INTERVIEW
 
Directeur général adjoint
Wanadoo Portails
Stéphane Ambrosini
"Titre"
A la tête des activités régie du groupe Wanadoo récemment rebaptisées Wanadoo Régie, Stéphane Ambrosini et son directeur marketing François-Xavier Hussherr font le point sur l'offre publicitaire du groupe, les perspectives de développement et l'ouverture de la régie à des sites extérieurs au groupe Wanadoo. 10 novembre 2000
 
          

JDNet. Que représente aujourd'hui Wanadoo Régie dans le groupe Wanadoo?
Stéphane Ambrosini. Au sein du groupe France Télécom, nous étions à l'origine rattachés à la branche grand-public en tant que division multimédia qui regroupait à la fois le Minitel, le Kiosque et l'Internet. Cette branche est devenue en juillet la société Wanadoo SA aujourd'hui cotée en Bourse. Cette société compte aujourd'hui cinq divisions, les pages-jaunes, un pôle e-commerce avec Alapage, Marcopoly..., un pôle ASP d'assistance Internet aux entreprises, le pôle accès. Nous sommes le cinquième pôle, la division Portails qui a pour stratégie de faire d'Internet un média au sens de portail généraliste. C'est là qu'on trouve Voila, Wanadoo, Mappy, Goa, Après L'Ecole...

Et en terme de chiffre d'affaires ?

S A. Nous sommes leader cette année pour le chiffre d'affaires net hors échange et autopromotion. Pour la division Portails, nous devrions facturer cette année entre 300 et 350 millions de francs et ce sont là des chiffres vérifiables. Là où je triche un petit peu, c'est que j'ai lancé à la demande de Nicolas Dufourcq [Directeur général du groupe Wanadoo, NDLR] l'activité Wanadoo Consulting qui représentera cette année, à elle seule, un tiers de ce chiffre d'affaires. Il ne s'agit pas véritablement de notre coeur de métier mais nous voulons capitaliser notre expérience pour aider nos annonceurs à se développer sur le Net.

Quel est l'organisation du pôle régie ?
S A. Wanadoo Régie a triplé ses effectifs depuis le début de l'année avec un peu plus de cinquante salariés aujourd'hui. Nous sommes organisés en quatre canaux de vente. Le premier canal est consacré aux intermédiaires de poids sur le marché publicitaire que sont les centrales d'achat. J'ai mis en place depuis janvier un canal annonceur particulièrement important pour nous parce que nous voulons "mortariser" notre chiffre d'affaires qui ne l'est pas encore suffisamment. Nous avons une division commerciale spéciale, dédiée aux sites thématiques spécialisés sur certaines cibles. On s'est rendu compte que dans notre profession il y a avait des sites extérieurs au groupe qui étaient meilleurs que nous sur des cibles très précises, je pense par exemple au site Sports.com. Nous avons enfin créé une division consacrée à la "chasse" de nouveaux sites. Nous venons par exemple d'intégrer le site du PMU.

Comment voyez-vous la concurrence montante des grandes régies des média-traditionnels comme IP, Interdéco...?
S A. Je suis tout à fait conscient de leur puissance potentielle sur Internet.Mais aujourd'hui nous sommes leader et nous voulons d'abord contribuer au développement du marché. Nous sommes les premiers à en tirer les fruits car nous avons avec Wanadoo et Voila les plus beaux portails généralistes du Web français et nous voulons compléter notre offre en constituant un réseau d'une quarantaine de sites extérieurs au groupe dans les thématiques majeurs de la finance, du sport, du tourisme ou de l'emploi. Nous resterons incontournables sur le marché.

Vous avez récemment lancé une offre de tests post-campagne avec Ipsos, quels sont les premiers résultats ?
S A. On a démarré avec dix exemples de campagnes et nous en avons un vingtaine d'autres de prévues.
Nous publierons les résultats au mois de décembre. Je ne peux pas aujourd'hui donner de chiffres mais les premiers résultats sont très bons. Notre objectif est d'être le plus transparent possible. Internet est un nouveau média qui ne remplacera pas les autres mais il est séduisant parce que très riche. Internet est un support de marketing direct, tout le monde le sait parce qu'on s'est d'abord focalisé sur le taux de clic. Mais l'exposition, la visibilité sont des paramètres qui sont aussi très importants et qui intéressent beaucoup les annonceurs des médias traditionnels qui sont aujourd'hui de plus en plus nombreux à annoncer en ligne.

