JDN.
Que reflètent les grandes inflexions stratégiques
d'Equant ?
Barbara Dalibard.
Il s'agit d'une étape supplémentaire dans
la transformation d'Equant après son rachat par
France Télécom il y a trois ans. Au cours
des six premiers mois de l'année 2003, nous nous
sommes concentrés sur la restructuration d'Equant
et son efficacité opérationnelle et financière.
Equant est
parvenu à optimiser l'ensemble de ses ressources,
ce qui se traduit par une amélioration notable
de ses résultats financiers. Maintenant, nous
commençons à générer du
cash. Nous allons consolider le business model d'Equant
autour de ses compétences-clés tout en
proposant à nos clients à l'international de nouveaux
services dans les couches supérieures du réseau.
Les
comptes 2003 d'Equant sont en cours de bouclage. Dans
les grandes lignes, allez-vous respecter vos engagements
financiers ?
Nous
maintenons les objectifs communiqués au marché pour
l'année 2003 [NDLR : En octobre 2003, Daniel Caclin,
PDG d'Equant, évoquait une "augmentation
significative" du résultat d'exploitation
avant amortissements et charges exceptionnelles].
Pour des raisons de communication financière,
je ne peux pas en dire plus.
La
restructuration d'Equant est-elle réellement
achevée ? Selon la CFTC, Equant France pourrait
lancer fin janvier un nouveau plan de sauvegarde de
l'emploi portant sur 10% de ses salariés...
Nous
avons démenti ce point. En effet, conformément aux termes
de l'accord sur l'emploi du 5 juin 2003 signé par le
Groupe France Télécom et les organisations syndicales
CFDT, CFTC, CGC et FO, Equant France SA présentera lors
du comité d'entreprise du 29 janvier les prévisions
d'évolutions d'effectifs en France en 2004 et les projets
de réorganisations internes. Aucun plan social n'est
envisagé. Les éventuels impacts sur l'emploi seront
traités dans le cadre de mobilités internes, prévu par
l'accord du 5 juin 2003.
Quels besoins des clients en services réseaux
avez-vous identifiés ?
Je
vois trois grandes tendances se dégager : les
MPLS
(Multi Protocol Label Switching), la voix sur IP et
l'usage des services mobiles professionnels.
Percevez-vous
une relance de la demande de produits réseaux
et de services de transmission de données ?
En
volume, la consommation d'outils de communication croît
toujours de façon importante. Pour l'année
2003, on observe une hausse de 20-25% en volume sur
la data en France. Parallèlement, à travers
l'analyse des données du Syntec*, nous avons
observé une réduction importante des investissements
dans le domaine informatique au premier semestre 2003.
Au deuxième semestre, j'ai senti mes interlocuteurs
plus optimistes, notamment dans les SSII.
Sur quelles zones géographiques Equant développe-t-elle
le plus ses activités ?
La moitié des sièges des
multinationales se trouvant aux Etats-Unis, nous sommes
très actifs dans cette zone mais également
en Europe et en Asie, où nous estimons avoir
des atouts importants.
Quelle est votre implication
en France ?
Nous recensons 300 clients grands comptes
pour le groupe France Télécom, ce qui représente 15
000 entreprises et 215 000 établissements. Nos parts
de marchés varient en fonction des gammes de
produits mais, en général, nous affichons
des taux situés entre 60 et 70%. C'est le cas
pour les MPLS dédiés au segment grandes
entreprises.
Quels
grands contrats récents en provenance de grands
groupes français avez-vous remportés ?
En février 2003, France Télécom et Equant ont
signé un contrat avec le groupe Total qui porte sur
l'interconnexion des 1.500 sites du groupe, répartis
sur 75 pays, via un réseau privé virtuel mondial avec
la solution Equant IP VPN. Le déploiement du réseau
nommé "Contact" prévoit le raccordement
de l'ensemble des sites en dix-huit mois. En avril 2003,
France Télécom a annoncé la signature d'un contrat avec
EDF-RTE (Réseau de Transport d'Electricité) qui porte
sur l'hébergement sécurisé de son front office.
