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Pascal Delannoy
Directeur multimédia
Radio France |
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Pascal Delannoy
"Le mariage radio/Internet est la meilleure réponse à la puissance des images"
Pascal Delannoy, directeur de Radio France Multimédia, explique le modèle de fonctionnement des quarante webradios du groupe, dont l'ambition est de créer un lien avec un public élargi.
(14/02/2005) |
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JDN. Pouvez-vous nous détailler l'offre du groupe Radio France sur Internet ?
Pascal Delannoy. Chacune des radios du groupe possède son propre site Internet : les sept grandes radio nationales, bien sûr, à savoir France Info, France Inter, France Culture, France Musiques, Fip, Le Mouv' et France Bleu. Au sein du réseau régional France Bleu, 30 des 43 radios locales ont leur site Internet. Enfin, Radio France Multimédia gère également quatre webradios thématiques : la radio du goût, la radio du livre, la radio des revues de presse et la radio du sport, lancée l'été dernier. L'ensemble de ces radios est accessible depuis une entrée unique, le portail Radiofrance.fr, dont l'audience a augmenté de 48 % en janvier sur un an.
Quel est le lien entre les sites Internet et les rédactions radio ?
Tous les sites sont gérés par Radio France Multimédia, notamment le portail Radiofrance.fr qui propose un contenu spécifique, un produit original qui vient compléter le contenu des antennes. Nous proposons notamment des dossiers hebdomadaires, rédigés par une équipe de cinq journalistes au sein de la rédaction multimédia. Par ailleurs, Radio France Multimédia a des "ambassadeurs" au sein de chaque rédaction, afin d'établir un lien permanent.
Quelles sont les fonctionnalités des Webradios offertes sur les sites ?
L'ensemble des sites propose d'écouter en simultané les antennes radio via le lecteur multimédia Windows Media Player. Le temps d'écoute moyen cumulé des radios est de trente à quarante minutes, selon notre prestataire TV Radio. Ce temps passe à cinquante minutes pour l'écoute à la carte, c'est à dire la rediffusion des émissions et chroniques des antennes. L'archivage est une fonction très importante puisqu'elle permet de garder la mémoire de la radio et crée un deuxième public pour la radio. L'exemple le plus frappant est celui de France Culture, dont le temps d'écoute à la carte est largement supérieur au temps d'écoute en flux instantané. Internet permet donc de renforcer les qualités de la radio, de la valoriser.
Quels sont les délais d'archivage ?
Nous avons mis en place un process d'encodage rapide qui permet de rendre disponibles en ligne les émissions très peu de temps après leur diffusion à l'antenne. Par contre, les archives des émissions ne sont accessibles que le temps de vie de l'émission, c'est-à-dire en fonction du rythme de l'antenne. Pour une émission hebdomadaire, l'archive n'est disponible qu'une semaine, par exemple. C'est un problème de droits d'auteurs. Ces questions sont néanmoins en débat actuellement, car nous envisageons de mettre les archives à disposition sur Internet sur des délais plus longs.
Quelles radios du groupe ont le plus de succès sur Internet ?
Dans l'ordre des chiffres d'audience : France Inter, France Culture, France Info, Le Mouv', France Bleu et France Musiques. Il est intéressant de noter que France Culture, Le Mouv' et France Musiques ont des audiences plus fortes proportionnellement sur Internet que sur les ondes radios. Internet permet de valoriser ces radios de façon innovante, de leur apporter un certain dynamisme.
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 25 % des cyberauditeurs viennent de l'internationnal." |
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Quel est le profil des cyberauditeurs ?
25 % des visteurs sur le portail Radio France viennent de l'international, des Etats-Unis notamment. Nous sommes ravis de ce chiffre. L'un des objectifs de la création de Radio France Multimédia, en 1999, était de pouvoir être entendus dans le monde entier. Les sites de Radio france sont une porte d'entrée sur la culture, l'actualité et la société françaises. C'est très important pour les étrangers, mais également pour les expatriés. Dans cette optique, les sites des antennes locales du réseau France Bleu sont des outils extraordinaires. De n'importe quel endroit de France, on peut écouter les informations concernant sa région.
