JDNet. A travers la presse,
Canal Plus fait l'objet de polémiques concernant
sa place dans le groupe Vivendi Universal. Pour CanalNumedia,
certains évoquent même une dissolution.
Qu'en pensez-vous ?
Philippe Bismut.
Ce sont des rumeurs qui sont colportées de manière
récurrente. CanalNumedia existe toujours et nos
activités se développent.
Comment
a évolué la structure CanalNumedia en
2001 ?
Ce fût une année de rationalisation et
de positionnement dans le prolongement de nos activités
télévision-cinéma. Nous nous sommes
recentrés sur les produits rattachés à
nos univers directs comme le sport, le cinéma
ou les émissions TV de la chaîne. Nous
avons effectué des rapprochements opérationnels,
en reprenant par exemple 100 % du service AlloCiné
[NLDR, son équipe a d'ailleurs rejoint les
locaux de CanalNumedia]. Il y a eu naturellement
des pressions qui ont accompagné les changements
de méthode. Mais je crois que ces changements
ont été acceptés par l'ensemble
de nos collaborateurs. Bien sûr, dans le même
temps, l'année 2001 a été marquée
par un retrait du marché de l'e-pub, mais nous
avons bien assuré la transition.
Dans
quelle proportion avez-vous réduit vos effectifs
?
Nous avons procédé à une réduction
d'effectif en juin 2001. 35 personnes ont fait l'objet
d'un reclassement dans le groupe Vivendi Universal.
Il y a actuellement 230 personnes au sein de CanalNumedia
[NDLR : fin 2000, on en comptait plus de 300].
Quels
sont vos résultats financiers pour 2001 ?
Je ne peux pas vous donner de chiffres, mais nos résultats
se sont considérablement améliorés.
Nos pertes ont été considérablement
réduites. Nous pointons vers la rentabilité
en 2003 si nous continuons sur cette tendance.
Pourquoi
ne prenez-vous plus en compte les résultats d'audience
fournis par Cybermétrie ?
Nous sommes toujours dans le classement Cybermétrie,
mais nous nous posons des questions sur la discontinuité
de ses résultats. Cybermétrie a effectué
des changements de manière intempestive et nous
avons rencontré des problèmes de qualité
de service derrière. Nous avons trouvé
un juge de paix avec l'outil Dart, qui est utilisé
par notre régie IP Interactive et qui est regardé
par les annonceurs. Nous avons installé le taggage
Dart en mai 2001. Résultat : entre mai et décembre,
nous avons multiplié par quatre, voire cinq,
l'audience de nos sites en terme de pages vues.
En
tant que client de IP Interactive, êtes-vous satisfait
de votre première année de collaboration
?
Nous sommes en pleine osmose. La régie a à
peu près réalisé les objectifs
2001. Ce n'était pas chose aisée compte
tenu de la situation du marché.
Quelle
est la répartition de vos sources de revenus
?
La pub représente actuellement environ 30 %
des revenus de Canal Numedia. Pour la publicité
en ligne (audiotel et Web) et hors ligne (magazine d'AlloCiné),
nous avons trois grands canaux de distribution : la
régie IP Interactive, notre propre régie
dédiée aux professionnels du cinéma
et le sponsoring. A côté de la publicité,
nous avons des activités d'e-commerce comme la
vente de produits du cinéma à partir de
notre boutique Cinestore ou de l'espace Shop +
du site Canal-Plus.fr. Nous avons également les
billets de cinéma via AlloCiné. L'activité
e-commerce doit représenter 35 % du chiffre
d'affaires global. Le reste provient de différents
services comme la revente de contenus ou le reversement
kiosque sur des services mobiles et Audiotel.
Quels
types de nouveaux services allez-vous ouvrir en mode
payant ?
