JDNet.
Vous
êtes positionné sur le secteur de la cartographie depuis longtemps.
Quelles ont été les grandes étapes de Mappy ?
Jacques Bousquet.
Nous sommes un cas un peu atypique
puisque nous existons depuis 1988 sur Minitel. Le passage
du Minitel à l'Internet s'est effectué de manière naturelle.
Le support Minitel nous limitait d'une manière très importante
pour visualiser les services puisque nous ne pouvions faire
que du textuel, les plans étant envoyés par fax. L'autre problème
du Minitel est qu'il ne concernait que la France. L'Internet
a vraiment représenté une opportunité fantastique et très
attendue. Les services que nous avons mis en place dans ce
cadre utilisent pleinement notre savoir-faire dans le domaine
de la cartographie au sens large.
Quel
bilan tirez-vous de votre passage du Minitel à l'Internet
?
Nous sommes ouverts au grand public depuis la coupe du monde
de football en 1998. Cela a représenté une belle aventure
puisque nous avons du repartir à zéro pour rebâtir un service
et nous refaire une place au soleil. Nous sommes aujourd'hui
très contents, puisque nous pouvons annoncer que nous sommes
désormais numéro un sur Internet en terme d'audience, ce qui
n'était pas joué d'avance. Nous avons su profiter du fait
que certaines personnes nous connaissaient sur Minitel, même
si ça n'a pas été suffisant. Le passage à l'international
s'est bien déroulé et nous sommes également assez satisfaits
des premiers résultats, puisque le public hors France représente
actuellement 20% de notre audience. Nous avons enregistré
plus de 2,5 millions de visites sur le mois de février (source
Cybermétrie).
Quels
sont aujourd'hui les activités de Mappy ?
Nous avons tout d'abord nos activités à destination du grand
public qui sont désormais bien connues. Nous permettons également
aux professionnels d'utiliser l'expérience et la plate-forme
technique de Mappy pour leur propre compte. Cette activité
commerciale n'existait pas sur Minitel et il a fallu la structurer
entièrement. Nous offrons actuellement des services de cartographie,
de calcul d'itinéraire et de positionnement géographique en
fonction de leur fichier d'adresses. Cette activité nous rapporte
aujourd'hui plus que la vente de bannières sur le site destiné
au grand public.
Quelle
est la situation financière de Mappy ?
Nous allons communiquer nos résultats 2000 sous peu.
Aujourd'hui, une part importante est toujours liée au Minitel,
de l'ordre de 60% de notre chiffre d'affaires global.
A
combien commercialisez-vous votre solution de cartographie
?
La moyenne aujourd'hui, sachant qu'il existe des écarts importants,
doit être comprise entre 50.000 et 60.000 francs par an. Mais
ce chiffre peut varier de 15.000 francs à plusieurs centaines
de milliers de francs, suivant le type d'intégration que nos
clients peuvent nous demander.
Quel
est aujourd'hui votre niveau de couverture ?
Nous couvrons toute l'Europe de l'Ouest, c'est-à-dire la France,
l'Espagne, l'Italie, le Portugal, l'Autriche, la Suisse, l'Allemagne,
le Danemark, la Scandinavie, le Royaume-Uni et le Benelux.
Nous couvrons actuellement 80.000 villes parmi les plus importantes.
Comment
vous positionnez-vous par rapport aux concurrents ?
La cartographie est un marché sur lequel on a vu se lancer
beaucoup de gens. Nous avons entendu beaucoup de choses également,
y compris un peu n'importe quoi. Certaines promesses sont
faites sans être tenues pour autant. Nous mettons particulièrement
l'accent sur la qualité de nos itinéraires. Ces derniers sont
vérifiés systématiquement depuis dix ans. Nous travaillons
beaucoup plus sur la valeur d'usage que sur la technologie
pour faire de la technologie. Au final, nous voulons que l'utilisateur
ait toutes les données utiles, sur la page qu'il a imprimée
ou sur son Palm, pour se rendre sur place. Nous faisons très
attention à cet aspect, et c'est la raison pour laquelle nous
avons décidé de ne pas faire du plan sur le Wap. C'est aujourd'hui
faisable, mais ça n'a aucune valeur d'usage. C'est un bel
effet d'annonce mais c'est aussi une aberration...
Quel
est le bilan de vos activités en 2000 ?
L'année 2000 a été pour nous une très bonne année. Nous avons
effectué 400% de croissance et nous en sommes très contents.
Nous avons vu apparaître de nombreux produits vers les mobiles
comme les PDA et même si le Wap n'a pas représenté l'eldorado
tant attendu, le mobile reste un secteur très prometteur.
Ce que l'on vit actuellement sur le Wap est la première étape
d'un processus qui va nous amener beaucoup plus loin. Il faut
simplement se rappeler les débuts de l'Internet. Le potentiel
pour le type de services comme Mappy est considérable.
Quels
sont vos objectifs 2001 ?
En terme de chiffre d'affaires nous ne nous aventurerons pas
à donner des prévisions, car il y a encore trop d'incertitudes
sur beaucoup de sujets. Sur le plan de la fréquentation, nous
visons une multiplication de notre audience par 2,5 au courant
de l'année 2001, soit environ 5 millions de visites par mois.
Quels sont
vos projets ?
Nous en avons trop pour 2001. En 2000, nous avons fait un
énorme travail de fond sur la plate-forme pour qu'elle tienne
le trafic que l'on attend. En 2001, nous allons encore évoluer
sur la cartographie avec un plus grand niveau de zoom et plus
de fluidité. Nous nous apprêtons aussi à étoffer l'offre de
la partie guide au travers de partenariats. Nous avons par
exemple récemment intégré les Logis de France. Nous allons
également intégrer de l'information en interne sur les plus
grandes villes d'Europe. De nouvelles applications autour
de la mobilité, et notamment des PDA, vont certainement voir
le jour.
Qu'aimez-vous
sur Internet ?
J'aime bien les services pratiques, des services d'information
spécialisés comme généralistes. Je suis également utilisateur
de site commerciaux. J'apprécie également les sites
de voyage en ligne. Je trouve merveilleux d'avoir accès à
une offre considérable au bout du fil, mise à jour, avec la
possibilité de commander derrière. C'est vraiment une belle
expression de ce que sait faire Internet.
Que
détestez-vous ?
Les services qui ont une très forte promesse et qui ne proposent
rien derrière.
|