Après
avoir officialisé son union avec Nielsen/eRatings.com en
début d'année (cf article
du 19/01/00), Médiamétrie s'apprête à
lancer son outil de mesure d'audience sur Internet en France.
Le premier classement d'audience va paraître en août.
Pour la prochaine rentrée, Médiamétrie eRatings.com
va également lancer un panel bureau, un service d'analyse
ad'hoc et un baromètre WAP.
Propos recueillis par Philippe Guerrier le 21
juin 2000 .
JDNet.
Où en est le recrutement du panel de Médiamérie
eRatings ?
François Blum. Comme prévu, nous continuons
le recrutement. Nous en sommes plutôt satisfaits car le
taux de transformation est globalement supérieur à
la moyenne traditionnelle. Les délais fixés sont
respectés. Par conséquent, nous allons publier les
premiers résultats d'audience des sites en août et
ce classement portera sur le mois de juillet.
Comment
le classement sera présenté ?
Vraisemblablement, le classement devrait porter sur 300 sites.
Le coefficient de dispersion est très important car le
marché Internet est peu mâture en France. C'est-à-dire
que les internautes surfent sur un large éventail de sites
qui doit être retranscrits sur le classement. Plus un pays
est mâture, plus le classement est affiné sur de
grands sites.
Vous
aviez annoncé en avril 2000 que le groupe L'Oréal
(qui dispose de 19 sites et 21 plate-formes internationales) avait
choisi l'outil Nielsen NetRatings. Avez-vous signé avec
d'autres clients ?
Nous ne pouvons pas encore communiquer les noms mais deux de nos
clients appartiennent au monde de la finance. Nous avons aussi
pas mal d'annonceurs traditionnels. C'est assez hétérogène
pour le moment.
Quels
critères prenez-vous en compte pour les classements d'eRatings
?
Nous allons parler d'impression de pages vues et d'audience cumulée.
Nous reprenons les termes utilisés par les médias
traditionnels. Nous prenons également également
en compte le fait qu'un internaute peut revenir quinze fois sur
la même page d'accueil d'un site. Enfin, nous considérons
également le pourcentage de pages vues supplémentaires
- et généralement oublié - inclu via le cache
des navigateurs des utilisateurs. Pour la publicité, nous
prenons en compte les taux de clics.
De
quelle manière persuadez-vous les clients prospects de
venir voir Médiamétrie eRatings plutôt que
vos concurrents ?
Nous mettons l'accent sur le fait que nous sommes "global".
Nous couvrons 110 pays et allons ouvrir l'Allemagne, la France,
l'Italie et les pays nordiques prochainement. Non seulement, nous
couvrons les connections à partir des foyers mais nous
allons également analyser les connections sur le lieu de
travail. Outre la mesure d'audience sur Internet, nous avons un
service qui permet d'analyser l'efficacité de la publicité
en ligne. Enfin, nous ouvrons un service
d'études ad'hoc. Il réalisera des études
sur des segments de marché. Aux Etats-Unis, il s'appelle
"Analytical service". Il sera lancé en France
le 1er octobre prochain et se concentrera sur trois grands domaines
: l'e-commerce, les médias et la stratégie Internet
à partir de données performantes.
Dans une interview du JDNet, Emmanuelle Fraisse du CESP indiquait
que le marché n'allait retenir qu'un seul panel et que
les autres risquaient de disparaître. C'est également
votre avis ?
Dans l'absolu, trois outils de mesures d'audience actuellement
en France [NetValue, MMXI et Cybermétrie, Ndlr],
c'est trop! Comment peut-on vivre avec trois monnaies uniques
? NetValue n'est pas capable d'avoir une présence vraiment
internationale. Il devrait s'installer sur une niche qui peut
être très profitable et se concentrer sur des analyses
et des études ad'hoc.
Que
pensez-vous de l'état actuel du marché de la mesure
d'audience sur Internet en France ?
Il est très développé. Nous avons des organismes
interprofessionnels comme l'UDA (Union des Annonceurs) ou le CESP
(Centre d'études des supports de publicité) qui
font de l'évangilisation en la matière. L'e-krach
nous a un peu aidé car il a fait prendre conscience aux
professionnels de la finance de l'importance de ce paramètre
pour leurs investissements et qu'il faut disposer d'outils adéquats
pour avoir des données fiables sur le marché.
Allez-vous faire auditer votre panel par le CESP ?
Des discussions sont en cours. J'attend du CESP des éléments
en retour. Nous procédons de même aux Etats-Unis.
Arielle
Dinard, de Médiamétrix, indiquait dans une interview au JDNet
que les panels de Nielsen/eRatings aux Etats-Unis sont "plus
petits (...) ils ne prennent pas ou peu en compte les bureaux.
Ils ont une approche très publicitaire sur l'audience des bannières.
" Que répondez-vous à ces critiques ?
Notre panel est désormais semblable, voire équivalent,
au leur. Pour les panels bureaux, ils sont opérationnels
aux Etats-Unis et le recrutement commencera à la rentrée.
Quant à l'approche publicité, il faudrait que Médiamérix
comprenne que nous ne réduisons pas à faire de la
pige publicitaire sur Internet mais que nous mesurons l'efficacité
de campagnes sur Internet.
Vous
comptez mesurer l'audience sur l'Internet mobile ?
Nous lançons le "Baromètre WAP 24.000", premier
baromètre en France de l'Internet mobile. Les premiers résultats
sortiront en septembre. Nous allons considérer sur ce baromètre
la notoriété, les intentions d'achat, les utilisateurs et les
services WAP.
Cap
Gemini Ernst & Young et NetValue ont annoncé un partenariat
pour accompagner les entreprises dans leur stratégie Internet.
Et vous ?
Nous avons deux grands accords internationaux dans ce sens et
un en France. Il est encore trop tôt pour en parler.
Quel
est votre site d'informations ?
TheStandart.com
et l'édition électronique du Wall
Street Journal.
Vous
achetez des produits en ligne ?
Pas aussi souvent que je ne le voudrais. J'achète essentiellement
des biens culturels. Mais je ne citerais pas de sites pour ne
pas favoriser un client par rapport à un autre!
Vous cliquez souvent sur les bannières ?
Je suis "clickophage". C'est un peu mon métier...
Qu'aimez-vous
sur Internet ?
L'extraordinaire créativité.
Qu'y
détestez-vous ?
Le manque de sensibilité et de compréhension des
principes de bases des relations clients de la part des sites
marchands. Il faudrait qu'ils comprennent que le sourire du vendeur,
c'est important!