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Si la France est championne du monde de consommation de médicaments, elle accuse un retard important en matière de compléments alimentaires, avec un marché évalué à 1 milliard d'euros. "Un Français consomme en moyenne 15 euros de compléments alimentaires par an, alors que son voisin allemand ou britannique va en acheter pour 45 euros par an", explique Jacques Karlsson, secrétaire général de Synadiet, qui regroupe les principaux fabricants. Aux Etats-Unis, on trouve même des cocktails de vitamines sous forme de bidons d'un kilo !

 

 
En France, la thérapie par les plantes est soumise à une règlementation très stricte. Certaines plantes ne peuvent par exemple être commercialisées qu'en pharmacie. Photo © 3 chênes
 

Une question d'habitude

Selon une étude de 2006 de la Sofres, seuls 5% des Français considèrent la prise régulière de compléments alimentaires ou de vitamines comme "importante pour préserver la santé", alors qu'ils sont 83% à citer une alimentation saine et équilibrée et 61% une activité sportive. Et malgré l'attention importante des seniors accordée aux produits santé, les compléments alimentaires profitent peu de l'arrivée des baby-boomers sur cette tranche d'âge. "Cette génération n'a pas été habituée à consommer ce type de produits", regrette Jacques Karlsson.

 

Des autorisations de mise sur le marché au compte-gouttes

Autre facteur de retard : la règlementation. Récemment assouplie, elle a longtemps freiné le développement du marché. "Jusqu'à l'an dernier, seules 34 plantes étaient autorisées dans la fabrication des compléments alimentaires", rappelle Jacques Kalrsson. "En Belgique, elles sont plus de 400 !". Grâce à une harmonisation européenne, une plante autorisée dans un pays de l'Union Européenne peut désormais être utilisée dans un autre pays membre.

 

Des nutritionnistes méfiants

Dernier handicap : la réticence des médecins. "Nous manquons de références scientifiques crédibles et positives", regrette Jacques Karlsson."En France, les spécialistes de la nutrition restent trop dans le théorique. Manger 5 fruits et légumes par jour, c'est bien mais en pratique pas toujours applicable", ajoute-t-il, plaidant pour une meilleure prise en compte des atouts des compléments alimentaires.

 

Bref, la marge de progression est importante. Le marché français aura doublé de taille d'ici 2012 pour atteindre 2 milliards d'euros, estime ainsi une étude de juillet 2007 du cabinet Precepta. Les hommes, qui s'intéressent de plus en plus aux compléments forme et beauté, pourraient constituer un relais de croissance intéressant.


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