JDN.
Pour quelles raisons regroupez-vous au sein d'une même
entité le traitement des conseils et avis sur
les campagnes publicitaires qui sont soumies au BVP,
quel que soit le média auxquelles elles sont
destinées ?
Joseph
Besnaïnou. C'est principalement pour améliorer
notre efficacité. Nous avons constaté
qu'il n'y avait pas de différence d'analyse entre
la télévision et les autres médias,
même s'il y a des lois différentes ou des
secteurs interdits spécifiques à chacun.
Il nous a semblé important d'avoir une seule
doctrine. Pour se faire, il était donc plus simple
de regrouper tous les médias sous une même
entité.
La
fusion de ces entités, qui sera effective au
1er juin, est-elle complexe à réaliser ?
Ce n'est pas quelque chose de simple
mais ça va se faire. Il va falloir que les différentes
équipes apprennent à travailler sur l'ensemble
des supports. Des questions d'organisation logistique
sont encore à régler. Mais l'important
pour le BVP est d'améliorer la qualité
de nos avis et de nos conseils. Nous pensons qu'en fusionnant
l'entité "télévision"
et tous les autres supports de diffusion, cela va nous
permettre d'avoir des gens à la fois polyvalents
et spécialistes. Nous allons pouvoir développer
une certaine spécialisation sur des domaines
particuliers, des thématiques, qui intéresseront
nos adhérents.
Cette
nouvelle entité est constituée de combien
de personnes ? Quel sera son volume de travail ?
Elle est composée d'une dizaine
de juristes, sur un total de vingt-trois salariés
au BVP. Nous traitons chaque année en moyenne
12 000 avis définitifs en télévision
et à peu près autant en conseil en diffusion,
tous médias confondus.
Pourquoi
avoir choisi Laurent Judkiewicz, ancien directeur marketing
Internet et nouveaux médias chez Médiamétrie,
pour prendre la tête de cette nouvelle entité ?
C'est tout
d'abord un domaine d'activité qui l'intéressait.
De plus, il nous a paru avoir des aptitudes managériales,
ce qui est important pour mener une équipe relativement
grosse qui comporte une dizaine de juristes et sept
ou huit personnes attachées à la logistique.
Enfin, sa connaissance du Net et des nouvelles technologies
nous intéresse, car nous dématérialisons
de plus en plus de documents au BVP.
Quels
types de documents dématérialisez-vous ?
Depuis 2002
nous avons acquis un système de numérisation des messages
publicitaires télévisés et nous numérisons désormais
tous les spots à l'arrivée. Nous allons
maintenant proposer de nous envoyer les spots directement
numérisés plutôt que de nous les
soumettre en cassette Beta. Cela se fera au moyen d'un
extranet. Ce service sera probablement en place à
partir de la rentrée. A terme, l'idée
est de numériser un maximum de types de publicité
que ce soit en vidéo, en audio ou en papier.
Concernant
la publicité sur Internet, constatez-vous plus
de difficultés à surveiller ce support
de diffusion qu'un autre ?
Non. La surveillance
se fait de la même manière que pour un
autre média et, dans les faits, nous n'avons
pas énormément de publicité Internet
à surveiller. Nous avons enregistré en
2002 une grosse centaine de soumissions pour Internet,
contre 4 300 en presse. Reste que nous avons enregistré
une progression par rapport à 2001 où
seulement 75 publicités avaient été
soumises au BVP pour avis ou conseil.
Pour
quelle raison, le nombre de soumission dans l'e-pub
reste-t-il restreint selon vous ?
C'est en raison
du fonctionnement du BVP : en dehors de la télévision,
où la soumission est obligatoire, pour le reste
des supports cette démarche est au libre choix
des adhérents
du BVP. Ils choisissent, ou non, de nous soumettre les
campagnes. Le BVP peut s'auto-saisir si nous découvrons
une publicité en infraction ou si des consommateurs
nous saisissent. Mais Internet est un média qui
n'est pas habitué à l'utilisation du BVP.
Les agences sont relativement jeunes et n'ont pas le
réflexe de faire appel à nous, contrairement
à des agences actives sur d'autres médias
et qui savent que le BVP peut les aider.
Quelle
est votre position vis-à-vis des publicités
pour des sites illégaux (casinos en ligne, loteries,
etc.) qui se multiplient en toute impunité sur
le Web ?
Il y a des
recommandations qui s'appliquent pour ce type de cas.
Internet n'a rien de spécifique. C'est un support
comme un autre, sur lequel les lois s'appliquent normalement
et les recommandations du BVP aussi. Le véritable
problème est de les détecter. Nous ne
pouvons pas savoir que de telles publicités existent
si personne ne se plaint. Il faudrait éventuellement
que les consommateurs se plaignent au BVP pour que nous
puissions en avoir connaissance. Mais les consommateurs
n'ont pas assez souvent le réflexe de venir sur
notre site pour réagir sur une publicité,
qu'elle ait été vue sur Internet ou ailleurs.
C'est une réflexion que nous avons pour savoir
comment améliorer globalement ce système
d'autodiscipline.
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