Les robots agiles, la prochaine grande révolution humaine Des géniteurs qui croient en eux

Les robots agiles sont des technologies prometteuses mais loin d'être mâtures. Alors qui, à ce stade de leur développement, mise sur eux ?

D'abord, Boston Dynamics, évoqué à de multiples reprises dans ce dossier. Il faut dire que l'entreprise fait figure de référence en matière de robotique agile. Basée dans le Massachusetts, cette société issue du MIT a été fondée en 1992 par Marc Raibert, l'un des pionniers des machines à équilibre dynamique au début des années 1980, avec son robot sauteur unijambiste.

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L'humanoïde agile Schaft a été développé par la société japonaise éponyme, acquise par Google en 2013. © DARPA

Aujourd'hui, Boston Dynamics est surtout connue pour les robots qu'elle conçoit pour la Darpa, le centre de recherche de l'armée américaine, parmi lesquels le quadrupède WildCat et l'humanoïde Atlas. Des réalisations qui ont tapé dans l'œil de Google, qui s'est offert la société fin 2013.

La même année, la firme de Mountain View a aussi mis la main sur un autre acteur de poids du segment de la robotique agile : le japonais Schaft. L'humanoïde du même nom, doté, comme son cousin Atlas, d'un sens de l'équilibre dynamique, a même fini premier aux épreuves de qualification du concours de robotique organisé par la Darpa.

Mais Google a décidé de retirer le robot de la compétition "pour se concentrer sur le développement de son premier produit commercial", a indiqué le centre de recherche de l'US Army sur son site. "C'est-à-dire ?", a-t-on demandé au géant de la Silicon Valley. "Les équipes se concentrent sur leur travail, et ne communiquent pas pour le moment, il est encore très tôt", nous a-t-on répondu. Circulez, il n'y a rien à voir.

En 2013, Google aura fait main basse sur 8 entreprises de robotique

En tout, en 2013, Google aura fait main basse sur 8 entreprises de robotique. Pour Jonas Buchli, de l'Agile and Dexterous Robotics Laboratory, le géant du Web jouera un grand rôle dans la démocratisation des robots agiles : "Ces systèmes sont extrêmement complexes et requièrent de mettre en place énormément d'infrastructures. Des groupes comme Google peuvent gérer une telle complexité. Les voitures autonomes en sont un bon exemple."

Autre poids lourd du secteur, le japonais Honda. Asimo constitue le développement phare du constructeur automobile en matière de robotique. Né en 2000, le petit humanoïde est aujourd'hui capable de marcher, courir, monter des escaliers mais aussi comprendre et répondre à des commandes vocales.

L'actionnariat de la start-up américaine Vicarious ressemble à un bottin mondain de la Silicon Valley

Enfin, il ne faut pas oublier les investisseurs privés. Si on prend le seul exemple de la start-up américaine Vicarious, qui cherche à reproduire le fonctionnement du cerveau humain, son actionnariat ressemble à un bottin mondain de la Silicon Valley. Parmi les noms les plus connus : Mark Zuckerberg (Facebook), Jeff Bezos (Amazon), Peter Thiel (Paypal), Jerry Yang (Yahoo) et Elon Musk (Tesla, Space X). Pas vraiment des amateurs, donc, et pas tout à fait des philanthropes en la matière.

La preuve, s'il en fallait, que les robots agiles ne sont plus l'apanage des auteurs de science-fiction et des chercheurs un peu rêveurs. Aujourd'hui à l'état d'embryons, ils bouleverseront demain tous nos modes de fonctionnement. Ils sont la prochaine grande révolution d'une humanité en train d'enfanter des êtres capables de la servir mieux qu'aucun travailleur... et de combattre plus durement que n'importe quel soldat.