JDNet.
Que représente aujourd'hui Wanadoo Régie dans
le groupe Wanadoo?
Stéphane Ambrosini.
Au sein du groupe
France Télécom, nous étions à
l'origine rattachés à la branche grand-public
en tant que division multimédia qui regroupait à
la fois le Minitel, le Kiosque et l'Internet. Cette branche
est devenue en juillet la société Wanadoo SA
aujourd'hui cotée en Bourse. Cette société
compte aujourd'hui cinq divisions, les pages-jaunes, un pôle
e-commerce avec Alapage, Marcopoly..., un pôle ASP d'assistance
Internet aux entreprises, le pôle accès. Nous
sommes le cinquième pôle, la division Portails
qui a pour stratégie de faire d'Internet un média
au sens de portail généraliste. C'est là
qu'on trouve Voila, Wanadoo, Mappy, Goa, Après L'Ecole...
Et en terme
de chiffre d'affaires ?
S A.
Nous sommes leader cette année pour le chiffre d'affaires
net hors échange et autopromotion. Pour la division
Portails, nous devrions facturer cette année entre
300 et 350 millions de francs et ce sont là des chiffres
vérifiables. Là où je triche un petit
peu, c'est que j'ai lancé à la demande de Nicolas
Dufourcq [Directeur général du groupe Wanadoo,
NDLR] l'activité Wanadoo Consulting qui représentera
cette année, à elle seule, un tiers de ce chiffre
d'affaires. Il ne s'agit pas véritablement de notre
coeur de métier mais nous voulons capitaliser notre
expérience pour aider nos annonceurs à se développer
sur le Net.
Quel est
l'organisation du pôle régie ?
S A.
Wanadoo Régie a triplé ses effectifs depuis
le début de l'année avec un peu plus de cinquante
salariés aujourd'hui. Nous sommes organisés
en quatre canaux de vente. Le premier canal est consacré
aux intermédiaires de poids sur le marché publicitaire
que sont les centrales d'achat. J'ai mis en place depuis janvier
un canal annonceur particulièrement important pour
nous parce que nous voulons "mortariser" notre chiffre
d'affaires qui ne l'est pas encore suffisamment. Nous avons
une division commerciale spéciale, dédiée
aux sites thématiques spécialisés sur
certaines cibles. On s'est rendu compte que dans notre profession
il y a avait des sites extérieurs au groupe qui étaient
meilleurs que nous sur des cibles très précises,
je pense par exemple au site Sports.com. Nous avons enfin
créé une division consacrée à
la "chasse" de nouveaux sites. Nous venons par exemple
d'intégrer le site du PMU.
Comment
voyez-vous la concurrence montante des grandes régies
des média-traditionnels comme IP, Interdéco...?
S A.
Je suis tout à fait conscient de leur puissance potentielle
sur Internet.Mais aujourd'hui nous sommes leader et nous voulons
d'abord contribuer au développement du marché.
Nous sommes les premiers à en tirer les fruits car
nous avons avec Wanadoo et Voila les plus beaux portails généralistes
du Web français et nous voulons compléter notre
offre en constituant un réseau d'une quarantaine de
sites extérieurs au groupe dans les thématiques
majeurs de la finance, du sport, du tourisme ou de l'emploi.
Nous resterons incontournables sur le marché.
Vous avez
récemment lancé une offre de tests post-campagne
avec Ipsos, quels sont les premiers résultats ?
S A.
On a démarré avec dix exemples de campagnes
et nous en avons un vingtaine d'autres de prévues.
Nous publierons les résultats au mois de décembre.
Je ne peux pas aujourd'hui donner de chiffres mais les premiers
résultats sont très bons. Notre objectif est
d'être le plus transparent possible. Internet est un
nouveau média qui ne remplacera pas les autres mais
il est séduisant parce que très riche. Internet
est un support de marketing direct, tout le monde le sait
parce qu'on s'est d'abord focalisé sur le taux de clic.
Mais l'exposition, la visibilité sont des paramètres
qui sont aussi très importants et qui intéressent
beaucoup les annonceurs des médias traditionnels qui
sont aujourd'hui de plus en plus nombreux à annoncer
en ligne.
Vous avez
lancé un concours de créatifs baptisé
Les trophés de la pub.com. Quel est l'objectif ?
S A.
