Ils ont créé leur entreprise en Australie André Guérinet, le pâtissier français d'Adélaïde

andré guérinet, fondateur de mulots pâtisserie
André Guérinet, fondateur de Mulots pâtisserie © AG

Babas au rhum, millefeuilles et quiches lorraines : Mulots pâtisserie, la boutique d'André Guérinet, est à Adélaïde l'adresse fétiche de tous les amoureux de la "French food". Il faut dire que le Français, arrivé en 1984 en Australie, a eu le temps de se faire connaître. En 1982, dépité de ne pas avoir eu le poste qu'il convoitait comme chef pâtissier dans l'éducation nationale en France "parce qu'il n'était pas syndicaliste", il a décidé de partir en Australie. "Parce que là-bas, on peut prouver que l'on vaut quelque chose", explique-t-il.

Il lui faudra près d'un an et demi pour obtenir un visa de travail. "J'allais à l'ambassade deux fois par semaine" se rappelle-t-il. Mais une fois sur place, il décroche un poste dans un restaurant en moins de deux jours. En 1985, un propriétaire lui offre un local pour monter une pâtisserie. Il emprunte près d'un million de dollars auprès des banques pour équiper sa boutique. "J'ai tout remboursé en cinq ans", s'enorgueillit le pâtissier.

"En Australie, on peut prouver que l'on vaut quelque chose"

Sa clientèle est à l'image de l'Australie : multiculturelle. "Nous avons 10% de Français, mais aussi des Asiatiques, des Grecs et bien sur des Australiens". André Guérinet fabrique uniquement du typiquement français. "En ce moment, les macarons cartonnent", précise-t-il. "Il suffit qu'un gâteau passe dans une émission de télévision culinaire, qui sont très populaires ici, pour que les ventes grimpent en flèche". Dernier exemple en date : le pavé opéra. Sa boutique vend également des produits importés : des calissons d'Aix, de la crème de marrons ou des boissons (Orangina, Perrier, crème de cassis...). André Guérinet donne aussi des cours de pâtisserie avec sa femme Annette.

Sa succession l'inquiète pourtant. Aucun de ses deux enfants n'a voulu prendre la relève, et recruter un remplaçant est "illusoire", selon lui. "Les jeunes ne restent pas plus de quelques mois". Impossible de former quelqu'un sur une période si courte. "Si je vends un jour ma pâtisserie, elle fermera dans les six mois", conclut-il fataliste.