce à Lyon. Pourtant, la partie était loin d'être gagnée quand les trois larrons se sont présentés devant les banques. "On avait un déficit de cheveux gris. On avait 25 ans, et un autre handicap, on était sportif. On ne nous faisait pas confiance. Sportif célèbre ou pas, le banquier regarde si vous êtes solvable"

Aujourd'hui, la PME de David Douillet emploie 22 salariés et accroît tous les ans son chiffre d'affaires. "Pour le prochain exercice, nous atteindrons les 15 millions d'euros," se réjouit Anthony Damaisin. La notoriété de David Douillet, reconvertit en VRP de luxe pour son entreprise, n'est sans doute pas étrangère à ce succès. Adidas a confié à Double D ses licences boxe et arts martiaux. "David n'entre pas dans les détails, mais il est présent pour nos accords internationaux," explique Anthony Damaisin.

Etre un ancien judoka, Anthony Damaisin en est convaincu, cela aide dans les affaires. "Nous avons une légitimité. Et en plus, les valeurs du judo sont positives." Mieux, cette expérience aide dans la gestion de l'entreprise. "Le judo est un sport individuel où on apprend à se manager." Un management qui permet de s'entourer et de percer.

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