Présidentielle : ce qu'en disent les entrepreneurs de banlieue Les banlieues : parfois oubliées, souvent stigmatisées

mustafa yildiz, patron d'ybat à cenon
Mustafa Yildiz, patron d'YBAT à Cenon © MY

Mustafa Yildiz : "On passe les banlieues sous silence par peur de déplaire au reste de l'électorat."

"Des candidats comme François Bayrou, Nicolas Sarkozy ou encore François Hollande qui se veulent rassembleurs évitent de formuler des propositions concrètes à destination des quartiers difficiles. Mettre l'accent sur les banlieues, ce serait prendre le risque de décourager les autres électeurs, comme les ruraux par exemple, alors qu'il reste beaucoup à faire pour les aider eux aussi. Quant aux habitants des quartiers populaires, tout ce qu'ils veulent, c'est être considérés comme les autres Français. Ils ne tiennent pas forcément à faire l'objet d'un traitement spécifique."


aziz senni.
Aziz Senni. © AS

Aziz Senni : "La banlieue n'a pas la place qu'elle mérite, à droite comme à gauche."

"Le think tank Terra Nova a suggéré aux candidats de gauche de laisser tomber le lectorat issu des quartiers. Quant à la droite, elle ne sait toujours pas s'adresser aux habitants des banlieues alors même qu'ils sont, par nature, plutôt réceptifs aux valeurs traditionnelles dites "de droite", comme la famille, le travail ou l'entreprise. Mais la droite tient un discours provocateur vis-à-vis de ces personnes, qui pourtant représentent 3 millions d'électeurs, soit 8 à 10% du corps électoral. "

 

salem bessad.
Salem Bessad. © SB

Salem Bessad : "Les banlieues font l'objet d'un traitement à part."

"Il y a certains fléaux qui ne sont pas propres aux quartiers difficiles, comme le chômage par exemple. On parle beaucoup des banlieues à ce sujet, mais c'est sur l'ensemble du territoire que les jeunes ont besoin d'éducation et d'une bonne formation. Si l'alternance permet déjà aux étudiants d'avoir un pied dans le monde de l'entreprise, il faut également mettre en place une exonération d'impôts pour les sociétés qui embauchent un jeune habitant en zone urbaine sensible. Actuellement, la déduction fiscale ne s'applique que si le siège de l'entreprise se trouve dans un quartier sensible, mais parfois, les dirigeants ne jouent pas le jeu et ne recrutent pas dans ces quartiers."