Les seniors qui ont créé des entreprises Bernard Poussin, retraité mais chef d'entreprise

bernard poussin a démissionné à l'âge de 57 ans pour créer son entreprise.
Bernard Poussin a démissionné à l'âge de 57 ans pour créer son entreprise. © DR

Bernard Poussin est officiellement à la retraite. Pourtant, il n'a plus "ni samedi ni dimanche". Ses week-ends, il les consacre à sa société, Crealyst, qu'il a fondée en janvier 2004 à Semur-en-Vallon dans la Sarthe. Il n'en est plus salarié, mais continue dans les faits de la diriger. Depuis trois ans, il conçoit, produit et loue des appareils complexes de transport et stockage pour l'industrie pétrolière. Si complexe qu'il doit également assurer la formation des personnels qui les utilisent. Ses clients ? Eni, Repsol, Shell ou encore BP. Pas Total, dont une filiale est le concurrent direct de Bernard Poussin. Une situation qui oblige d'ailleurs ce dernier à réaliser 95% de son chiffre d'affaires à l'export et qui lui a valu une année 2005 difficile, le géant français du pétrole n'appréciant guère l'arrivée de ce nouvel acteur.

Contrairement à la plupart des créateurs d'entreprise seniors, Bernard Poussin n'a pas fondé sa société suite à une période de chômage. Après 35 ans passés à l'Institut français du pétrole, il a démissionné, à l'âge de 57 ans pour se lancer. "Mon supérieur s'est demandé si j'allais bien", se rappelle le chef d'entreprise. Bernard Poussin souhaitait en fait aller plus loin dans les tâches que lui confiait l'Institut, mais on ne lui en donnait pas les moyens.

Aujourd'hui, il travaille avec son fils. Après les difficultés des débuts (Bernard Poussin avait dû licencier son fils avant de le réembaucher), Crealysrt se porte bien et Bernard Poussin multiplie les projets de développement : proposer ses services aux céréaliers, concevoir des instruments de mesure entre autres. "La création de Crealyst a été éprouvante. Pendant les mauvais moments, on se dit : pourquoi est-ce que j'ai fait ça ? Mais quand aujourd'hui je me retourne sur le chemin parcouru, je sais que ça valait le coup." D'ici 4-5 ans, il compte passer la main. Il souhaite juste "que l'entreprise profite à (son) fils et à d'autres".

Le site de Créalyst : http://www.crealyst.fr/