INTERVIEW 
 
Alex Zivoder
Directeur général et vice président
Expedia France
Alex Zivoder
"Le contenu est un axe de plus en plus stratégique pour Expedia France"
Ancien directeur général de Tele2 Luxembourg, Alex Zivoder est depuis juillet 2006 à la tête d'Expedia France. Trois mois après sa prise de fonction, il décrit sa vision du développement de l'agence de voyage.
(12/10/2006)
 
JDN. Jusqu'en juin 2006, vous étiez directeur général de l'opérateur mobile Tango et de Tele2 Luxembourg. Pourquoi avoir quitté l'univers des télécoms pour celui du voyage en ligne ?
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Alex Zivoder. Après la mort, en août 2002, de Jan Stenbeck, le fondateur de Tele2, les valeurs qu'il avait impulsées dans la société, à savoir essentiellement l'esprit d'entreprise, le dynamisme et le goût de la prise de risque, se sont peu à peu essoufflées et la société s'est progressivement enkilosée. Dans ces conditions, mon activité devenait moins attrayante. J'ai donc décidé, au printemps, de rejoindre Expedia, car cette société ressemble beaucoup à Tele2 avant la mort de Jan Stenbeck. On y bénéficie en effet d'une grande liberté d'action et l'on peut faire preuve de beaucoup d'inventivité. Par ailleurs, pour moi, c'est un vrai challenge : en ce qui me concerne, Internet est un nouvel univers, de même que le voyage. Mais ce sont aussi deux marchés en pleine mutation où rien n'est définitivement acquis, et où l'innovation est possible. Expedia est exactement au carrefour entre ces deux secteurs, et c'est cela qui est intéressant. Tout le défi consiste à réunir et à faire cohabiter ces deux cultures puis à faire en sorte qu'elles s'enrichissent.

Quelle part de vos expériences passées allez-vous mettre à profit à la tête d'Expedia France ? Allez-vous développer les applications mobiles par exemple ?
J'espère tout d'abord pouvoir faire bénéficier Expedia de mon expérience en termes organisationnels. Même si Expedia France est aujourd'hui une grosse structure, puisqu'elle emploie 400 personnes, je pense qu'il faut gérer cette entreprise comme une épicerie. J'entends par là qu'il est primordial de rester à l'écoute de ses clients et de miser sur la proximité avec eux. Concernant la mobilité, je pense effectivement qu'il y a des choses à faire qui vont au delà des alertes SMS sur les horaires de vol par exemple, ou des flux RSS. Je pense notamment à des services ciblés à valeur ajoutée qui accompagneraient les voyageurs tout au long de leur périple en exploitant par exemple les possibilités du géo-marketing. Mais ce sont des projets à plus long terme.

Quels sont les grands chantiers auxquels vous vous êtes attelé depuis votre arrivée chez Expedia France ?
Je me suis attaché à comprendre en profondeur le business de la société. Et il est très complexe. Car il faut s'approprier les spécificités du monde du voyage et celles du marché de l'Internet. Pour l'instant, les chantiers que j'ai initiés sont plutôt modestes. Ils ont essentiellement consisté à contester les habitudes de l'entreprise et à apporter des idées nouvelles.

Quelle est la situation d'Expedia France aujourd'hui ?
Je suis désolé, mais le groupe ne communique pas de chiffres sur les pays où il est implanté. Je peux uniquement vous dire que la société Expedia a réalisé un chiffre d'affaires de 15,6 milliards de dollars en 2005 dans le monde et qu'elle continue à croître en 2006, notamment à l'international. En France, nous apparaissons, selon les mois, comme la deuxième ou la troisième agence en ligne en termes de visiteurs uniques d'après Médiamétrie.

A ce propos, Expedia a beaucoup communiqué ces deux dernières années pour construire sa notoriété. Ce qui semble avoir été payant. Désormais, allez-vous réduire vos efforts dans ce domaine ou réorienter vos axes de communication ?
Non, absolument pas. Nous poursuivons nos efforts et les opérations engagées.

Y compris le concours de blogs ?
Surtout le concours de blogs. Cette opération a très bien fonctionné en 2005-2006. En tout, nous avons recensé 8.000 inscriptions de blogs de voyages au cours de la deuxième édition de ce concours, qui s'est avérée être d'une grande qualité et d'une grande diversité. Ces blogs ont un grand succès, car les internautes sont à la recherche de contenu pour les aider à construire leur itinéraire. C'est vrai pour Expedia, mais aussi pour n'importe quel autre voyagiste. En fait, jusqu'à présent le secteur du voyage en ligne s'est essentiellement construit sur la transaction. En d'autres termes, les voyagistes partaient du principe qu'ils s'adressaient à des consommateurs qui savaient où ils voulaient partir, leur objectif consistant dans ce cadre à leur vendre une prestation. De fait, ils n'ont pas couvert la recherche d'inspiration. C'est ce que nous, nous essayons de faire. Nous nous efforçons d'apporter des informations pertinentes sur une destination afin d'aider l'internaute dans son choix. De cette manière, cela nous permet également d'intervenir plus tôt dans l'acte d'achat. Dans cette perspective, les blogs ont toute leur légitimité. De même que toutes les initiatives qui consistent à accompagner le client dans son voyage, y compris lorsqu'il revient et qu'il est à même de donner des informations qualitatives sur son séjour.

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En résumé, quelle est votre vision du développement d'Expedia France ?
Vous l'avez sans doute compris, le contenu est un axe de plus en plus stratégique pour nous. De même que la marque blanche. C'est ce que nous avons initié dès le début avec Voyages-sncf.com et ce que nous poursuivons désormais avec Expedia Private Label [lire l'article du 24/07/06, ndlr]. Cela nous permet d'élargir le recrutement de nouveaux clients et de booster notre croissance en exploitant nos solutions techniques et notre offre.
 
 
Propos recueillis par Anne-Laure BERANGER, JDN

PARCOURS
 
 
Alex Zivoder, 41 ans, est docteur en économie de l'université de Sophia Antipolis et ingénieur diplômé en statistiques de l'ENSAE

Il commence sa carrière en tant que consultant pour Eurostat où il dirige l'éxécution des programmes européens de coopération statistique et les instituts statistiques de l'Union européenne et des pays de l'Est.

2000 Il rejoint le groupe Tele2 pour occuper successivement les fonctions de dirigeant pour les sociétés IntelliNet, 3C Communications (février 2002) et Tango, opérateur mobile luxembourgeois, et Tele2 Luxembourg en octobre 2004.

2006 Il intègre Expedia France en tant que directeur général en juillet 2006

Et aussi Il est également membre fondateur de la Fédération Luxembourgeoise des Opérateurs Alternatifs.

   
 
 
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