Les marchés publics
vous intéressent-ils également ?
Nous fournissons beaucoup de services
de télécommunications comme des outils
intranet à différents ministères
(Justice, Santé, Défense, Finances et dernièrement l'Agriculture)
mais aussi à la Direction générale des douanes.
Dans le domaine des services de l'administration, nous
avons récemment remporté un appel d'offres
auprès de l'Ursaff de Paris et de la région parisienne
pour monter une solution voix pour centre d'appels.
Quel type de projets de voix
IP voyez-vous apparaître ?
Il faut distinguer téléphonie
sur réseaux IP et l'équipement local type
PABX (Private Automatic Branch
Exchange) et IPBX. Le problème du passage
en voix sur IP est la gestion pour les clients du renouvellement
de leur parc PABX. Il s'agit donc d'une migration contrôlée
liée à la mise en oeuvre de ces nouveaux
équipements. La priorité est fréquemment
donnée au trafic interne des groupes, ce qui
représente souvent 20% du trafic de télécommunication
et n'est pas négligeable. Pour les besoins propres
d'Equant, nous avons installé une trentaine de
sites connectés en voix sur IP et vidéo-conférence.
Dans le domaine de la mobilité,
quels premiers services professionnels de convergence
GPRS-WLAN voyez-vous apparaître ?
Il existe un programme transversal au
sein du groupe France Télécom dédié au
nomadisme. De plus, nous avons des exemples de convergence
au sein du groupe. Par exemple, à l'occasion
d'un appel d'offres de l'Etablissement Français du Sang
(EFS) sur la flotte de mobiles et la connexion nomade
à l'Intranet, France Télécom a proposé
la solution PC entreprise avec un accès via Internet
en IP Sec et a amélioré le coeur de métier
du client, à savoir la collecte et la distribution de
sang.
Dans votre champ d'activités
très large, qui identifiez-vous comme concurrents
directs ?
Ce sont des groupes comme AT&T, BT,
Global Services ou Infonet à l'international. En France,
on rencontre des concurrents comme Cegetel ou LDCom.
La concentration est-elle
inéluctable ?
Il est clair qu'en France, un certain
nombre d'opérateurs n'ont pas atteint une taille
critique. Le fait d'être capable de proposer aux
clients des portefeuilles de produits et services complets,
du conseil jusqu'au déploiement et de bout en bout,
nécessite des investissements que tous les acteurs
ne font pas.
Quel est votre site d'information
favori ?
Je lis beaucoup la presse écrite
et consulte quelques sites Internet d'analystes et médias.
Quel est votre site favori
en fonction de votre centre d'intérêt ?
Généralement, je commence
mes recherches à partir de Google. J'utilise
beaucoup Internet pour la préparation de voyages
familiaux. J'effectue également des recherches
immobilières sur Internet. J'ai trouvé
que le site de l'agence immobilière Le
Bec dans le Morbihan était extrêmement
bien fait.
Quelle
est votre application haut débit favorite ?
Je regarde beaucoup mes enfants, qui
sont adolescents, passer leur temps à surfer
sur le Net et à discuter via messagerie instantanée.
Ce n'est pas dénué d'intérêt
d'observer leurs comportements et leurs usages. En effet,
nos enfants sont les clients de demain. Dans le cas
d'Equant, 3.000 techniciens se servent d'une version
professionnelle de messagerie instantanée que
nous avons développée.
*La fédération Syntec
rassemble l'ensemble des "métiers du savoir"
(ingenierie, services informatiques, études et
conseils, formation professionnelle...)
Les
résultats T3 2003 d'Equant
|
Critères
|
Résultats
(en millions de dollars)
|
Chiffre
d'affaires |
Total |
712
(- 2,6% par rapport à T3 2002)
|
Partie
"network services" |
403,5
|
Partie "integration
services" |
110,3
|
Contrat
Sita* |
146,4
|
Autres |
51,7
|
Source : Groupe
France Télécom - Octobre 2003 - Données
non auditées.
* Sita Business Unit : partie spécifique de la
division markets & sales d'Equant créé
en juin 2001
|