Toutes les prévisions économiques de 2011 Les pays émergents vont-ils tenir leurs promesses ?

les taux d'intérêt à court et à long terme se croisent en chine.
Les taux d'intérêt à court et à long terme se croisent en Chine. © JDN

Un problème de riche pour les pays pauvres ? Alors que les économies développées se débattent pour grappiller quelques points de croissance, les pays émergents, à commencer par la Chine, craignent la surchauffe.

L'empire du Milieu doit gérer une forte inflation (+4,6% en 2010) tirée notamment par une explosion des prix immobiliers (+33,2%) et un afflux massif de capitaux. Ces derniers renforcent toujours plus le poids des investissements et des exportations (+24,4% en 2010) au détriment de celui de la consommation intérieure. Et malgré un relèvement des taux d'intérêt (graphique ci-dessus), les banques chinoises continuent de prêter à tour de bras : dans la première quinzaine de janvier, elles auraient distribué plus de 1 000 milliards de yuans de crédit (152 milliards de dollars) contre 481 milliards sur l'ensemble du mois de décembre dernier.

La croissance des pays d'Asie en développement perdra un point entre 2010 et 2011.

De nouveaux relèvements des taux semblent donc inévitables et la croissance en pâtira. Le FMI ne s'y est pas trompé, il prévoit un ralentissement de l'activité en 2011 et 2012 : 9,6% puis 9,5% contre 10,5% en 2010. A noter que si la plupart des indicateurs chinois sont au vert, l'inflation n'est pas la seule à virer au rouge. Les ventes au détail, une fois retirée l'inflation, s'établissent à un faible +14,5% en 2010, l'activité manufacturière est en baisse en décembre et l'indice PMI des services est tombé le même mois à son plus bas sur deux ans.

En Inde, autre pays dominant du groupe des nations en développement d'Asie, l'économie montre également des signes de surchauffe et en particulier une inflation galopante (7% contre 5,5% anticipés). Résultat, la banque centrale a relevé ses taux le 25 janvier à leur plus haut niveau depuis début 2008. Une opération qu'elle avait conduite déjà 6 fois en 2010 et qui pourrait se reproduire dès février selon les analystes. Là encore, la croissance est menacée. Selon le FMI, elle passera de 9,7% en 2010 à 8,4% en 2011 puis 8% en 2010.

Au final, toujours selon le Fonds monétaire international, la croissance des pays d'Asie en développement perdra un point entre 2010 et 2011, passant de 9,4% à 8,4%.