INTERVIEW
 
PDG
Canal Numedia
Philippe Bismut
"Titre"
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(Article modifié le 22/01 à 17h00) Dans un souci de diversification de ses sources de revenus, CanalNumedia va entrer prochainement dans l'ère des "services premiums" par le biais de sa galaxie de sites médias : Canal-Plus.fr, AlloCiné.fr (portail cinéma), CinéStore.com (goodies autour du cinéma), Zidane.fr (site dédié au Champion du monde) et iTélévision.fr (portail vidéo rattaché à la chaîne d'information en continu). Parallèlement, CanalNumedia est entrée depuis un an dans une stratégie de rationalisation avec un objectif précis : atteindre le point mort d'ici fin 2003. En 2000, selon le rapport annuel 2000 du groupe Vivendi, la filiale Internet de Canal Plus a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 3,6 millions d'euros, soit 7,5% du CA des activités Internet de l'ensemble du groupe Vivendi. Ces dernières avaient enregistré en 2000 un excédent brut d'exploitation consolidé négatif de 184 millions d'euros.
21 janvier 2002
 
          

JDNet. A travers la presse, Canal Plus fait l'objet de polémiques concernant sa place dans le groupe Vivendi Universal. Pour CanalNumedia, certains évoquent même une dissolution. Qu'en pensez-vous ?
Philippe Bismut. Ce sont des rumeurs qui sont colportées de manière récurrente. CanalNumedia existe toujours et nos activités se développent.

Comment a évolué la structure CanalNumedia en 2001 ?

Ce fût une année de rationalisation et de positionnement dans le prolongement de nos activités télévision-cinéma. Nous nous sommes recentrés sur les produits rattachés à nos univers directs comme le sport, le cinéma ou les émissions TV de la chaîne. Nous avons effectué des rapprochements opérationnels, en reprenant par exemple 100 % du service AlloCiné [NLDR, son équipe a d'ailleurs rejoint les locaux de CanalNumedia]. Il y a eu naturellement des pressions qui ont accompagné les changements de méthode. Mais je crois que ces changements ont été acceptés par l'ensemble de nos collaborateurs. Bien sûr, dans le même temps, l'année 2001 a été marquée par un retrait du marché de l'e-pub, mais nous avons bien assuré la transition.

Dans quelle proportion avez-vous réduit vos effectifs ?
Nous avons procédé à une réduction d'effectif en juin 2001. 35 personnes ont fait l'objet d'un reclassement dans le groupe Vivendi Universal. Il y a actuellement 230 personnes au sein de CanalNumedia [NDLR : fin 2000, on en comptait plus de 300].

Quels sont vos résultats financiers pour 2001 ?
Je ne peux pas vous donner de chiffres, mais nos résultats se sont considérablement améliorés. Nos pertes ont été considérablement réduites. Nous pointons vers la rentabilité en 2003 si nous continuons sur cette tendance.

Pourquoi ne prenez-vous plus en compte les résultats d'audience fournis par Cybermétrie ?
Nous sommes toujours dans le classement Cybermétrie, mais nous nous posons des questions sur la discontinuité de ses résultats. Cybermétrie a effectué des changements de manière intempestive et nous avons rencontré des problèmes de qualité de service derrière. Nous avons trouvé un juge de paix avec l'outil Dart, qui est utilisé par notre régie IP Interactive et qui est regardé par les annonceurs. Nous avons installé le taggage Dart en mai 2001. Résultat : entre mai et décembre, nous avons multiplié par quatre, voire cinq, l'audience de nos sites en terme de pages vues.

En tant que client de IP Interactive, êtes-vous satisfait de votre première année de collaboration ?
Nous sommes en pleine osmose. La régie a à peu près réalisé les objectifs 2001. Ce n'était pas chose aisée compte tenu de la situation du marché.

Quelle est la répartition de vos sources de revenus ?
La pub représente actuellement environ 30 % des revenus de Canal Numedia. Pour la publicité en ligne (audiotel et Web) et hors ligne (magazine d'AlloCiné), nous avons trois grands canaux de distribution : la régie IP Interactive, notre propre régie dédiée aux professionnels du cinéma et le sponsoring. A côté de la publicité, nous avons des activités d'e-commerce comme la vente de produits du cinéma à partir de notre boutique Cinestore ou de l'espace Shop + du site Canal-Plus.fr. Nous avons également les billets de cinéma via AlloCiné. L'activité e-commerce doit représenter 35 % du chiffre d'affaires global. Le reste provient de différents services comme la revente de contenus ou le reversement kiosque sur des services mobiles et Audiotel.

