Présidentielle : ce qu'en disent les entrepreneurs de banlieue Quinquennat de Nicolas Sarkozy : la rénovation urbaine ne suffit pas

 Aziz Senni : "On s'est trop focalisé sur le bâti et pas assez sur l'humain."

aziz senni, patron d'ata à mantes la jolie.
Aziz Senni, patron d'ATA à Mantes la Jolie. © AS

"Je regrette sincèrement que l'action menée en faveur des banlieues n'ait pas davantage porté sur des thématiques comme l'emploi ou l'éducation. Mais c'est normal : c'est plus facile de faire tomber une tour que de réduire le taux de chômage ! Il faudrait pour cela une véritable volonté politique. Avec Fadela Amara, Nicolas Sarkozy s'est complètement planté dans le casting : elle n'a pas su déployer ce qui devait être le plan Marshall des banlieues."



emilie vallée, cogérante de vallée dôme finitions à clermont-ferrand.
Emilie Vallée, cogérante de Vallée Dôme Finitions à Clermont-Ferrand. © Talents des cités

Emilie Vallée : "Les services de proximité disparaissent peu à peu."

"La rénovation de l'habitat portée par l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU, NDLR) a produit des effets positifs, mais ce n'était pas le seul aspect à traiter. Les quartiers populaires manquent cruellement de services de proximité : le commissariat du quartier dans lequel j'habite n'est jamais ouvert! Quant aux maisons de quartiers, elles ferment de plus en plus tôt, ce qui pose problème aux jeunes qui souhaitent échanger avec des représentants d'institutions ou tout simplement avec des personnes issues du monde de l'entreprise. Ces jeunes n'ont pas de lieu dédié. Et les mères célibataires ont souvent du mal à chercher un emploi, puisqu'elles ne peuvent pas faire garder leurs enfants. Une halte-garderie ouverte trois fois par semaine, ce n'est pas suffisant."


salem bessad, patron de sab consulting à tremblay en france.
Salem Bessad, patron de SAB Consulting à Tremblay en France. © SB

Salem Bessad : "Les entrepreneurs de banlieue manquent d'accompagnement."

"Dans le cadre du plan ANRU, des travaux monumentaux de déconstruction des grandes cités dortoirs ont été engagés pour construire un cadre de vie plus harmonieux. C'est une action de long terme qui commence à porter ses fruits. En revanche, l'accompagnement mené en faveur des entrepreneurs de banlieue devrait être davantage proactif. Malheureusement, j'ai bien conscience que le financement des entrepreneurs issus de la diversité ne représente qu'une goutte d'eau dans le budget de l'Etat et qu'il n'est pas prioritaire par rapport aux autres combats que le président de la République doit livrer."