JDN.
Quelle est la différence entre votre nouvelle
offre "Kiosque FAI" et la solution w-HA ?
Olivier
Bon. Il faut distinguer
w-HA, qui est une plate-forme technique de transactions,
et le Kiosque que nous considérons comme un facilitateur
pour la distribution de services en ligne. La
solution w-HA est destinée aux portails des FAI afin
qu'ils puissent mettre en valeur des services payants
proposés par des éditeurs extérieurs.
Dans ce cas, le taux de reversement aux éditeurs
est de 50 %. Mais cette offre connaît des
limites : les éditeurs de services préfèrent
maîtriser leur promotion et disposer d'un taux
de reversement plus important. D'où le lancement
de l'offre Kiosque FAI, qui propose un taux de reversement
de 70 % directement pour les éditeurs qui
deviennent maîtres de leur stratégie de
promotion. Nous
démarrons cette formule avec paiement à
l'acte. Nous proposerons prochainement des déclinaisons
Kiosque FAI à la durée ou à l'abonnement.
Mais
dans le cadre de w-HA, les FAI mettent-ils vraiment
en avant les services des éditeurs sur leur portail ?
Oui, mais c'est limité. Un FAI
ne peut pas faire la promotion de plusieurs services
payants similaires sur son portail. Le
Minitel a démontré l'intérêt du système Kiosque : il
vaut mieux laisser le soin aux éditeurs de faire leur
propre promotion. Le meilleur annonceur, c'est l'éditeur.
Les FAI ont pris conscience de l'économie à trois étages
des services payants en ligne. A la base, il y a le
bouquet propriétaire, avec une logique de revente de
quelques contenus en co-branding, au-dessus la formule
kiosque, qui permet aux FAI de se mettre en position
de distributeur mais avec un moindre taux de reversement,
et enfin l'Internet libre, où chaque éditeur est son
propre distributeur avec le moyen de paiement de son
choix.
Avec la nouvelle solution
du type Kiosque, les FAI ne sont-ils pas perdants si
leur taux de reversement baisse ?
Bien au contraire, je pense qu'il y a
une complémentarité des offres et non
une substitution. Les FAI ont constaté qu'il
valait mieux accepter un moindre reversement sur un
gros volume de transactions qu'un taux important sur
une faible quantité. Pour le cas de Wanadoo,
il restera toujours un bouquet de services à
la carte en nombre limité sur le portail des
abonnés. A côté de cet espace, à
travers la formule Kiosque, Wanadoo va s'adresser directement
à tous les internautes avec une quantité
bien plus grande de services payants. Au bout du compte,
cette démarche va encourager les abonnés
FAI à consommer davantage de services Internet.
En plus, il faut souligner la facilité de l'acte
d'achat via le Kiosque FAI : il se réalise
en deux clics et se retrouve directement répercuté
sur la facture de l'abonné.
A part Wanadoo, quels sont
les autres FAI qui ont accepté de déployer
la nouvelle formule Kiosque ?
Nous sommes en discussion avec les autres
FAI, sachant que Club-Internet avait déjà opté pour
la solution w-HA. Du côté des éditeurs, une quinzaine
de sites a déjà rejoint le programme.
Comment pourrait-on résumer
l'activité de la direction Kiosques de France
Télécom ?
Nous jouons un rôle de back-office des
FAI en matière de relation commerciale avec les éditeurs.
Pour ces derniers, nous sommes une sorte de guichet
unique qui prend en charge les opérations de comptage,
de facturation et de reversement. Nous assumons cette
fonction de contractualisation unique pour les éditeurs
de services en interface avec tous les FAI partenaires
de l'offre Kiosque FAI.
Comment s'intègre la
société w-HA dans la direction Kiosques
?
C'est une filiale à 100 % de France
Télécom, qui a réellement démarré ses activités commerciales
en 2002. w-HA a un positionnement de gestionnaire de
transactions qui induit des activités à fort volume
et à faible marge. La société devrait être à l'équilibre
en 2004. A l'origine, en 2000, nous avions lancé
l'idée d'une co-entreprise avec la société
américaine ITS/iPin, qui s'est repositionnée depuis
en fournisseur de logiciels. Nous sommes aujourd'hui
dans une relation de partenariat commercial avec iPin.
