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Pour la Cour des comptes, la vente des participations de l'Etat dans les sociétés
concessionnaires d'autoroutes (ASF, APRR et Sanef) est un exemple criant de cessions
mal négociées. Certes, entre 2002 et 2006, ces ventes ont rapporté près de 15 milliards
d'euros dans les caisses de l'Etat. Mais selon les magistrats de la rue Cambon,
les finances publiques auraient pu gagner beaucoup plus si, par exemple,
ces sociétés avaient été désendettées avant d'être cédées. Surtout, lors de ces privatisations,
"l'Etat n'a pas pris la précaution d'adapter les formules tarifaires au nouveau
statut privé des entreprises." Concrètement, les prix des péages n'ont plus
rien à voir avec les investissements qu'ils sont censés couvrir. Le rapport
considère que les tarifs sont bien souvent devenus "incohérents." Par exemple,
sur le trajet Boulogne-Amiens de l'autoroute A16, le conducteur paye moins cher
s'il sort à Amiens ouest (9,5 ) qu'à Amiens nord (9,9 ) alors que le trajet
est plus long de 5 kilomètres. En clair, le parcours entre les deux sorties lui
fait gagner 40 centimes