Pharmacies en France : pourquoi leur santé décline Des officines en surnombre

"Quand on voit quatre ou cinq croix vertes qui se suivent dans une rue, on se dit que c'est peut-être trop", reconnaît lui-même Philippe Besset, le président de la commission économie de l'officine à la Fédération des Syndicats de Pharmacies Françaises (FSPF). De 15 000 pharmacies en 1963, on est passé à près de 23 000 dans les années 2 000.

Il y aurait 23% d'officines en trop en France

Résultat, on compte aujourd'hui une pharmacie pour 2 700 habitants. Beaucoup trop, selon la Cour des comptes, qui chiffrait en 2008 à 5 172 le nombre d'officines en surnombre, soit 23% du total. Cette prolifération est avant tout le fait de l'Etat qui a longtemps encouragé l'installation de nouvelles officines en ville pour accompagner l'exode rural. "Nous avions pourtant alerté les pouvoirs publics sur les risques d'une telle politique, mais on nous a taxés de protectionnisme et de corporatisme", se souvient Philippe Besset.

En 2007, le gouvernement a fait passer une loi limitant le nombre de pharmacies à une pour 2 500 habitants maximum pour les futures installations. Impossible, en revanche, de fermer d'un coup des milliers d'officines déjà en activité. "Il faut sans doute envisager des regroupements", reconnaît Philippe Besset.

La profession a raison de s'inquiéter : le trop grand nombre des pharmacies affecte directement les résultats financiers. D'après la Cour des comptes, dans les dix départements pour lesquels les revenus moyens des officines est le plus faible, le taux de surnombre est près du double (29,7%) de celui des dix départements aux revenus moyens les plus élevés.