Piratage : état des lieux La limite des analyses

un grand succès sur les réseaux p2p également : près de 9800 téléchargements par
Un grand succès sur les réseaux P2P également : près de 9800 téléchargements par jour en moyenne © Pathé

Le premier point contestable de ces analyses, est que nombre d'entre elles partent du principe que chaque fichier piraté aurait été acheté par l'utilisateur. Une erreur grave, que le bon sens de tout internaute devrait contredire. On ne peut donc raisonner en manque à gagner, mais plutôt en valeur de documents échangés.
L'état du marché de la musique démontre également bien les nuances qu'il convient d'apporter à ces chiffres. Les ventes de disques baissent effectivement de manière importante, à mesure que les ventes de musique en ligne augmentent. Si le chiffre d'affaire global baisse, c'est surtout car les internautes n'achètent pas d'albums complets en ligne, que des morceaux. 82% de la musique "physique" vendue sont des albums complets. Pour la musique achetée en ligne en revanche, c'est l'inverse. Mais qui n'a jamais souhaité, à l'achat d'un album de 15 titres payé 15 euros, n'en garder que 5 payés 5 euros ? C'est ce qui se passe aujourd'hui avec Internet, cela crée effectivement une baisse de chiffre d'affaire qui n'est pas pour le coup, imputable au piratage. A noter que sur les plateformes de vente de musique en ligne, la part par vente reversée aux artistes est légèrement plus importante.
Loin de nous l'idée de minimiser les dégâts causés par le piratage, mais plutôt de lancer l'idée que la crise des industries traditionnelles du disque et du film, vient aussi d'un changement dans les usages. L'exemple de l'immense succès "Bienvenue chez les Ch'tis" est évocateur : aurait-il fait un plus grand nombre d'entrées en salle, sans les presque 10 000 téléchargements par jour ? Pas sûr. 

frise chronologique : un film est piraté dès le tout début de sa 'vie'
Frise chronologique : un film est piraté dès le tout début de sa "vie" © Benchmark Group / chiffres Equancy&Co