La Mongolie, futur empire du minerai ?

La Mongolie, futur empire du minerai ? Cuivre, fer, charbon, uranium, or... La Mongolie recèle des trésors que les compagnies internationales s'arrachent.

En 2010, le PIB mongol a cru de 8,5% selon le FMI. Ses exportations ont bondi de 54% en valeur, et le PIB par habitant, actuellement de 2 100 dollars, devrait doubler d'ici 2015.

Il faut dire que le pays est un véritable paradis minier : cuivre, fer, charbon, uranium, or... La formidable richesse de son sous-sol attire en masse les investisseurs étrangers.

 

La plus grosse mine de cuivre au monde

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Le groupe canadien Ivanhoe Mines prépare les infrastructures pour l'exploitation à horizon 2013 de la mine de cuivre Oyu Tolgoi. © Ivanhoe Mines

Dans le désert de Gobi, le géant anglo-australien Rio Tinto, allié au canadien Ivanhoe, démarrera en 2013 l'exploitation commerciale de ce qui devrait être à terme la plus grosse mine de cuivre au monde. Selon eux, Oyu Tolgoi contiendrait 30,2 millions de tonnes de cuivre, mais aussi 1 430 tonnes d'or. En vitesse de croisière, cette mine génèrera à elle seule un tiers du PIB de la Mongolie !

Un énorme gâteau pour lequel les deux compagnies vont tout de même devoir investir 5 milliards de dollars.

A Tavan Tolgoi, c'est une mine de charbon géante qui va bientôt être exploitée. Cette réserve, qui serait là aussi la plus grande du monde, appartient à la compagnie publique Erdenes Tavan Tolgoi, dont l'introduction en Bourse est prévue pour fin 2011. En attendant, elle a déjà passé un appel d'offres pour des licences d'exploitation. Six groupes ont été retenus, dont ArcelorMittal, un consortium russo-japonais-coréen et le groupe chinois Shenhua. A terme, la mine devrait être capable de produire 15 millions de tonnes de charbon par an.

Selon un rapport d'Eurasia Capital, la production totale de charbon de la Mongolie devrait être multipliée par quatre dans les dix prochaines années.

 

Areva en quête d'uranium

Les Français pourraient bien également venir conquérir les terres mongoles. Areva, qui possède une équipe de 110 personnes sur place, détient 28 licences d'exploration sur plus de 14 100 km2. Un million de tonnes d'uranium dormirait dans le sous-sol mongol, selon un rapport gouvernemental, et l'exploitation devrait démarrer dès 2013. Areva devra toutefois compter avec la forte concurrence du voisin russe : en décembre dernier, une joint-venture a été créée entre l'agence mongolie de l'énergie nucléaire et la société russe Rosatom. Pour séduire les autorités, les Russes ont même consenti à effacer 97,8% de la dette de la Mongolie envers eux, soit 168 millions de dollars.

Grâce à tous ces projets colossaux; le gouvernement anticipe rien de moins qu'un doublement du secteur minier entre 2012 et 2013.

 

Le luxe, nouvelle piste de diversification

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La boutique Louis Vuitton à Oulan Bator. © Louis Vuitton / Stuart Wood.

Assis sur un véritable tas d'or, la Mongolie cherche toutefois à se diversifier. Le luxe est semble-t-il son autre carte. Le cachemire mongol, qui représente 30% de la production mondiale, est particulièrement prisé des enseignes de luxe comme Burburry, Éric Bompard, Hermès ou Loro Piana.

Grâce à l'enrichissement de certaines populations, les marques internationales débarquent dans le pays. Louis Vuitton, Apple ou Mont Blanc ont récemment ouvert des boutiques à Oulan Botor, la capitale. Un hôtel Shangri-La de 280 chambres devrait prochainement s'y installer.

Restent plusieurs points noirs. D'abord, un tiers de la population demeure sous le seuil de pauvreté, un taux supérieur à celui du Gabon par exemple.

Ensuite, le déficit public pourrait atteindre 10% du PIB en 2011, ce qui lui a valu une mise en garde du FMI en février dernier. Mais surtout, la Mongolie demeure complètement dépendante de son voisin chinois. Selon la banque centrale mongole, la Chine achète 85% des exportations du pays et compte pour 80% de ses importations. Cette dépendance semble d'ailleurs préoccuper le gouvernement, qui tente du coup d'attirer d'autres pays.

 

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