Tout d'abord, une précision de langage : il ne
s'agit pas de substituer les services gratuits en services
payants. Nous allons proposer des services et des produits
complémentaires à l'existant. Nous allons
ajouter des zones à caractère payant sur
les sites de Canal Plus et d'AlloCiné. Les abonnés
de la chaîne Canal Plus pourront accéder
gratuitement aux nouveaux services sur le site de la
chaîne mais les autres internautes seront facturés
à l'entrée sous forme, par exemple, de
"pay per view" . On pourra y retrouver des
best-off, des compils, etc. Aux côtés de
ces offres, de nouveaux médias payants, exploités
sous d'autres noms de domaine, vont faire leur apparition.
A la fin du premier trimestre, la majorité d'entre
eux devraient être mis en ligne.
Que
devient le développement du site érotique
annoncé l'année dernière ?
Il fera partie du bouquet de nouveaux services que l'on
met en place.
Qu'attendez-vous
du service Video On Demand, qui est en test actuellement
dans la Principauté de Monaco ?
Le service Kiosque Ciné est une expérimentation
conjointe avec Studio Canal et Monaco Télécom
[NDLR, deux autres entités du groupe Vivendi
Universal]. Il a été lancé
en décembre dernier. C'est une plate-forme accessible
via le réseau ADSL ou le câble. Ce projet
est un test de marché. Nous essayons de comprendre
ce que recherche les internautes en terme de vidéo
à la demande, avec quel type de paiement et avec
quel mode de visionnage des films, c'est-à-dire
le streaming ou le téléchargement. Nous
nous donnons six mois pour nous fixer une idée
de développement généralisé.
Il est clair que nous ne voulons pas voir apparaître
un "Napster de la VOD".
Au
sein du groupe VU, vous détenez une richesse
de contenus transposables en haut débit. Mais
avec quels tuyaux comptez-vous les distribuer ?
Actuellement, nous sommes agnostiques. Notre démarche
est assez naturelle : nous voulons proposer nos contenus
à des diffuseurs type Noos, Wanadoo, T-Online...
Nous voulons passer des accords avec eux, soit sous
forme de référencements simples, soit
sous forme de bouquets exclusifs de contenu.
2002
est une année chargée en événements
sportifs (Mondial, Jeux Olympiques). Comment CanalNumedia
compte-t-il exploiter ces rendez-vous ?
Nous voulons cultiver notre sillon sur le domaine du
foot. L'idée est de proposer un service multimédia
assez complet autour du foot, qui va nous permettre
de renforcer le principe de communauté. Nous
allons naturellement redynamiser le site Zidane.fr à
l'occasion du Mondial.
Que
comptez-vous faire de votre participation dans FreeGoal
?
Notre participation dans FreeGoal s'est appuyée
au départ sur un accord d'échange de contenus.
Nous comptons ni monter dans le capital de FreeGoal,
ni céder nos parts.
A
titre personnel, vous utilisez les services interactifs
présents sur Canal Satellite ?
Non. Je n'ai pas le temps de regarder la télévision !
Mais il existe une réelle attente des abonnés
de Canal Satellite pour ce type de services. Elle sera
satisfaîte avec la nouvelle plate-forme qui doit
apparaître courant 2002. Nous avons récemment
mis en place un vote interactif pour les résultats
de foot. On pouvait y voter soit par le Web, soit par
téléphone portable, soit par la zappette
de Canal Satellite.
Le
PMU est un service interactif qui marche bien sur Canal
Satellite. Comptez-vous exploiter les paris hippiques
sur le site de Canal Plus ?
Oui. Nous avons déjà une rubriqué
liée aux courses sur notre site avec des jeux
de pronostics virtuels. Pour l'instant nous attendons
que le PMU ouvre son propre service de paris en ligne.
Nous y viendrons ensuite.
L'audience
des sites de CanalNumedia
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13,5
millions de pages vues
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9,7
millions de pages vues
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1.1
million de pages vues
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Source
: Dart - Canal Numedia (décembre 2001)
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