L'économie mondiale court-elle le risque d'une déflation ? L'économie mondiale risque-t-elle une déflation ?

La flambée des prix du pétrole conjuguée à celle des denrées alimentaires qui tracassait tous les gouvernements jusqu'à l'été dernier semble être un lointain souvenir. Avec la crise financière, c'est aujourd'hui la déflation qui menace, autrement dit une baisse générale des prix pendant une durée significative. Le phénomène n'est plus tabou. Même le Premier ministre britannique Gordon Brown  reconnaît que la déflation est un risque avéré.

Aux Etats-Unis, les prix ont reflué de 1% pour le seul mois d'octobre, une baisse jamais vue qui entraîne une nette modération de l'inflation, qui tombe à 3,7% sur 10 mois, contre 4,9% le mois précédent sur 9 mois. Idem au Royaume-Uni, où l'inflation s'est brutalement infléchie entre septembre et octobre. Dans la zone euro, celle-ci est revenue de 4% sur 7 mois en juillet à 3,2% en octobre (sur 10 mois).

Le plongeon des prix agricoles et énergétiques a largement participé à cette décrue de l'inflation. Mais ils ne sont pas les seuls. Aux Etats-Unis, les prix à la production ont reculé de 2,8 % sur un mois au mois d'octobre, un record depuis 1947. Le CRB index (voir graphique), l'indice composite du prix des matières premières, a tout d'un oiseau de mauvais augure.

La crise financière a amplifié la déflation de nombreux actifs, au premier chef dans le secteur clef de l'immobilier. Et partout des baisses de prix font leur apparition. Les remises s'affichent dans les vitrines. Les enchères dans les salles de ventes sont plus faibles et les promotions se multiplient.