MOBILE 
 
Olivier Anstett
Directeur général
Tele2 France
Olivier Anstett
"Nous sommes le quatrième opérateur mobile français"
Plus de six mois après le lancement de son offre mobile, Tele2 revendique 44 % de part du marché des MVNO dans l'Hexagone. Bilan de cette première année de présence sur le marché mobile avec le directeur général France du groupe de télécommunications suédois.
(31/05/2006)
 
JDN. Dix mois après le lancement de son offre mobile, combien de clients Tele2 a-t-il réussi à attirer ?
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 Tele2 France
 Olivier Anstett
Dossier MVNO
Olivier Anstett. A la fin du premier trimestre 2006, c'est-à-dire six mois seulement après le véritable lancement de notre campagne de recrutement, nous avions 190.000 clients actifs. Si l'on prend les chiffres de l'Arcep [Autorité de régulation des communications électroniques et des postes], cela représente une part de marché de 44 % sur les MVNO. Mais il faut rester humbles, nous sommes peut-être devenus le quatrième opérateur mobile français, mais nous sommes encore loin derrière les trois opérateurs historiques.

La prochaine étape est donc, pour vous, d'essayer de vous attaquer aux trois opérateurs historiques ?
Si l'on raisonne en termes de ventes brutes, nous avons tout de même réussi à capter 5 % des ventes de forfaits au premier trimestre, tous opérateurs confondus. C'est encourageant.

Debitel, Neuf, Virgin, Coriolis, NRJ... Ne craignez-vous pas la multiplication des opérateurs virtuels ?
Non, c'est même très bien car cela va enfin créer du buzz autour des MVNO, la nouvelle va se répandre que l'on peut passer par un opérateur qui ne soit ni Orange, ni SFR, ni Bouygues Telecom. Et puis, les opérateurs virtuels ne sont pas si nombreux à s'être positionnés sur le grand public : beaucoup se concentrent sur les jeunes, sur la musique, Virgin a axé sa communication sur son offre de SMS et Neuf vient à peine de se lancer.

Quel est le portrait type d'un abonné à Tele2 Mobile ?
Difficile à dire car notre cible est extrêmement large. C'est, bien sûr, d'abord un client de Tele2 en téléphonie fixe. Au lancement de notre offre mobile, nous avons d'ailleurs communiqué en priorité vers nos clients fixe et Internet. Ceux-ci nous font confiance et ils ont tout intérêt à combiner nos différentes offres. Mais ce n'est pas la totalité de nos abonnés mobiles. Je pense que ce qui nous différencie, c'est que l'on a séduit beaucoup de personnes qui, jusqu'ici, n'avaient pas de téléphone portable : les primo-accédants représentent plusieurs dizaines de % de nos abonnés.

Avez-vous remarqué des particularités dans la consommation de vos premiers abonnés ?
En termes de consommation, ils se situent dans la petite moyenne, optent pour un forfait, avec des durées utilisées par 80 % des personnes en France, c'est-à-dire entre une et trois heures par mois, même si l'offre que nous avons lancée récemment, un forfait de 4 heures, correspondait aussi à une vraie demande. Ce ne sont pas des accros à la 3G ou aux MMS.

La 3G n'est pas encore un marché grand public"
Ce qui signifie que Tele2 Mobile ne proposera pas, dans l'immédiat, d'offre 3G ?
Tele2 Mobile est d'abord un opérateur pour celui qui utilise son téléphone pour téléphoner. Je ne pense pas que la demande soit encore suffisante sur la visiophonie, sur la télévision sur mobile, d'autant qu'on ne sait pas encore très bien combien cela coûte. C'est génial de regarder la télévision sur son portable, mais à un moment, les consommateurs vont devoir payer les investissements consentis par les opérateurs qui proposent cela. Aujourd'hui, ce n'est définitivement pas un marché grand public.

Vous aviez indiqué qu'en cas de succès, les termes de l'accord avec l'opérateur qui vous loue son réseau, Orange, pourraient évoluer. Votre nombre d'abonnés vous encourage-t-il à renégocier le contrat ?
Avec Orange, la volonté d'avancer est de plus en plus partagée. Nous resterons donc attentifs à l'évolution d'un marché qui bouge beaucoup. Notre intérêt commun est réel dans cet accord. Dans tous les cas, nos débuts prouvent la validité du modèle d'opérateur virtuel. L'arrivée de nouveaux acteurs profite à tout le monde : le consommateur, d'abord, qui bénéficie de tarifs plus avantageux, avec un service adapté à sa demande, et l'industrie en général, puisque l'on arrive à séduire des gens qui n'avaient pas de mobile auparavant. Et cela peut aussi être gagnant pour les opérateurs historiques qui accueillent des MVNO puisque Orange, par exemple, a pu avoir accès, avec nous, à un delta-parc de 5 % des ventes brutes sur le premier trimestre. Ce n'est pas négligeable par rapport à la croissance de leurs bases.

