JDN.
Peut-on revenir sur les activités du groupe Manutan
et sur votre bilan en 2002 ?
Pierre-Olivier Brial.
Manutan a été créé en 1966
sur le marché de la vente à distance des
produits d'équipement pour les entreprises. Aujourd'hui,
nous sommes présents dans dix-huit pays en Europe
du Sud et du Nord ainsi que dans les pays de l'Est et
nous avons réalisé un chiffre d'affaires
global de 359 millions d'euros en 2002. Notre positionnement
est celui d'un généraliste dont l'objectif
est d'apporter une solution globale d'approvisionnement
aux entreprises. En France, nous proposons près
de 90.000 références dans des domaines
aussi variés que le matériel de bureau,
l'équipement des ateliers, celui nécessaire
à la logistique, à la maintenance ou aux
services généraux. Quant à notre
cible de clientèle, elle est très large,
puisque nous nous adressons aussi bien à des
grands comptes qu'à des PME-PMI.
Vous
parlez de solution globale d'approvisionnement. Quel
rôle y joue Internet ?
Un rôle assez important. Depuis
l'année 2000, nous avons mis en place une plate-forme
e-business commune à l'ensemble du groupe. Celle-ci
se décompose en trois solutions. Une suite de
commerce électronique classique, une base de
contenus électroniques et un hub XML qui permet
d'interfacer la plate-forme e-business avec les ERP
de nos clients, de nos fournisseurs et ceux des différentes
zones. Au total, nous disposons actuellement de dix-sept
sites marchands, un pour chaque filiale, sur lesquels
figure l'ensemble du catalogue.
Quelle
est la part d'Internet dans votre chiffre d'affaires
?
Sur l'exercice 2002, Internet a représenté
4 % de notre chiffre d'affaires global. Depuis le début
de l'année 2003, il représente 5 % de
notre chiffre d'affaires mensuel. Mais dans certains
pays comme la Belgique ou les Pays-Bas, Internet peut
représenter jusqu'à 12 % du chiffre d'affaires
mensuel de nos filiales. En 2005, nous estimons qu'Internet
devrait représenter 10 % de nos revenus.
Comment
expliquez-vous cette croissance régulière
d'Internet dans vos revenus ?
Aujourd'hui, il existe chez toutes les
entreprises un mouvement de fond qui consiste à
faire baisser le coût de leurs achats. Cette tendance
concerne non seulement la valeur faciale des produits
mais aussi, et surtout, le coût du traitement
des commandes. Ce qui conduit les sociétés
de toute taille à réduire le nombre de
leurs fournisseurs afin de mieux contrôler leurs
efforts et à adopter des outils permettant de
réduire les coûts de transaction comme
Internet ou les catalogues électroniques.
Plus
largement, quel est l'apport d'Internet à votre
activité ?
En fait, nous avons décidé
de nous servir d'Internet pour atteindre les objectifs
que le groupe s'est fixés en 2005. Le Web est
pour nous un véritable levier qui permet de renforcer
notre position aussi bien auprès des grands comptes
que des petites entreprises ou des sociétés
de services.
Concrètement,
comment
cela se
traduit-il ?
Sur les grands comptes, nous avons mis
en place quarante projets d'e-procurement qui permettent
d'accéder au catalogue sous format électronique.
La mise en place de tels dispositifs change la nature
des relations que nous avons avec nos clients. De fournisseur
de produits, nous devenons un fournisseur de solution
d'approvisionnement. De fait, la palette de nos interlocuteurs
dans l'entreprise se trouve démultipliée.
Nous ne sommes plus seulement en relation avec le responsable
des achats mais avec l'ensemble des acteurs de la chaîne
achat pour la mise en place de systèmes de facturation
ou d'accusés de réception électroniques.
Parallèlement, Internet nous permet d'acquérir
une nouvelle clientèle, car avant la création
de nos sites Web, nous ne pouvions pas envoyer notre
catalogue à tout le monde. Actuellement, 20%
de nos clients online sont des nouveaux clients qui,
pour l'essentiel sont des PME-PMI et des sociétés
de services. Enfin Internet nous permet à la
fois d'augmenter le nombre de pages et de produits référencés
et de personnaliser l'offre en fonction des besoins
des entreprises. Dans ce cadre, nous avons d'ailleurs
créé une rubrique permettant aux entreprises
de nous demander des recherches hors catalogue. Aujourd'hui,
celles-ci représentent 10 % de nos ventes.
Côté
communication, notamment en terme d'acquisition de nouveaux
clients, quels outils privilégiez-vous ?
Notre premier outil de communication
est le référencement. Nous faisons également
quelques opérations de bus mailing et de la prospection
classique par l'achat de fichiers d'adresses postales.
Utilisez-vous
également l'e-mailing ?
Nous avons effectivement fait quelques
opérations d'e-mailing de prospection. Mais nous
utilisons essentiellement cet outil dans le cadre d'opérations
de fidélisation en raison de son faible coût.
Aujourd'hui, nous envoyons chaque mois notre newsletter
personnalisée à 100 000 abonnés
en France.
Est-ce
qu'Internet a modifié votre façon de faire
du marketing ?
Tout à fait. Sur ce point, Internet
est plus proche d'un journal ou de la radio que d'un
catalogue. Les clients attendent des animations permanentes
sur le site. Ce qui nous a obligés à augmenter
le rythme des actions marketing et commerciales et à
actualiser très régulièrement notre
page d'accueil afin qu'elle reste attractive. Enfin,
les délais de lancement d'un produit sont beaucoup
plus courts.
Vous
référencez sur Internet l'intégralité
de votre catalogue papier. L'avez-vous transposé
tel quel ou bien avez-vous été obligé
de le remanier ?
Nous ne sommes pas passés directement
d'un catalogue papier à un catalogue électronique.
Sur papier, nous regroupons les produits autour d'une
offre générique, par exemple les colles
et adhésifs. Sur le Web, les internautes recherchent
souvent par produit. Ce qui nous a amenés à
éclater l'offre en singletons et à la
reconstruire en tenant compte du potentiel d'Internet.
Nous avons alors reconstruit un merchandising en nous
appuyant sur des problématiques clients et des
dossiers thématiques.
Quelles
sont les synergies entre le catalogue et Internet ?
Notre politique est de permettre aux
clients de passer aisément de l'un à l'autre.
Pour cela, nous avons mis en place un certain nombre
d'outils qui permettent de maintenir la cohérence
entre ces deux canaux de commande. Sur Internet, les
pages du catalogue sont accessibles au format PDF. Et
sur chaque page du catalogue figure un code barre qui
permet, grâce à un petit lecteur relié
à Internet baptisé connectWeb, d'accéder
directement à la page produit correspondante
du catalogue électronique. Enfin, le site est
aujourd'hui la première interface de demande
de catalogue.
Qu'est-ce
que vous préférez dans Internet ?
La possibilité d'accéder
très facilement à une formidable base
de connaissances. C'est une évolution incroyable.
Car si de tout temps, on a cherché à accumuler
des connaissances, l'accès à ces dernières
posaient toujours problème. Internet à
permis de lever cette barrière.
Qu'est-ce
que vous détestez le plus dans Internet ?
Le spam.
Quels
sont vos sites préférés ?
Lemonde.fr pour l'information, Billboard.com
pour l'information sur la musique et Ratp.com pour connaître
les itinéraires. Côté sites marchands
: Amazon, Voyages-sncf.com, Laredoute.fr, Ooshop et
Picard.
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