Leur vie au Qatar : trois Français racontent Véronique Hauacker : "Les femmes sont très bien accueillies dans le business"

véronique hauacker, 49 ans, travaille dans une start-up informatique qatarienne.
Véronique Hauacker, 49 ans, travaille dans une start-up informatique qatarienne. © DR

Arrivée au Qatar en 2000 pour ouvrir le premier hypermarché Carrefour à Doha, Véronique Hauacker ne l'a plus quitté. Après Carrefour, elle a travaillé plus de 10 ans chez Thalès avant de rejoindre à l'été 2012 "une start-up locale spécialisée dans l'informatique et la sécurité", explique la Française, qui souhaite rester discrète sur son activité, liée "à une famille influente du Qatar".

Séparée de son mari, sa qualité de femme dans un pays du Golfe ne l'a jamais gênée, au moins dans les affaires. "Au contraire, les hommes Qatariens ont peu l'occasion d'avoir des contacts directs avec les femmes dans un cadre privé, alors nous sommes très bien accueillies", sourit Véronique. Pour développer ses relations professionnelles, elle envisage cependant de prendre des cours d'arabe, ce dont elle n'a pas eu l'occasion chez Thales. A 49 ans, Véronique Hauacker élève seule son fils de neuf ans, né à Doha. Grâce aux "nannys", des nounous le plus souvent d'origine asiatique et payées entre 300 et 400 euros par mois, elle a pu continuer à travailler sans problème. "Toutes les familles emploient des nannys, même celles dans lesquelles les femmes ne travaillent pas", assure-t-elle. Un atout pour l'émancipation féminine dans le pays.

"Il n'y a pas de droit à l'erreur".

A Doha, son niveau de vie est "nettement plus élevé qu'en France : les salaires sont 50% à 70% supérieurs", raconte-t-elle. Sans compter le fameux "package", compris dans quasiment tous les contrats d'expatriés, avec logement, essence, eau et électricité gratuits. Revers de la médaille: chaque expatrié dépend d'un "sponsor", indispensable pour avoir le droit de travailler au Qatar. "C'est un système très rigide", regrette la Française. "Votre sponsor peut à tout moment décider de révoquer son autorisation. Il n'y a pas de droit à l'erreur".