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Luc Besnier
Président
Reflexgroup |
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Besnier "Les
marques de luxe sont prêtes à tenter de plus en plus d'expériences
sur le Web" Groupe
de communication français, indépendant, implanté aux Etats-Unis et en Chine, Reflexgroup
accompagne les marques haut de gamme notamment dans leur stratégie Internet. Son
président revient sur la croissance de la société, ses spécificités, et le comportement
du secteur du luxe sur le Web. (19/03/2007) |
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JDN.
Pouvez-vous nous présenter Reflexgroup ?
Luc Besnier. A l'origine de Reflexgroup, il y a
Reflex, une petite agence d'identité visuelle que j'ai
montée en 1988, à la sortie des Beaux Arts. En 1993, j'ai
créé la holding Reflexgroup, dans l'idée de créer plusieurs
unités commerciales portant toutes le même nom
et organisées par métier. C'est ainsi que j'ai lancé en
1996 Reflexultimedia, Reflexevent en 2000, Reflexmarketing
en 2002, et Reflexproduction en 2004. Notre métier, c'est
la communication autour de la marque.
Nous sommes positionnés sur les marques haut de gamme,
ce qui va au-delà des seules marques de luxe, avec par
exemple des clients comme Ducati, Diesel ou des grands
magasins. Reflexgroup emploie une centaine de personnes,
c'est une petite structure. L'idée était avant tout de
se développer à l'international. Nous avons ouvert une
agence à Rabat en 2000, à New York en 2002, à Sydney en
2004, à Shanghai en 2005. La moitié des effectifs se trouve
à Paris : c'est notre point de départ, le pays où l'activité
est la plus mature. Nous avons une vingtaine de personnes
à New York, une dizaine à Shanghai.
Vous
êtes toujours indépendant. Comment se répartit l'actionnariat
du groupe ?
L'objectif est de rester totalement indépendant, que ce
soit de la Bourse, d'un grand groupe ou du capital-risque,
pour n'avoir de comptes à rendre à personne. Je suis actionnaire
à 90 %. Dans chaque filiale, les 'capitaines' possèdent
des parts.
Quels sont vos résultats financiers
? Depuis quand le groupe est-il rentable ?
Nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 10 millions
d'euros à Paris en 2006. Nous sommes sur un rythme de
15 % de croissance par an. Nous avons toujours gagné de
l'argent, mais aussi toujours réinvesti nos bénéfices
dans le développement du groupe. Ce qui fait que l'on
ne serait peut-être même pas vendable aujourd'hui !
Vous êtes la preuve qu'un groupe
de communication français peut s'internationaliser tout
en restant indépendant, et en procédant uniquement par
croissance organique. Mais cela reste très rare
C'est complètement unique à ma connaissance. Mazarine
a le même modèle que nous - indépendants, avec des business
units par métier -, mais ils n'ont pas de présence internationale
et ont adopté un modèle de croissance externe.
En revanche, croyez-vous que
vous auriez pu réussir ce développement si vous aviez
été mono-métier ?
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Nos
clients : CItroën, Moët & Chandon,
Diesel..." |
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Le fait d'être pluridisciplinaire nous permet d'accrocher
plus facilement des marchés. Notre expérience sur les
marques premium est transversale, ce qui constitue notre
force. Je pense que l'on ne peut se permettre de rester
petit que si l'on est expert.
Combien possédez-vous de clients
actifs ? Quelles sont les références de Reflexmultimedia
?
Nous avons entre 70 et 100 clients actifs en tout, dont
une dizaine de clients actifs sur le multimédia. Citons
notamment nos trois grands chantiers du moment : Citroën,
pour lequel nous réalisons tous les lancements de véhicule,
la Ligue contre le Cancer, pour laquelle nous réalisons
un site caritatif, et Moët & Chandon. Mais il y a
aussi Diesel, Helena Rubinstein, S.T. Dupont, les hôtels
de luxe GLA
Quels domaines d'activité couvrez-vous
sur le multimédia ?
La conception de site, le CRM, l'e-commerce, l'agrégation
de contenus, la création publicitaire, le marketing viral
Et aussi la vidéo, que nous développons en ce moment grâce
à Reflexproduction, notre société de production. Reflexproduction
produit des émissions notamment pour Eurosport, MTV
Nous
avons acquis par ce biais une expertise utilisable sur
le Web, et nos clients s'en rendent compte.
Vous avez fusionné en décembre
dernier Reflexadvertising, l'agence de publicité, et Reflexmarketing,
spécialisée dans les marketing services. Reflexmultimedia
demeure une entité à part ?
Oui. Mais nous allons continuer de faire évoluer le groupe,
en lançant sans doute une filiale dédiée à l'édition.
Quand on parle d'e-pub, quelle
entité est en première ligne : Reflexadvertising ou Reflexmultimedia
?
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Nous
développons la vidéo en ligne
grâce à notre société
de production." |
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Le planning stratégique est chez Reflexadvertising, et
le développement chez Reflexmultimedia. Bien évidemment,
les partages de compétences et les échanges sont nombreux.