Dégroupage total et triple play seront disponibles avant la fin de l'été"
Et pour vous, c'est aussi l'occasion de vous positionner sur le quadruple play ?
Ce sera en effet la prochaine étape. Nous préparons d'ailleurs le dégroupage total et le triple play, qui seront disponibles avant la fin de l'été. Techniquement, la convergence des offres est déjà une réalité, puisque nos clients n'ont plus qu'un seul interlocuteur pour leurs factures de téléphonie fixe, d'Internet et de téléphonie mobile. Pour ce qui est de la technologie, c'est autre chose.

Pas de test en cours, donc, du côté de Tele2, concernant la convergence fixe-mobile ?
Des tests ont démarré en Suède. Techniquement, pas sur des clients. Je pense qu'il y a eu beaucoup d'effets d'annonce autour du quadruple play, mais la diffusion vers le grand public n'est pas encore pour demain. Les terminaux vont rester chers dans un premier temps. Mais tout peut aller très vite et un lancement commercial pourrait arriver rapidement, sur une cible d'entreprises ou d'early adopters.

Tele2 a une belle carte à jouer dans ce domaine : une large présence en Europe, la triple casquette opérateur fixe, mobile et Internet dans la plupart des pays... Pourtant, la convergence semble traîner, même au niveau de la facturation ?
Le quadruple play est déjà une réalité du point de vue de l'offre tarifaire. Depuis décembre, nous sommes en train de regrouper nos offres pour aboutir à une tarification unique et que nos clients n'aient plus qu'une seule facture. Ce n'est pas si facile, car il y a beaucoup de choses à expliquer au client. Nous nous focalisons désormais sur le dégroupage total et le triple play. La convergence viendra alors progressivement, quand ce sera devenu un outil adapté pour le grand public. Chaque chose en son temps : nous souhaitons d'abord lancer nos nouveaux produits proprement. Mais l'avenir de Tele2 est certainement au broadband et au mobile.

Nous visons toujours 350.000 clients mobiles à la rentrée"
Les premiers résultats de votre offre mobile vous satisfont-ils  ? Maintenez-vous vos objectifs ?
Oui, c'est en ligne avec ce que l'on souhaitait. Nous visons toujours 350.000 clients au bout d'un an, c'est-à-dire en septembre ou octobre car on considère avoir réellement lancé notre offre à la rentrée 2005. Enfin, à terme, nous maintenons notre objectif d'un million de clients.

Quelle est la proportion d'abonnements vendus sur Internet ?
Le Web est un axe important de la commercialisation de notre offre, même s'il ne se suffit pas à lui-même. Les ventes en ligne représentent une proportion importante, mais moins que dans d'autres pays.

Quel rôle a joué l'importante campagne de publicité que vous aviez lancée au moment du lancement de Tele2 Mobile, le "Front de libération du mobile" ? D'autres campagnes sont-elles prévues ?
La campagne de lancement était en effet très réussie et a su toucher son public. Nous avions privilégié le viral sur cette campagne, chose que nous n'avons pas renouvelé sur la dernière campagne, lancée il y a quelques jours, car pour faire du viral, il faut avoir un message fort, on ne peut pas mettre en place un dispositif viral pour chaque campagne. Mais nous avons tout de même accordé un joli rôle à Internet pour ces publicités, en lançant un mini-site, Doggymobileclub.com, qui reprend l'idée de l'un de nos spots TV. En termes de communication, nous entrons désormais dans la phase d'installation de la marque. Nous nous attardons donc davantage sur les usages.

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 Olivier Anstett
Dossier MVNO
Que pensez-vous de l'annonce du lancement d'un nouvel MVNO par l'ancien PDG de Tele2 France, Jean-Louis Constanza ? Cela vous a-t-il surpris ?
Dire que l'arrivée de CGBC est une totale surprise serait un peu exagéré ! Je connais bien, et depuis longtemps, la passion de Jean-Louis pour le sujet du MVNO. Il y a sans doute de la place pour tous les MVNO qui apportent quelque chose de nouveau aux consommateurs : des prix bas et transparents et de la simplicité dans le cas de Tele2 Mobile, des services originaux dans le cas de Jean-Louis. Alors, bienvenue au petit dernier de ce marché dynamique !
 
 
Propos recueillis par Nicolas RAULINE, JDN

PARCOURS
 
 
Voir la fiche d'Olivier Anstett dans le carnet des managers du JDN.

   
 
 
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