Asie, Etats-Unis, Europe : qui repart, qui décroche Les salaires explosent... en Chine

La crise, tout le monde en convient, n'est pas tendre avec les salariés. D'abord, le ralentissement économique génère du chômage, laissant des cohortes de travailleurs sur le bord de la route. Mais, comme si cela ne suffisait pas, il fait aussi pression sur les salaires.

Au Japon, par exemple, le salaire moyen, qui était à peu près resté stable de 2000 à 2008, chute brutalement en 2009 (-3%). En 2010, il restait en deçà de ses niveaux précédents. En Europe, le salaire moyen a continué à augmenter mais moins vite que précédemment.

salaire moyen, en monnaie locale, base 100 en 2008, selon la banque mondiale.
Salaire moyen, en monnaie locale, base 100 en 2008, selon la Banque mondiale. © JDN

Mais ce qui frappe dans cette comparaison internationale, c'est la dynamique de l'augmentation salariale dans les pays émergents. Non seulement l'année 2009 ne marque aucun recul du salaire moyen mais ce dernier semble même accélérer sa croissance déjà vertigineuse. En Chine, entre 2008 et 2010, le salaire moyen a grimpé de 25%.

Ce constat pourrait bien se révéler lourd de conséquences pour l'équilibre mondial : l'économie chinoise, en plein développement, voit son principal avantage concurrentiel -une main d'œuvre très bon marché- se réduire à vitesse grand V. Certes, les niveaux de rémunération des travailleurs chinois sont encore loin des standards européens ou américains. Mais à ce rythme, l'atelier du monde pourrait bien se délocaliser à nouveau. La Chine sera-t-elle à son tour victime de la mondialisation ? Pour l'éviter, elle pousse aujourd'hui sa consommation intérieure.