Info JDN : Le Cab passe sous le contrôle total de Keolis et perd son fondateur

Info JDN : Le Cab passe sous le contrôle total de Keolis et perd son fondateur La filiale de la SNCF passe de 51% à quasi 100% du capital du VTC mais lui cherche toujours un nouvel actionnaire. Le PDG Benjamin Cardoso est remplacé par un manager de transition, Nicolas Cosson.

L'opérateur de transport Keolis est récemment monté à quasiment 100% du capital du VTC français Le Cab, dont il avait acquis 51% des parts en 2016, selon deux sources au sein de la start-up. La filiale de la SNCF a fait jouer un emprunt obligataire de cinq millions d'euros, accordé à Le Cab en juillet 2018 et convertible en actions de la start-up. Le capital de l'entreprise s'élève désormais à un peu plus de 13 millions d'euros.

Conséquence de ce mouvement, le président et cofondateur de la start-up Benjamin Cardoso a quitté l'entreprise fin 2018 et ne possède plus de parts. Le Cab n'a toujours pas officialisé son départ. Il a pourtant été remplacé par Nicolas Cosson, manager de transition déjà passé par Vente Privée (devenu Veepee), Pages Jaunes ou encore le site de vente de voitures d'occasion Autoreflex. 

Selon nos informations, la prise de contrôle totale de l'entreprise ainsi que le départ de Benjamin Cardoso étaient prévus depuis l'acquisition de Le Cab par Keolis en 2016, ce qui n'avait pas été précisé publiquement par les deux entreprises à l'époque. Contactés, ni Keolis, ni Le Cab n'ont souhaité répondre à nos questions.

En quête d'investisseurs

Contrairement à ce que cette prise de contrôle pourrait faire croire, Keolis cherche depuis des mois un investisseur pour Le Cab et n'en a toujours pas trouvé à ce jour.  Avec la quasi-totalité du capital, la filiale de la SNCF a désormais les mains libres pour trouver un partenaire stratégique qui ne soit pas un concurrent direct et serait prêt à prendre une part minoritaire ou majoritaire dans Le Cab. Avec l’ambition de développer le business de dernier kilomètre de la start-up auprès des gares : Le Cab a remporté auprès de la SNCF un appel d'offre national qui lui permet de proposer aux clients de la compagnie ferroviaire des trajets depuis et vers toutes les gares françaises, aussi bien auprès des entreprises que des particuliers. Ce contrat a le potentiel d'atteindre un volume d'affaires annuel de 50 millions d'euros d'ici 2022, estime-t-on en interne.

L'année dernière, la start-up avait beaucoup travaillé sur son partenariat technologique avec la start-up américaine Via pour devenir le seul acteur, outre Uber, à proposer une offre de VTC partagé en France : Le Cab Plus. Un échec : l'entreprise n'a pas réussi à atteindre le volume de trajets nécessaires pour rendre l'activité viable, ce qui a alourdi son bilan et retardé l'atteinte de la rentabilité, désormais attendue pour la fin de cette année.