Pourquoi la taxe d'ordures coûte de plus en plus cher Une taxe sans rapport avec les coûts

Premier constat, la hausse de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM) n'a rien à voir avec une augmentation du volume de déchets traités : selon UFC-Que Choisir, ce dernier est resté pratiquement stable sur les dix dernières années. Deuxième constat, le montant de la taxe varie considérablement selon les communes. UFC-Que Choisir, qui a examiné les comptes de 92 communes ou collectivités, révèle un écart allant de 31 à 404 euros. En moyenne, le montant de la TEOM s'élève à 99 euros.

Or, ces montants ne reflètent pas forcément la réalité des coûts. Certaines collectivités prélèvent des sommes inférieures aux coûts réels et compensent par le budget global. Ainsi, selon UFC-Que Choisir, des factures inférieures à 60 euros cachent des budgets déficitaires. Du coup, la forte augmentation de la taxe dans certaines agglomérations s'explique tout simplement par la volonté de la municipalité de redresser ses comptes face à d'autres recettes déficientes. Le service de collecte et d'élimination des déchets de l'intercommunalité Marseille Métropole a ainsi collecté 175,2 millions d'euros en 2010, soit une hausse de 23 % en un an.

 
Les agglomérations de plus de 100 000 habitants où la taxe d'ordures est la plus élevée
Rang Agglomération Taxe moyenne par habitant (€) Coût réel à la tonne (€) Coût réel par habitant (€)
Source : UFC-Que Choisir, octobre 2011
1 Paris 170 277 144
2 CU du Pays de Biarritz 149 233 149
3 CU havraise 132 198 131
4 Marseille Provence Métropole 125 226 149
5 Toulon 124 nc nc
6 Smicval du Libournais Haute Gironde 120 181 114
7 Lille Métropole 117 191 115
8 Nantes Métropole 113 187 98
9 Grand Nancy 112 208 107
10 Dunkerque Grand Littoral 111 125 87

Plusieurs raisons valables expliquent cependant en partie la forte progression du coût du traitement des déchets : augmentation des fréquences de collecte, multiplication du nombre de déchèteries, généralisation de la collecte sélective, mais aussi nouvelles normes technologiques et environnementales. La taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) instituée en 1999 sur l'enfouissement et étendue en 2009 à l'incinération, a par exemple rapporté 329 millions d'euros à l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (Ademe) en 2011, d'après les chiffres des Douanes. Un prélèvement effectué auprès des entreprises mais aussi des collectivités locales naturellement répercuté sur les usagers.

Tous ces facteurs n'expliquent cependant pas la totalité de la flambée de la taxe. D'autres, moins avouables, ont été dénichés par UFC-Que Choisir et la Cour des Comptes.