Sur le site de Reflexgroup,
priorité est donnée à la mise en avant de vos créations.
Pour présenter l'agence, vous avez créé en plus un espace
sur MySpace. Est-ce compatible avec votre positionnement
haut de gamme ?
Ce n'est pas du tout incompatible. Le luxe a besoin d'être
branché.
Comment se comporte le secteur
du luxe sur Internet aujourd'hui ? Le média a-t-il acquis
ses lettres de noblesse pour ces marques ? Le considèrent-elles
comme un média vraiment complémentaire ?
Internet est devenu aussi qualitatif que les autres médias
peuvent l'être. Mais tout ça est récent, cela date de
l'année dernière. Je crois que la position avant-gardiste
de la France en matière d'équipement haut débit y a été
pour beaucoup. Maintenant, je ne rencontre plus un seul
client que l'on est obligé d'évangéliser. Pour les marques
haut de gamme, c'est un média complémentaire aux autres.
Elles sont prêtes à tenter de plus en plus d'expériences
sur le Web. Il va même falloir faire attention à ne pas
aller trop loin !
Ces marques se sont aussi emparées
du Web 2.0 ?
Nous avons convaincu Moët & Chandon de placer des bannières
sur aSmallWorld.net, un réseau social 'select' qui réunit
130.000 membres : hommes d'affaires, business angels,
jet set
L'opération a été un réel succès : un tiers du
trafic sur le site que nous avons créé venait de là pendant
la campagne !
Tout cela se traduit-il par
une croissance substantielle des budgets ?
Pas tant que ça, car il n'est pas nécessaire d'augmenter
beaucoup les budgets pour obtenir des résultats et réaliser
des créations délirantes.
Les annonceurs haut de gamme
ont-ils adopté le Web de manière égale dans tous les pays
où vous êtes présents ?
C'est plus vrai en Europe et aux Etats-Unis, où l'Internet
est mature. En Asie, nous n'en sommes pas encore à ce
point. Les techniques d'e-mail vidéo ne fonctionnent pas
encore là-bas, par exemple. Mais quand cela démarrera,
tout ira très vite.
Comment cela se passe-t-il
pour vous, en Chine ?
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Nous
sommes obligés de refuser des compétitions,
ce qui n'était pas arrivé depuis trois ans." |
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C'est passionnant. De plus, il y a un petit cercle de
Français, très intéressants et très solidaires. Une petite
dizaine d'acteurs de la communication sont présents là-bas.
Mais c'est difficile, car les budgets sont minimes comparés
à la France, alors que gens sont seulement payés trois
fois moins. Par ailleurs, le turnover est énorme. Nous
avons tout de même atteint le point mort. Pour 2007, notre
objectif est de développer un deuxième métier en Chine.
Pour l'instant, nous ne sommes positionnés que sur le
marketing.
Et en France, quels sont vos
objectifs pour 2007 ?
Consolider l'activité, la rendre franchement profitable.
Aujourd'hui, le multimédia représente environ un cinquième
de notre activité globale, et ce n'est quasiment que de
la marge brute. Nous croulons sous les compétitions, nous
sommes même obligés d'en refuser, ce qui n'était pas arrivé
depuis trois ans. Donc notre objectif pour 2007 est aussi
de trouver des gens compétents, notamment de très bons
Flasheurs, pour soutenir cette croissance.
Quelle est la part des budgets
internationaux dans votre activité multimédia ?
Environ la moitié. Pour Citroën, par exemple, nous avons
localisé le site en 42 langues. Pour ce genre de projets,
les textes sont stockés dans une base de données, et la
structure du site est dynamique, en Flash. Il suffit aux
équipes locales d'entrer leurs textes dans la base, et
ceux-ci sont affichés dynamiquement dans le site local.
La part des budgets internationaux est en augmentation.
C'est vrai en particulier pour les marques haut de gamme
sur lesquelles nous travaillons. Internet est un moyen
pratique pour ces marques de globaliser leur communication.
Sur Internet, l'homogénéisation
des campagnes à l'international est-elle plus ou moins
importante que sur les autres médias ?
Dans le luxe, en général il y a une image qui est conçue
à Paris, shootée à New York, et qui est ensuite diffusée
partout dans le monde. Seule la communication TV est fragmentée,
avec un film par pays. Le Web, lui, est global. Quand
on sait que la télévision et le Web convergent, je suis
curieux de voir ce que cela va engendrer. Quel est le
média qui influencera le plus l'autre ? |
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Propos recueillis par Raphaële KARAYAN, JDN |
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PARCOURS | |
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Luc Besnier a créé Reflex en 1988. Il a ensuite lancé ReflexMultimedia
en 1996, ReflexEvent en 2000, ReflexMarketing en 2002 et ReflexProduction début
2004.
Luc Besnier est né en 1964. Il a suivi des études de design à l'Ecole
Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris. |
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