JDNet. Comment ETO s'est-elle positionnée sur
le marketing direct sur Internet ?
Yan Claeyssen.
L'activité Internet de
l'agence est relativement récente. Elle remonte à deux
ans environ, date à laquelle l'agence de création en
marketing ETO a fusionné avec sa filiale, la SSII Basalt,
spécialisée dans les bases de données marketing et clientèle.
Nous sommes aujourd'hui divisés en quatre pôles : la
création, le secteur data, qui recense 10 millions d'adresses
qualifiées par des données comportementales, le pôle
e-marketing et le contact center, qui regroupe les activités
de Web call center et de Call center.
A
quoi correspond l'activité e-marketing ?
Sur internet, nous intervenons en amont et en aval de
la création du site. En amont, nous conseillons nos
clients pour que leur site soit en cohérence avec les
autres canaux de marketing clients qu'ils utilisent.
En aval, notre activité consiste à créer du trafic sur
le site, à identifier les visiteurs, à transformer le
visiteur en client et à les fidéliser.
Comment
évolue ce marché ?
En définitive,
que ce soit pour les entreprises de VPC traditionnelles
ou pour les autres acteurs, le marketing direct sur
Internet est une activité récente. Depuis un an, il
connaît toutefois un développement exponentiel. Il y
a deux à trois ans, la priorité des e-commerçants était
de créer leur site. Aujourd'hui, ils se sont rendus
compte que leurs activités ne se limitaient pas seulement
à la vente, mais consistaient également à créer une
relation avec les internautes et avec leurs clients.
L'impératif de rentabilité aidant, les outils de marketing
direct mis au point dans le cadre de la vente à distance
reviennent sur le devant de la scène.
En
quoi ces techniques répondent-elles aux besoins de rentabilité
des e-commerçants ?
En marketing
direct, nous travaillons sur des modèles de rentabilité.
Pour chaque action, nous calculons un taux de rentabilité
par rapport à la marge ou à la fidélité des clients.
Non seulement une action doit couvrir les frais engagés,
mais elle doit également rapporter autant d'argent.
Une action dont le coût est de 5.000 francs doit généré
10.000 francs pour être rentable.
Comment
employez-vous les outils de marketing direct sur Internet
?
On a beaucoup
parlé du one-to-one et de l'opportunité que représentaient
les outils de marketing direct dans ce cadre. En ce
qui nous concerne, nous n'y avons jamais cru. Le one-to-one
coûte très cher à mettre en place et beaucoup d'e-commerçants
en sont revenus. Par contre, nous croyons au one-to-few.
Nous ne travaillons pas sur un profil, mais sur des
segments de clients que nous estimons être les plus
prédictifs et vers lesquels nous allons initier des
actions. Dans ce cadre, la base de notre activité repose
sur le modèle RFM (Recence -nouveauté-, Fréquence et
Montant des achats). Nous classons les clients en fonction
de deux critères : le nombre de fois où ils viennentt
sur le site et le montant de leur panier. Nous éliminons
les clients qui viennent peu souvent et dont le panier
moyen est faible. Par contre nous nous intéressons aux
trois autres segments.
Quelles
sont les actions que vous mettez en place pour ces trois
segments ?
Pour le segment
le plus rentable, c'est-à-dire celui qui achète beaucoup
et dont le panier moyen est élevé, nous privilégions
l'offre de services et non les promotions. Par contre,
pour ceux qui viennent souvent mais dont le panier moyen
est faible, nous leur proposons des offres promotionnelles.
Enfin, pour ceux qui viennent peu souvent, mais qui
ont un panier moyen important, nous allons tenter de
développer le nombre de leurs visites. Pour cela, nous
mettons en place un système de relance ou une carte
de fidélité qui attribue des points en fonction du nombre
de visites.
Quel
est l'outil de marketing direct privilégié des sites
aujourd'hui ?
L'e-mailing,
sans conteste. Nous répondons à leur demande par une
démarche globale. Nous déterminons avec eux une stratégie,
le type de mail que nous allons envoyer, l'objectif
de l'action, recrutement ou fidélisation. Au delà, nous
les accompagnons sur le moyen ou le long terme. Nous
travaillons sur leurs bases et sur la manière d'optimiser
le taux de transformation.
Comment
travaillez-vous ? Vous louez des fichiers ou vous exploitez
des bases de données propres ?
Pour l'e-mailing
de recrutement, nous louons des fichiers adresses. Pour
une telle opération, il faut compter entre 2 et 3 francs
l'envoi. Mais, in fine, cette technique est peu rentable,
car les fichiers ne sont généralement pas de bonne qualité.
Ils sont entre autre peu qualifiés. Quant aux fichiers
émanant de jeux ou des loteries, ils n'intéressent que
10% de nos clients. Les personnes présentes dans ces
fichiers ont un profil de joueur, de chasseur de prime
et non d'acheteur. Ils ne contribueront pas à l'augmentation
du chiffre d'affaires. Il font partie du fameux quatrième
segment dont nous ne voulons pas. En fait, le cur de
notre métier porte sur l'e-mailing de fidélisation.
Dans ce cadre, nous incitons nos clients à constituer
leur propre fichier. En effet, le coût des opérations
de marketing direct à partir d'un fichier propriétaire
est moindre et les taux de clics et de transformation
sont multipliés par 3 ou 4. Enfin, le marchand peut
gagner de l'argent en louant son fichier comme cela
se fait depuis longtemps dans la VPC.
Mais
cette pratique ne pose-t-elle pas problème, beaucoup
de ces fichiers n'étant pas opt-in ?
Pour la Fevad,
c'est un faux problème. Le marketing relationnel traditionnel
fonctionne très bien sans système opt-in. Un vépéciste
comme la Redoute connaît très bien ses clients.
Peut-on
comparer un envoi dans une boîte aux lettres et
en envoi sur une boîte mail ?
Pour faire
la différence entre boîte traditionnelle et boîte
mail, on invoque souvent l'argument selon lequel l'un
est gratuit tandis que l'autre est payant. L'important
est, selon nous, d'éviter le spam, car les mauvaises
pratiques seront sanctionnées par le désabonnement.
A terme, nous pensons que le débat sur les différences
entre opt-in et opt-out va s'estomper. Et si ce n'est
pas le cas, la solution consistera à recueillir l'approbation
des clients pour pouvoir utiliser ces données.
En
quoi Internet modifie les outils de marketing direct
?
Internet a
permis de donner une autre dimension à ce que nous appelons
le PRM (Prospect relationship Management), à savoir
la relation prospect. Nous avons développé un outil
en interne " e-mail Touch ", qui permet de pister le
comportement du destinataire d'un e-mail suite à sa
réception. Cela nous permet de pré-qualifier un prospect
et de pouvoir le relancer de manière appropriée.
Qu'est
ce que vous aimez dans Internet ?
Ce que j'apprécie
beaucoup ce sont les possibilités de personnalisation
qu'offrent certains sites et la rapidité d'accès
à cette information. A contrario, je déteste
les sites long à charger.
Quels
sont les sites que vous préférés
?
J'aime beaucoup
le site de la Fnac pour sa rapidité, son côté
pratique et sa conception. Je vais également
très souvent sur les sites pour Palm Pilot et
j'apprécie beaucoup Google.
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