Nous allons d'abord récompenser les meilleurs bandeaux
du marché parce que le Web n'est pas un média
magique, il dépend largement de la qualité des
créations. Nous avons également demandé
aux créatifs des agences d'inventer de nouvelles campagnes
pour les budgets de leur agence sans brief ni aucune contrainte.
Ces campagnes n'ont pas vocation à être diffusées
auprès du grand-public, l'idée est de laisser
vraiment libre cours au potentiel créatif. Nous voulons
démontrer aux annonceurs des médias traditionnels
que l'on peut vraiment véhiculer de l'image sur Internet
et pas seulement du comportement ce que l'on mesure déjà
bien avec le taux de clic. Plus de 200 dossiers ont été
reçus et le jury doit délibérer dans
les jours prochains.
Quel est
aujourd'hui votre offre en terme de ciblage?
François Xavier Hussherr.
C'est un de mes
sujets fétiche, j'ai même fait ma thèse
sur le sujet. Nous utilisons sur nos sites un point d'authentification
unique, baptisé espace VIP dans lequel l'utilisateur
doit s'identifier via un pseudo et un mot de passe. C'est
un système très simple basé sur des informations
déclaratives. Cela nous permet de commercialiser de
l'espace ciblé pour les bannières et du mailing
ciblé si l'utilisateur l'accepte. A long terme, nous
pensons plutôt développer le ciblage comportemental
anonyme.Nous ne sommes pas intéressé par les
noms et adresses de l'internaute. L'idée n'est absolument
pas de faire comme DoubleClick et de tracer nommément
ce dernier. Nous n'irons jamais plus loin que le numéro
de cookies. Comme application concrète, nous allons
également lancer une offre ciblée localement
baptisée Voila Région.
Que représente
la publicité ciblée dans votre chiffre d'affaires ?
F-X H.
Il faut avouer que ce n'est pas la priorité. En fait
cette forme de communication devrait générer
l'année prochaine entre 5 et 10% de notre chiffre d'affaire.
Quels sont
pour vous les formes de communication en ligne qui vont se
développer dans les mois qui viennent ?
F-X H.
La bannière traditionnelle ne devrait plus représenter
à terme que 50% du marché et l'e-mailing va
se développer tout comme les formes de bannières
Rich Média, même si l'expression est délicate
à définir. Les bandeaux vont s'enrichir et s'agrandir
avec par exemple du contenu vidéo.
Plusieurs
grands acteurs du marché publicitaire ont développé
des outils de média-planning parmi lesquels Carat qui
utilise un système propriétaire. Pensez-vous
développer ce genre d'outil?
F-X H.
Nous finançons actuellement le développement
de deux outils.D'abord un outil de sémiométrie
avec la Sofres, dont l'objet est d'optimiser le choix des
supports en fonction des valeurs de marque des annonceurs.
Le second, développé par JFC, doit permettre
un ciblage socio-démo. Mais à la différence
de Carat, nous n'avons pas eu pour objectif de garder l'exclusivité
de ces outils. Ils sont un facteur important pour permettre
le développement du marché.
Sur un
plan personnel ils vous arrive d'acheter en ligne ?
S A.
J'achète souvent des logiciels de jeux pour mes fils,
j'achète aussi des livres et des disques sur Alapage,
et je fais également mes courses sur Ooshop.
F-X H.
J'achète souvent des livres d'histoire sur les sites
d'Alapage (ndlr: site du groupe) et je l'avoue, aussi sur
le site de la Fnac (rires).
Vous avez
un site Internet préféré?
F-X H.
J'aime beaucoup le site
américain adage.com, le site de l'hebdomadaire "Advertising
Age" qui est un peu le CBNews américain. Je le
trouve riche et extrêmement bien fait.
Qu'est-ce
que vous aimez sur Internet ?
S A.
J'aime me simplifier la vie,
j'ai par exemple acheté très récemment
un micro-onde et un frigo sur le site de Darty.Plus besoin
de se déplacer, c'est réellement génial.
F-X H.
Internet est souvent l'occasion de jolies histoires.Il me
vient par exemple à l'esprit l'histoire d'une amie
passionnée de poésie qui s'est procuré
sur le Web un recueil d'occasion très difficile à
trouver. En le recevant elle a trouvé le message suivant
sur la première page: Joyeux Noël à Huguette
- 1920. C'est ça aussi le Net!
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