JDNet.
Pouvez-vous
retracer les grandes étapes du développement de NC Numéricable
?
Bernard Cottin.
NC Numéricable est issue de l'ancienne
Compagnie générale de vidéo communication, qui était une filiale
de la Compagnie générale des eaux. A l'origine, la société
était l'un des trois opérateurs de câble chargés de gérer
commercialement les réseaux de France Télécom dans le cadre
du Plan câble lancé au milieu des années 80. Les deux autres
opérateurs en lice étaient France Télécom Câble et Lyonnaise
des eaux. Compagnie générale de vidéo communication a été
revendue à Canal Plus en 1998 et rebaptisée NC Numéricable.
Aujourd'hui, la société est détenu à 63% par Canal Plus et
à 37% par Callahan, un groupe d'investisseurs nord-américains
spécialisés dans ce secteur. Numéricable exploite aujourd'hui
deux produits, la télévision numérique et le produit Internet.
Ce dernier a commencé sa carrière commerciale au printemps
2000.
Quel
bilan pour votre offre Internet un an après son lancement
?
Pour le moment, ce produit marche bien, mais pas suffisamment
à notre goût. C'est la raison pour laquelle nous lançons de
nouvelles offres. Nous avons actuellement un petit peu plus
de 11.000 abonnés répartis sur les différents sites où l'accès
à Internet a été ouvert. Par ailleurs, nous avons aujourd'hui
387.000 abonnés à nos services de télévision, dont 135.000
en numérique.
Quelles
sont les nouvelles offres Internet de Numéricable ?
Nous nous apprêtons à lancer deux nouvelles offres en plus
de celle que nous commercialisons en ce moment. Nous allons
lancer au 30 mars une nouvelle offre haut débit, unique en
France, à 199 francs comprenant la location du modem câble,
l'abonnement à un forfait de 50 heures avec un volume d'échanges
de données de 1,5 Go. Nous avons également une nouvelle offre
couplée Internet et télévision à partir de 299 francs par
mois. Le prix de l'installation est de 350 francs.
L'accès
Internet de Numéricable est-il bridé ?
Non. En terme de performances, nous annonçons un débit de
512 kbit/s en voie descendante et 128 kbit/s en voie montante.
Ces caractéristiques sont identiques aux offres haut débit
actuelles. Par contre, comme tous les autres câblo-opérateurs
dans le monde, nous limitons la bande passante pour proposer
des services égaux pour tous nos abonnés. L'internaute dispose
d'un volume d'échange de 1,5 go pour le forfait découverte,
3 Go pour le forfait illimité qui reste à 299 francs, et 8
Go pour le forfait à usage professionnel. Ce volume prend
en compte et le téléchargement et les pages Internet. Sur
nos 11.000 abonnés, seuls 10% dépassent leur forfait, la moyenne
de consommation étant de 600 à 700 Mo par mois. Cette limitation
est surtout un moyen d'éviter les abus nuisant à la qualité
de nos services.
Pourquoi
de pas avoir développé votre propre service d'accès à Internet
?
Nous avons aujourd'hui un accord qui nous lie à AOL, qui s'occupe
de l'accès à Internet. C'est un choix qui a été fait il y
a maintenant trois ans, et c'était un bon choix pour
Numéricable, car à l'époque nous n'avions pas beaucoup d'expérience
dans ce domaine. Maintenant, la situation a changé. AOL est
une très bonne marque proposant un très bon niveau de service.
Ceci dit, il n'est pas exclu qu'à l'avenir, dans le cadre
de la renégociation de cet accord, nous faisions appel aux
services d'autres fournisseurs d'accès. C'est une option sur
laquelle nous travaillons et nous pourrions négocier d'autres
accords dans les mois qui viennent.
Quelle
est la couverture de Numéricable ?
Aujourd'hui, Numéricable est présent principalement des la
banlieue parisienne, à Lyon, à Nice, dans la banlieue de Lille,
à Nantes, à Brest et Toulouse. Nous avons ouvert l'Internet
sur tous ces sites, à l'exception de Toulouse qui devrait
être ouvert d'ici à la fin de l'année. Nous avons également
des sites plus petits où l'Internet n'est pas encore installé
comme Nancy, Belfort, Angoulême, Niort.
Combien
coûte en moyenne l'ouverture d'un service Internet sur un
site ?
L'investissement de mise à niveau du réseau existant est important.
Je ne peux être plus précis, les investissements sont de plusieurs
dizaines de millions de francs.
Qu'en
est-il de la volonté de Canal Plus de se séparer de Numéricable
?
Je peux vous confirmer que depuis deux ans, Canal plus est
à la recherche d'un partenariat plus intense. Pendant un an
et demi, le groupe était en discussion avec France Télécom,
qui devait prendre 40% de la société en échange de l'apport
de son réseau. Les réseaux sont en effet gérés par France
Télécom et les abonnés par Numéricable. Ces négociations sont
actuellement gelées et Canal Plus est toujours à la recherche
de nouveaux actionnaires. Ils n'ont jamais caché leur volonté
de ne pas s'investir dans le câble. Cela n'enlève rien à la
valeur du câble en général et de Numéricable en particulier.
Quel
avenir pour Numéricable ?
Nous ne sommes pas inquiet, les investisseurs seront trouvés.
Le câble est aujourd'hui en France un secteur encore sous-exploité,
et en retard.
A
quoi sont dus ces retards ?
Au milieu des années 1980, le gouvernement a lancé un plan
pour développer le câble en France qui avait pour base un
principe bizarre, et bien français, qui consistait à séparer
l'infrastructure, les réseaux physiques, attribués à France
Télécom, de la commercialisation du produit confiée aux trois
sociétés citées plus haut. Cette séparation contre nature
est unique au monde, et c'est une des raisons pour laquelle
le câble ne fonctionne pas. Lorsque vous ne disposez pas de
votre outil, c'est à dire du réseau, vous avez beaucoup de
mal à recruter des abonnés. Aujourd'hui, nous sommes en négociation
pour sortir du plan câble afin de réunir les réseaux avec
la commercialisation. C'est à cette condition là que le câble
pourra se développer en France. Il est vrai également que
tant que le câble n'aura pas résolu ce problème, il y aura
moins de concurrence pour France Télécom.
Quelles
sont les résultats financiers de Numéricable?
Ces résultats ne sont pas publics. La seule chose que je peux
vous dire, c'est que comme tous les autres opérateurs de câble,
nous perdons encore de l'argent en quantité importante. Nous
avons l'ambition de faire des profits dans la mesure où cette
restructuration des réseaux entrerait en vigueur, et avec
l'arrivée de nouveaux investisseurs.
Qu'aimez-vous
sur Internet ?
Je suis un grand utilisateur
commercial. J'achète mes livres, mes disques et d'autres choses
pour la maison par exemple. Je n'utilise pas le haut débit,
car malheureusement mon domicile n'est pas couvert par les
offres actuelles. Je devrais peut-être envisager de racheter
la plaque de notre concurrent, qui n'a pas l'air de vouloir
bouger dans ma région
.
Que
n'aimez-vous pas sur Internet ?
Pas grand chose, à part la connexion téléphonique traditionnelle.
Quels
sont vos sites préférés ?
Ceux chez qui je fait mes courses, Amazon ou le site de la
Fnac principalement. Les grands classiques. Par ailleurs,
étant pilote privé, j'aime beaucoup visiter les sites américains
comme Aopa.org.
Ces derniers représentent une source d'information extraordinaire
pour les pilotes, avec notamment des informations sur la météo,
les aérodromes etc. A ma connaissance, il n'y a pas d'équivalent
en France.
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