La France, l'Inde et le Japon à l'assaut des wearable techs Le Japon ne veut pas (encore) rater le coche

Le Japon a raté le tournant du smartphone et fera tout pour ne pas passer à côté de ce qu'il tient pour la prochaine révolution : les wearable technologies. Preuve, s'il en faut, que le pays s'intéresse de très près au sujet : il a accueilli pour la première fois de son histoire un salon dédié aux objets connectés portables (ou mettables, selon les traductions). C'était le 25 mars dernier, à Tokyo.

le bracelet de moff transforme les objets et les gestes en jeux interactifs.
Le bracelet de Moff transforme les objets et les gestes en jeux interactifs. © Moff

Quand on pense à l'innovation technologique dans l'Archipel, on pense Sony, Fujitsu ou encore Toshiba qui, à partir de septembre prochain, produira en masse une puce tout en un – elle renfermera processeur, mémoire flash, capteur de mouvements et technologie Bluetooth – destinée aux objets connectés portables (bracelets, montres et lunettes). Mais les mastodontes ne sont pas les seuls à s'être jetés dans l'arène : les start-up, elles aussi, se bousculent au portillon des wearables.

Parmi elles, Logbar. Créée en 2013, l'entreprise a fait parler d'elle pour sa bague connectée, sobrement baptisée "Ring". Porté, l'objet permet de contrôler à distance d'autres appareils connectés (smartphone, TV...) d'un simple mouvement de doigt. L'anneau intelligent devrait être commercialisé dès juillet 2014 aux Etats-Unis, en Europe, au Japon et en Chine, à un prix proche de 180 dollars (132 euros).

L'Archipel a accueilli pour la première fois de son histoire un salon dédié aux objets connectés portables en mars dernier

Autre pépite nippone, Moff Inc. Fondée en 2013, la jeune société propose un bracelet connecté pour enfant qui transforme les objets et les gestes en jeux interactifs. Comment ça marche ? Porté au poignet, le bracelet Moff capte les mouvements de la tête blonde et transmet via Bluetooth les informations à l'application, qui interprète les données qu'elle reçoit et y répond en proposant différent sons au chérubin. Très utile pour changer un balai en raquette de tennis.

L'entreprise, qui avait lancé une campagne de financement sur la plateforme de crowdfunding Kickstarter a atteint l'objectif qu'elle s'était fixé, à savoir lever 20 000 dollars, en 48 heures (78 871 dollars collectés à l'issue de la campagne). Le bracelet sera disponible en précommande dès le 3 juillet prochain dès le mois de juillet au prix de 54 dollars (environ 39 euros) sur le site Tokyo Otaku Mode. Les premiers appareils seront livrés en octobre 2014.

21% des développeurs et fabricants de wearable techs pour le secteur de la santé se situent en Asie de l'Est

Et puis il y a les fabricants dont l'informatique vestimentaire n'était pas le métier de base mais qui ont tout de même décidé de s'y frotter. C'est le cas de l'opérateur télécom NTT Docomo et du spécialiste de la chimie Toray : les deux compatriotes ont développé un t-shirt connecté, baptisé Hitoe, qui mesure l'activité cardiaque du porteur. Composé de nano-fibres en polyester, elles-mêmes revêtues d'une résine en polymère, le maillot collecte les données (nombre de pulsations, par exemple) et les transmet à l'application via le Bluetooth. NTT Docomo ambitionne de lancer le produit et le service mobile associé au plus tard en février 2015, à un prix proche de 100 dollars. "Nous n'avons pas encore statué sur notre business model ni sur nos canaux de distribution, mais nous espérons lancer le service d'abord au Japon", précise l'opérateur.

A noter que 21% des développeurs et fabricants de wearables pour le secteur de la santé se situent en Asie de l'Est, selon les chiffres du cabinet IDTechEx. Les Japonais parviendront-ils à tirer profit de la révolution à venir ? Connus pour être les rois de la miniaturisation, ils partent en tout cas avec une belle longueur d'avance.