"DSK au FMI" : les meilleurs extraits Les plans de relance concertés du G20

dominique strauss-khan lors du g20 de novembre 2008.
Dominique Strauss-Khan lors du G20 de novembre 2008. © IMF / Stephen Jaffe

En novembre 2008, l'économie mondiale est au bord de l'abîme. Les chefs d'Etat des 20 plus grandes économies décident de se réunir pour se concerter sur leurs plans de relance.

« Strauss-Kahn désire marquer le G20 de son sceau. Depuis plusieurs mois, il songe à la nécessité d'une relance mondiale concertée, comme il l'avait suggéré au Forum économique de Davos, en janvier 2008. La Chine vient d'adopter un plan massif de 455 milliards d'euros. Et, pour convaincre lors du sommet, Strauss-Kahn doit définir un chiffre. Il en discute avec Olivier Blanchard et son équipe. 1% du PIB ? Trop faible. 3% du PIB ? Peu réaliste. Les pays ne suivront pas. 2% du PIB semble raisonnable, soit près de 1 200 milliards de dollars.

Le 14 novembre, Dominique Strauss-Kahn, Robert Zoellick, le président de la Banque mondiale, les chefs d'État et de gouvernement des vingt pays se dirigent vers la Maison-Blanche, où George Bush les a conviés à dîner la veille du sommet.

L'entrée n'est pas encore servie que le président américain interroge le directeur général du FMI sur l'état de l'économie. Strauss-Kahn profite de cet instant pour en appeler à une relance concertée mondiale mobilisant l'équivalent de 2% du PIB.

Nicolas Sarkozy et Gordon Brown soutiennent aussitôt la proposition. Les représentants des pays émergents – Lula, Singh –, inquiets de l'effet de contagion de la contraction de l'activité des pays avancés, y sont favorables eux aussi, ainsi que le Premier ministre australien, Kevin Rudd. George Bush reste discret : à son successeur, Barack Obama, élu depuis le 6 novembre,de se prononcer.

"En apposant le label du FMI, dont la réputation en matière de finances publiques est d'être des plus conservateurs, DSK rend la politique de relance acceptable."

Mais en apposant le label du FMI, dont la réputation en matière de finances publiques est d'être des plus conservateurs, DSK rend la politique de relance acceptable par les pays " orthodoxes "."[...]

"[...] Le samedi 15 novembre 2008, dans l'immeuble du musée de l'architecture et de l'urbanisation, le National Building, les vingt chefs d'État et de gouvernement et, en l'absence de Barack Obama, Madeleine Albright, l'ex-chef de la diplomatie américaine de Bill Clinton, se retrouvent dans une salle ornée de colonnes grécoromaines. Le refus du président élu de participer à ce forum, organisé par le chef d'État sortant, rend peu probable l'adoption de décisions importantes. Mais la mécanique est enclenchée. Le G20 s'engage à renforcer le rôle du FMI, à surveiller la finance mondiale et à favoriser la relance. »