Quels types de nouveaux services allez-vous ouvrir en mode payant ?
Tout d'abord, une précision de langage : il ne s'agit pas de substituer les services gratuits en services payants. Nous allons proposer des services et des produits complémentaires à l'existant. Nous allons ajouter des zones à caractère payant sur les sites de Canal Plus et d'AlloCiné. Les abonnés de la chaîne Canal Plus pourront accéder gratuitement aux nouveaux services sur le site de la chaîne mais les autres internautes seront facturés à l'entrée sous forme, par exemple, de "pay per view" . On pourra y retrouver des best-off, des compils, etc. Aux côtés de ces offres, de nouveaux médias payants, exploités sous d'autres noms de domaine, vont faire leur apparition. A la fin du premier trimestre, la majorité d'entre eux devraient être mis en ligne.

Que devient le développement du site érotique annoncé l'année dernière ?
Il fera partie du bouquet de nouveaux services que l'on met en place.

Qu'attendez-vous du service Video On Demand, qui est en test actuellement dans la Principauté de Monaco ?
Le service Kiosque Ciné est une expérimentation conjointe avec Studio Canal et Monaco Télécom [NDLR, deux autres entités du groupe Vivendi Universal]. Il a été lancé en décembre dernier. C'est une plate-forme accessible via le réseau ADSL ou le câble. Ce projet est un test de marché. Nous essayons de comprendre ce que recherche les internautes en terme de vidéo à la demande, avec quel type de paiement et avec quel mode de visionnage des films, c'est-à-dire le streaming ou le téléchargement. Nous nous donnons six mois pour nous fixer une idée de développement généralisé. Il est clair que nous ne voulons pas voir apparaître un "Napster de la VOD".

Au sein du groupe VU, vous détenez une richesse de contenus transposables en haut débit. Mais avec quels tuyaux comptez-vous les distribuer ?
Actuellement, nous sommes agnostiques. Notre démarche est assez naturelle : nous voulons proposer nos contenus à des diffuseurs type Noos, Wanadoo, T-Online... Nous voulons passer des accords avec eux, soit sous forme de référencements simples, soit sous forme de bouquets exclusifs de contenu.

2002 est une année chargée en événements sportifs (Mondial, Jeux Olympiques). Comment CanalNumedia compte-t-il exploiter ces rendez-vous ?
Nous voulons cultiver notre sillon sur le domaine du foot. L'idée est de proposer un service multimédia assez complet autour du foot, qui va nous permettre de renforcer le principe de communauté. Nous allons naturellement redynamiser le site Zidane.fr à l'occasion du Mondial.

Que comptez-vous faire de votre participation dans FreeGoal ?
Notre participation dans FreeGoal s'est appuyée au départ sur un accord d'échange de contenus. Nous comptons ni monter dans le capital de FreeGoal, ni céder nos parts.

A titre personnel, vous utilisez les services interactifs présents sur Canal Satellite ?
Non. Je n'ai pas le temps de regarder la télévision ! Mais il existe une réelle attente des abonnés de Canal Satellite pour ce type de services. Elle sera satisfaîte avec la nouvelle plate-forme qui doit apparaître courant 2002. Nous avons récemment mis en place un vote interactif pour les résultats de foot. On pouvait y voter soit par le Web, soit par téléphone portable, soit par la zappette de Canal Satellite.

Le PMU est un service interactif qui marche bien sur Canal Satellite. Comptez-vous exploiter les paris hippiques sur le site de Canal Plus ?
Oui. Nous avons déjà une rubriqué liée aux courses sur notre site avec des jeux de pronostics virtuels. Pour l'instant nous attendons que le PMU ouvre son propre service de paris en ligne. Nous y viendrons ensuite.

L'audience des sites de CanalNumedia
13,5 millions de pages vues
9,7 millions de pages vues
1.1 million de pages vues


 

Source : Dart - Canal Numedia (décembre 2001)

 
Propos recueillis par Philippe Guerrier

PARCOURS
 
Philippe Bismut, 45 ans, ancien élève de l'Ecole Polytechnique et diplômé du Corps National des Mines, a réalisé un parcours plutôt marqué dans le monde de la télécommunication et de l'informatique. Nommé PDG de Logica SA, société de consulting et d'intégration de systèmes, en janvier 1999, Philippe Bismut a mené plusieurs projets techniques autour de l'Internet pour le compte de grands groupes. Auparavant, il a passé deux ans dans le groupe EDS France comme directeur général de la Division Communication et Energie. Il a été nommé aux commandes de CanalNumedia en juin 2000.

   
 
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