Vous avez lancé un concours de créatifs baptisé Les trophés de la pub.com. Quel est l'objectif ?
S A. Nous allons d'abord récompenser les meilleurs bandeaux du marché parce que le Web n'est pas un média magique, il dépend largement de la qualité des créations. Nous avons également demandé aux créatifs des agences d'inventer de nouvelles campagnes pour les budgets de leur agence sans brief ni aucune contrainte. Ces campagnes n'ont pas vocation à être diffusées auprès du grand-public, l'idée est de laisser vraiment libre cours au potentiel créatif. Nous voulons démontrer aux annonceurs des médias traditionnels que l'on peut vraiment véhiculer de l'image sur Internet et pas seulement du comportement ce que l'on mesure déjà bien avec le taux de clic. Plus de 200 dossiers ont été reçus et le jury doit délibérer dans les jours prochains.

Quel est aujourd'hui votre offre en terme de ciblage?
François Xavier Hussherr. C'est un de mes sujets fétiche, j'ai même fait ma thèse sur le sujet. Nous utilisons sur nos sites un point d'authentification unique, baptisé espace VIP dans lequel l'utilisateur doit s'identifier via un pseudo et un mot de passe. C'est un système très simple basé sur des informations déclaratives. Cela nous permet de commercialiser de l'espace ciblé pour les bannières et du mailing ciblé si l'utilisateur l'accepte. A long terme, nous pensons plutôt développer le ciblage comportemental anonyme.Nous ne sommes pas intéressé par les noms et adresses de l'internaute. L'idée n'est absolument pas de faire comme DoubleClick et de tracer nommément ce dernier. Nous n'irons jamais plus loin que le numéro de cookies. Comme application concrète, nous allons également lancer une offre ciblée localement baptisée Voila Région.

Que représente la publicité ciblée dans votre chiffre d'affaires ?
F-X H. Il faut avouer que ce n'est pas la priorité. En fait cette forme de communication devrait générer l'année prochaine entre 5 et 10% de notre chiffre d'affaire.

Quels sont pour vous les formes de communication en ligne qui vont se développer dans les mois qui viennent ?
F-X H. La bannière traditionnelle ne devrait plus représenter à terme que 50% du marché et l'e-mailing va se développer tout comme les formes de bannières Rich Média, même si l'expression est délicate à définir. Les bandeaux vont s'enrichir et s'agrandir avec par exemple du contenu vidéo.

Plusieurs grands acteurs du marché publicitaire ont développé des outils de média-planning parmi lesquels Carat qui utilise un système propriétaire. Pensez-vous développer ce genre d'outil?
F-X H. Nous finançons actuellement le développement de deux outils.D'abord un outil de sémiométrie avec la Sofres, dont l'objet est d'optimiser le choix des supports en fonction des valeurs de marque des annonceurs. Le second, développé par JFC, doit permettre un ciblage socio-démo. Mais à la différence de Carat, nous n'avons pas eu pour objectif de garder l'exclusivité de ces outils. Ils sont un facteur important pour permettre le développement du marché.

Sur un plan personnel ils vous arrive d'acheter en ligne ?
S A. J'achète souvent des logiciels de jeux pour mes fils, j'achète aussi des livres et des disques sur Alapage, et je fais également mes courses sur Ooshop.
F-X H. J'achète souvent des livres d'histoire sur les sites d'Alapage (ndlr: site du groupe) et je l'avoue, aussi sur le site de la Fnac (rires).

Vous avez un site Internet préféré?
F-X H. J'aime beaucoup le site américain adage.com, le site de l'hebdomadaire "Advertising Age" qui est un peu le CBNews américain. Je le trouve riche et extrêmement bien fait.

Qu'est-ce que vous aimez sur Internet ?
S A. J'aime me simplifier la vie, j'ai par exemple acheté très récemment un micro-onde et un frigo sur le site de Darty.Plus besoin de se déplacer, c'est réellement génial.
F-X H. Internet est souvent l'occasion de jolies histoires.Il me vient par exemple à l'esprit l'histoire d'une amie passionnée de poésie qui s'est procuré sur le Web un recueil d'occasion très difficile à trouver. En le recevant elle a trouvé le message suivant sur la première page: Joyeux Noël à Huguette - 1920. C'est ça aussi le Net!

 
Propos recueillis par Fabien Claire

PARCOURS
 
Diplômé de l'ESC Rouen en 1985, Stéphane Ambrosini commence sa carrière chez Ip comme directeur de publicité jusqu'en 1991. A cette date, il rejoint le groupe France Télécom et prend en charge la direction commerciale de Régie T. En 1995, il devient vice-président exécutif de Régie T Mexico. En février 2000, Stéphane Ambrosini devient directeur général adjoint de Wanadoo SA en charge des activités régie.

   
 
  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International