Ville 2.0 : La Poste invente la logistique urbaine de demain

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Si les métropoles ont depuis longtemps rationalisé les flux de circulation de personnes sur leurs territoires, tout reste à faire pour optimiser le transport des marchandises. Forte de son savoir-faire logistique et de son appétence pour les innovations, La Poste se mobilise pour inventer la logistique urbaine du futur, en particulier la logistique du dernier kilomètre, particulièrement difficile à gérer.

La logistique devient un sujet crucial d'un point de vue sociétal et environnemental, et la logistique urbaine plus encore. Jugez plutôt. Le ballet des services de livraisons est aujourd'hui à l'origine de 25% de la pollution dans les villes selon l'Ademe, à cause notamment du nombre de colis à acheminer, en forte augmentation avec l'e-commerce. Une pollution dont les citadins sont les premières victimes. Les mêmes citadins pourtant, convertis aux usages mobiles, exigent d'être livrés dans les meilleurs délais où bon leur semble. Ces contradictions ne découragent pas La Poste. Bien au contraire. Le groupe, qui distribue 23 milliards d'objets par an, a placé la logistique urbaine au cœur de son plan  stratégique. "Nous avons toute la légitimité sur ce sujet : l'expérience de la logistique, notre métier historique, une implantation territoriale très dense, des relations étroites avec les collectivités, et une stratégie d'innovation forte qui s'appuie sur des start-up" détaille  le Directeur du Programme prioritaire logistique urbaine du Groupe La Poste, Frédéric Delaval.

L'affaire n'est pas simple tant les intervenants se comptent par centaines et les caractéristiques des marchandises sont infinies. On n'achemine pas de la même façon des matelas et des petit colis, des billets de banques et des surgelés. " Le Groupe travaille main dans la main avec les métropoles et les commerçants " rappelle Frédéric Delaval.

Comment ? "Nous nous appuyons sur une position de leader de la distribution des colis, avec les marques Colissimo, Chronopost ou DPD France. Nous disposons d'une flotte de 35 000 véhicules et vélos électriques, l'une des premières au monde. A cela s'ajoute une variété des méthodes d'acheminement, énumère Frédéric Delaval ". " Nous sommes un partenaire naturel pour engager une concertation avec les métropoles de France quand elles fixent des règles de circulation. De cette façon nous les encourageons à favoriser l'accès des villes aux véhicules à faibles émissions par exemple, développe-t-il, pour nous comme pour l'ensemble des acteurs de la livraison en ville ".

A Grenoble, La Poste participe ainsi à un consortium chargé d'opérer un CDU, un centre de distribution urbaine, avec sept entreprises de logistique. Aux portes de la ville, c'est ce CDU qui organise et optimise le rythme, la fréquence et le type de livraisons des marchandises depuis un unique entrepôt. Toutes les livraisons sont effectuées avec des véhicules à faible émission, électrique ou GNV, ou par mode doux (vélos, chariots). " Les villes y trouvent un intérêt pour leurs habitants et les transporteurs mutualisent leurs flux et évitent ainsi d'entrer dans la ville avec des camions à moitié pleins, explique Frédéric Delaval. Nous pouvons offrir à nos clients non seulement des livraisons plus rapides grâce à la proximité du dépôt, mais aussi des surfaces de stockage supplémentaires pour les commerçants ". De la même façon, La Poste fait partie du consortium qui a obtenu la délégation de service public du Marché d'intérêt national (MIN) de Toulouse et de l'aménagement d'une plateforme multimodale consacrée à la logistique du dernier kilomètre. Là encore, La Poste s'adapte au cahier des charges fixé par la métropole et assure une logistique optimale à ceux qui veulent livrer le territoire.

Pour inventer cette logistique urbaine de demain, La Poste s'appuie sur un réseau de start-up dont elle soutient le développement et qui parfois entre dans le giron du Groupe. " Nous identifions les jeunes pousses susceptibles d'avoir des projets proches de nos métiers, par exemple dans l'internet des objets ou l'analyse de données " explique Frédéric Delaval. " Les start-up nous aident à répondre à nos besoins de traçabilité et d'analyse des flux des marchandises, informations indispensables pour optimiser de bout en bout la chaîne d'acheminement ", détaille le dirigeant. La Poste a ainsi racheté le spécialiste d'intelligence artificielle ProbaYes ce qui lui a permis de mettre au point Predict, un service qui précise le créneau horaire de livraison des colis. Actuellement, le groupe abrite dans un de son incubateur la start-up Shipup, dont la spécialité est de notifier le statut en temps réel d'un colis à son destinataire." Cet écosystème est en construction, précise Frédéric Delaval, mais d'ores et déjà nous disposons d'un socle numérique appelé à s'étoffer qui conjugue à la fois des services utiles aux collectivités et aux commerçants via des applications BtoB ".

La Poste a indéniablement un rôle à jouer dans la ville de demain, une ville que l'on veut plus fluide, plus propre et plus attractive.