Crise de l'euro : les scénarios de sortie possibles Le FMI sauve la Grèce

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Le FMI sauve la Grèce. © JDN

1. C'est le scénario miracle. Et à ce titre il ne peut démarrer que de manière miraculeuse.

Première possibilité, le FMI et les autre pays européens constatent que les efforts de réforme de la Grèce pour réduire son déficit avancent à un rythme satisfaisant pour atteindre les objectifs de réduction de déficit et qu'elle est donc en capacité de rembourser tout l'argent qu'on pourra bien lui prêter. Une éventualité à laquelle Jean-Jacques Rosa ne croit pas, lui qui considère comme "inéluctable le défaut à venir de la dette grecque", les aides ne faisant qu'aggraver le ratio dette sur PIB.

Deuxième possibilité, le FMI décide coûte que coûte de sauver la zone euro pour préserver l'économie mondiale et donc prête à la Grèce sans exiger davantage d'efforts que ceux qu'elle réalise déjà. Mais pour Christian Saint-Etienne, "un prêt massif de la part du FMI sans contrepartie forte est impossible. Ce serait une négation du FMI." Un avis partagé par Michel Dévoluy : "Je ne vois pas le FMI prêter sans exiger une hausse de la fiscalité, des privatisations, des mesures de rigueur qui accroitraient les tensions sociales et provoqueraient un ralentissement supplémentaire de l'activité."

2. Rassurés par les prêts massifs des institutions européennes et mondiales, les marchés se détendent et les dettes des pays de la zone euro ne sont plus clouées au pilori. Pendant un temps.

3. Dans un scénario résolument optimiste, la détente des marchés permet une période durable de croissance molle dans la zone euro, les Etats étant toujours handicapés par le poids de leur dette, qui les prive d'investissements et sclérose leur économie intérieure.

4. Dans une optique plus réaliste, les marchés font la même analyse que les trois économistes que nous avons interrogés. A savoir pour Christian Saint-Etienne : "Un prêt massif ne ferait que repousser le problème dans le temps, ça ne règlerait pas le fond du problème qui est l'hétérogénéité de la zone euro". Pour Jean-Jacques Rosa : "Un prêt à taux très faible, voire nul, c'est en quelque sorte un défaut partiel et ça ne résout pas le problème essentiel de la perte de compétitivité de l'économie grecque, qui appelle soit une dévaluation majeure, soit déflation et récession pour de longues années." Et pour Michel Dévoluy : "un FMI qui prêterait massivement et sans forte contrepartie ferait la démonstration que l'Europe est impuissante. Ce serait une occasion manquée pour cette dernière. La Grèce serait sauvée dans le court terme mais cela ne change rien au fait que la zone euro est mal ficelée politiquement, avec des économies trop hétérogènes."