INTERVIEW 
 
Vincent Feltesse
Secrétaire national au TIC (SNTIC)
Parti Socialiste
Vincent Feltesse
"Je suis très sceptique sur l'efficacité des liens sponsorisés"
Ni liens promotionnels ni SMS. Le parti socialiste focalise ses efforts sur le Web 2.0. Il compte faire de son site un espace participatif et de débat à l'image de la politique participative pronée par sa candidate à l'élection présidentielle, Ségolène Royal.
(06/12/2006)
 
JDN. Quelle place va occuper Internet dans la campagne présidentielle ?
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Le blog du SNTIC
Vincent Feltesse. Ségolène Royal a l'habitude de dire que 50 % de la campagne se fera sur Internet. Notre démarche 'politique et Internet' est intégrée dans une forme participative. A ce titre, nous mettrons en ligne dans une semaine une nouvelle version du site parti-socialiste.fr. Il s'agit d'un site Web 2.0 développé en Ajax et personnalisable un peu à la façon de Netvibes. Nous y proposerons des contenus dynamiques avec des vidéos hébergées sur Dailymotion, des photos sur Flickr, des blogs wordpress, ainsi que des fils RSS. Une version bêta est disponible à cette adresse : beta.parti-socialiste.fr.

Pensez-vous ouvrir votre plate-forme de blogs à vos adhérents ?
Oui, c'est en préparation. Nous ne l'avons pas fait car nous ne pourrions pas modérer les contenus en cas de dérapage. Donc, la plate-forme est pour le moment uniquement ouverte aux fédérations et aux candidats locaux. D'ailleurs nous sommes en train de convaincre chaque secrétaire national de créer son blog. Non seulement pour exposer le programme du PS mais aussi pour en débattre. Pour le moment, une dizaine d'entre eux ont déjà créés leurs blogs sur les trente. Au total, nous avons tout de même créés 600 blogs. Nous proposerons bientôt à nos adhérents d'en créer, mais sur un autre site que celui du parti socialiste.

Quelles actions comptez-vous mener pour soutenir votre candidat durant la campagne ?
Je ne peux pas encore donner trop de détails sur notre stratégie. Mais nous venons de lancer un appel au militantisme numérique. Nous proposons aux adhérents de participer à la campagne en choisissant un profil de militant. Par exemple, un "colleur d'affiche du Web" qui va diffuser des argumentaires sur Internet, un "créateur" qui réalisera des animations flash ou des "mondains" dont le rôle est d'envoyer des noms et des mails de sympathisant intéressés par nos idées.

Pensez-vous user des SMS ?

Non, car le coût unitaire des SMS est trop élevé quand il s'agit de les payer entre 10 et 15 centimes l'unité multiplié par le nombre de militants. A ce prix, on ne communique pas tous les jours avec ses adhérents ! Pour pouvoir les joindre sur leurs mobiles nous réfléchissons à leur proposer un logiciel en téléchargement afin qu'ils puissent accéder à leur compte, un peu à la manière de ce qui existe déjà dans certaines banques.

L'UMP déclare un budget de liens sponsorisés de 10.000 euros par mois, et vous ?
Ni le parti socialiste, ni l'équipe de campagne de Ségolène Royale n'achète de liens sponsorisés. Pour être franc, je suis très sceptique sur leur efficacité… Il n'y a qu'à comparer l'audience du site du PS avec celle du site de l'UMP pour s'en rendre compte. Il y a des manières plus efficaces de dépenser de l'argent. En ce moment, nous réfléchissons plus à l'idée de développer des réseaux sociaux.

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Quelles actions marketing menez-vous alors sur Internet ?
Principalement des actions d'adhésion. La dernière a eu lieu entre mars et juin 2006 et a généré 70.000 adhésions. A elle seule elle représente plus de la moitié des nouveaux adhérents sur les 12 mois écoulés (134.000 au 31/12/05 contre 280.000 aujourd'hui). Pour cela, nous avons fait sauter deux verrous au PS. L'un était que toute adhésion devait précédemment se faire par l'intermédiaire des sections locales, ce qui n'est plus le cas. L'autre a été de baisser la cotisation à 20 euros la première année au lieu de 50 euros. En outre, notre argument a été de dire que toute personne inscrite avant juin pourrait voter lors de l'élection de notre candidat. Finalement, nous avons récolté 80.000 demandes d'information, dont 70.000 se sont converties en adhésion. Une autre campagne sera lancée en février prochain, avant les élections.

 
 
Propos recueillis par Frantz GRENIER, JDN

PARCOURS
 
 
Vincent Feltesse, 39 ans, est diplômé d'HEC et titulaire d'un DEA d'histoire contemporaine.

Professeur à l'Institut d'Etudes Politiques de Bordeaux et maire de Blanquefort, il fut, en 1997, chargé de mission auprès de Daniel Vaillant alors Ministre des relations avec le Parlement, puis, en 1998, directeur du cabinet d'Alain Rousse, président du Conseil régional d'Aquitaine.

   
 
 
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