De quelles données
disposez-vous sur la consommation de services Internet
en micro-paiement ?
Nous ne communiquons pas sur notre volume
transactionnel mensuel. Je peux vous dire, en revanche,
que la valeur de transaction en micro-paiement tourne
autour d'un euro. Cela se vérifie que ce soit
du Télétel, de l'Audiotel, du Kiosque
Micro et même du SMS. Il y a un marché de l'acte
d'achat spontané autour du "un euro", c'est un
bon prix. J'ajoute que les thématiques en vogue
sur Internet sont comparables à celles du Minitel :
les services ludiques, l'information pratique puis professionnelle.
Parmi les différentes
solutions de paiement que vous proposez, lesquelles
ont aujourd'hui le plus de succès ?
La solution Ava Kiosque Micro, qui consiste
en une facturation à la durée de connexion, marche bien
sur le marché des extranets payants pour la population
des internautes en bas débit. Plus généralement, le
Kiosque Micro figure d'ailleurs au premier rang en terme
de valeur sur Internet. Le recours à l'Audiotel décroché,
comme le propose la solution Ava Audiotel, reste lui
marginal. Enfin, il ne faut pas oublier trop vite le
Minitel qui reste un moyen de rémunération important
des éditeurs, même sur PC avec la solution i-Minitel.
En matière d'Audiotel,
ne trouvez-pas que certains éditeurs Internet
dépassent la ligne jaune sur les services proposés ?
Il y a
des abus qui ont été constatés sur certains réseaux
d'affiliation qui commercialisent une offre de remunération
Internet sans pouvoir réellement maîtriser
le type de services proposés. Cette situation les amènent
à s'exposer à des sanctions ou à des coupures
de service demandées par les instances de contrôle de
la télématique.
Comment
comptez-vous développer votre présence
dans l'univers du mobile ?
Il y a plusieurs pistes de développement
dans l'univers du mobile. Aujourd'hui, il existe le
kiosque des services SMS+ sur les mobiles, et très prochainement
sur le fixe. Le kiosque des services Minitel pourrait
très bien fonctionner à partir d'un mobile ou
d'un PDA en GPRS.
Comptez-vous
décliner vos solutions de paiement pour les sites
marchands ?
Non, car cela voudrait dire qu'il faudrait
entrer dans une logique de vente à distance de
biens matériels. Ce n'est plus le même
circuit en terme de logistique. Toutefois, dans le cadre
du Compte Achat qui vise les entreprises, nous serons
capables d'intégrer les biens matériels
et immatériels avec la gestion des droits d'accès.
Vingt ans après, le Minitel compte encore
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Le Minitel fête en 2003 sa vingtième année d'existence.
Depuis la fin 2002, les accrocs du Minitel disposent
de leur propre portail Internet, Minitel.com,
qui sert d'annuaire pour tous les services télématiques.
Avec l'émulateur i-Minitel (à télécharger
en ligne ou en CD-Rom), les internautes peuvent
accéder depuis leur PC à l'interface
Minitel, et la surfacturation qui y est associée.
Fin juin, France Télécom recensait
ainsi 130 000 utilisateurs distincts du Minitel
sur Wanadoo. En 2002, le trafic Minitel s'est élevé
à 2,8 milliards de minutes (hors 3611) pour
un chiffre d'affaires brut de de 485 millions d'euros,
dont 313 millions d'euros reversés aux éditeurs.
Pour le premier semestre 2003, la tendance est à
la baisse, aussi bien sur le trafic (-19,6 %)
que sur les reversements (-17,5 %). La répartition
des services Minitel les plus populaires est assez
équitable : 33 % pour les services pratiques,
26 % pour les services professionnels, 22%
pour les services de banque et finance et 19 %
pour les services "ludiques" (qui compte
une large part de "messageries conviviales").
France Télécom recense encore 4,6
millions de terminaux Minitel en circulation (dont
65 % situés chez les résidentiels)
et 4,3 millions d'émulateurs PC. |
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