Présidentielle : ce qu'en disent les entrepreneurs de banlieue Sécurité : pour une meilleure répartition des richesses
Aziz Senni : "Les quartiers populaires ont encore plus besoin de sécurité que les autres."
"En soi, c'est une bonne chose de renforcer la présence policière et d'augmenter le nombre de commissariats dans les quartiers populaires : il y a un besoin de sécurité plus important qu'ailleurs en banlieue et ça ne sert à rien de le nier. Un constat qui s'explique d'ailleurs très facilement : plus les populations sont pauvres, plus elles sont désorientées et plus le risque d'insécurité est accru. François Hollande est-il le mieux placé pour prendre en charge ces questions ? C'est une toute autre histoire."
Mustafa Yildiz : "On ne sait pas si la police est là pour sécuriser le quartier ou pour nous ficher."
"Lorsqu'on vit dans des quartiers difficiles, on ne sait pas si la police est présente pour assurer notre sécurité ou pour nous espionner et créer des fichiers. D'origine turque, lorsque j'ai épousé une femme d'origine algérienne, le flic de proximité que je connaissais depuis dix ans a obéi au procureur qui lui avait demandé d'établir un rapport, par peur d'un mariage blanc. Mais à cet instant je me suis senti trahi et je lui ai demandé de ne plus remettre les pieds chez moi."
Salem Bessad. "Si les richesses étaient mieux réparties, il y aurait moins d'insécurité."
"Lorsque les perspectives d'avenir sont réduites au néant, lorsque la possibilité de s'insérer est quasi inexistante, et lorsque les recruteurs eux-mêmes stigmatisent les jeunes de banlieue, il ne faut pas s'étonner qu'il y ait un basculement dans la délinquance. Même si la violence ne constitue en rien une solution, elle est générée par une mauvaise répartition des richesses. C'est donc sur cet aspect que le futur président devra concentrer ses efforts."