Cinq entrepreneurs français qui brillent à l'international Grégory Trébaol veut généraliser le vélo électrique

grégory trébaol, président d'easybike.
Grégory Trébaol, président d'Easybike. © Stéphane Adam

C'est grâce à de judicieux partenariats que Grégory Trébaol a fait d'Easybike un des leaders du vélo électrique. En 2005, ce jeune entrepreneur de 32 ans a l'idée de se lancer sur ce marché alors qu'il discute avec le propriétaire de ses bureaux qui revenait d'un voyage en Chine. "A l'époque, le vélo électrique était encore très confidentiel", se souvient-il.

Si les premières années les affaires peinent à décoller, Grégory Trébaol ne sait aujourd'hui plus où donner de la tête. Ses vélos, fabriqués en Chine, sont à présent distribués dans plus de 19 pays et le chiffre d'affaires, de 2 millions d'euros en 2009-2010, devrait s'envoler à 35 millions d'euros pour l'exercice 2011-2012.

L'appel d'air des marchés publics

L'aventure internationale d'Easybike a commencé en 2009 en... Australie. "Un ancien franchisé d'UPS nous a contacté car il voulait se lancer sur le marché", raconte Grégory Trébaol. "Nous avons été la première marque de vélo électrique là-bas", se félicite-t-il. Avantage de ce pays : les hautes saisons de vente sont inversées par rapport à l'Europe et permettent de lisser les pics de fabrication.

En 2012, une usine de fabrication verra le jour en France

La deuxième grosse étape du développement international a eu lieu fin 2010, lorsque D'Ieteren, un des plus gros groupes de services automobiles belges (il distribue par exemple les marques Volkswagen et Audi en Belgique) s'est tourné vers Easybike pour commercialiser des vélos électriques. Au Bénélux, Easybike a ainsi pu se positionner sur des appels d'offres publics de location longue durée. Mais pour répondre à ces nouveaux clients, qui exigent une forte réactivité et des services personnalisés, Grégory Trébaol a désormais besoin d'une production plus rapprochée. En 2012, une usine de fabrication verra donc le jour en France (sans doute en Seine-Saint-Denis), avec une cinquantaine de créations de postes à la clé.

Et c'est paradoxalement au même moment que la marque va être commercialisée... en Chine ! Pour cela, Grégory Trébaol s'est appuyé sur le réseau des magasins Décathlon. "Le vélo électrique est déjà très développé là-bas, mais les Chinois sont demandeurs de haute qualité", explique-t-il. La marque mise donc beaucoup sur sa "marque" française. Grégory Trébaol a d'ailleurs racheté la licence "Tour de France" pour l'exploiter à l'international et compte sortir des séries limitées avec des marques de haute couture françaises. Les vélos seront vendus l'équivalent de 400 à 500 euros, quatre fois moins qu'en Europe. Mais un gros budget quand même pour le Chinois moyen.

En 2010-2011, Easybike a vendu plus de 75 000 vélos, dont 40% à l'export. Tous les nouveaux partenariats prévus devraient bientôt faire gonfler ce chiffre aussi bien que les pneus de ses vélos.