Quelle était l'ambition de Radio France avec la création du portail Internet ?
L'un des principaux objectifs des antennes radio est de toucher un public plus jeune. La nouvelle génération est la première qui ne vit pas nécessairement au quotidien avec la radio, puisqu'elle est une génération de l'image. Internet permet de créer un lien avec le jeune public, adepte des ordinateurs. Le mariage radio/Internet est la meilleure réponse à la puissance des images dans notre société actuelle. Notamment sur les sites de Radio France, qui reflètent l'esprit de l'antenne, à savoir un riche contenu informatif. Internet permet de poursuivre le lien de complicité qui existe entre l'auditeur et l'antenne.
Pourquoi avoir lancé des Webradios thématiques ?
Lorsque nous avons lancé les premières Webradios il y a quatre ans, nous voulions offrir un service supplémentaire à l'auditeur. Par exemple, sur l'ensemble des antennes du groupe, nous comptons plus de 18 heures de programmes sur la littérature. D'où la nécessité de regrouper tous les éléments des diverses antennes selon une thématique dédiée : le livre, le goût, les revues de presse, et récemment le sport. Mais depuis leur création, les webradios ont gagné en autonomie. Elles proposent désormais des programmes spécifiquement pour le Web, comme des dédicaces sonores d'écrivains sur la radio du livre ou, plus récemment, la retransmission d'une table ronde sur le Vendée Globe. Internet permet de rallonger les formats de diffusion.
Quelles sont les sources de revenus des sites de radio ?
Radio France Multimédia fait partie intégrante du groupe Radio France, financé à hauteur de 93 % par des fonds publics.
Les sites sont dans le même modèle économique, c'est-à-dire qu'on trouve des bannières sur les pages à l'image des plages publicitaires sur les ondes, mais nos budgets de fonctionnement ne sont pas corrélés à nos rentrées publicitaires. Par ailleurs, Radio France Multimédia ne vend pas de contenus aux portails internet et autres sites, et toutes nos archives et services sont en accès gratuit.
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Le haut débit a augmenté nos coûts de bande passante." |
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Radio France est-il présent sur les portails des opérateurs mobiles ?
Nous proposons divers services en Wap, sur le portail Orange World. Quant à l'arrivée de la 3G, le groupe préfère différer ses investissements pour le moment, le modèle économique pour une radio n'étant pas encore prouvé.
La progression du haut débit en France a-t-elle changé votre appréhension des webradios ?
Cela n'a pas modifié notre façon de concevoir l'offre de radio sur Internet, non. Par contre, la pénétration de l'Internet en France, et notamment du haut débit, a fait progresser sensiblement nos audiences. Le haut débit a donc des conséquences financières et techniques. Nos dépenses ont augmenté de 30 % en 2004 pour l'achat de bande passante.
Quels sont les projets d'évolutions des sites de Radio France ?
Nous allons lancer deux gros chantiers cette année. Le premier concerne le réseau France Bleu. Nous souhaitons enrichir les sites des radios Bleu de la notion de services pour qu'à terme ils deviennent un portail d'entrée sur la région, et pas seulement une vitrine de la radio. C'est un gros travail à la fois sur la technique et le contenu. Nous allons commencer dans les semaines à venir afin que les sites soient opérationnels en avril. L'autre grand chantier concerne les Webradios thématiques. Les quatre sites vont être refondus, avec de nouvelles fonctionnalités.
Allez-vous introduire plus de vidéos sur les sites ?
Ce n'est pas dans nos projets. Nos radios sont avant tout des radios de contenu. Nous sommes dans une époque où il y a profusion d'images. La vocation de Radio France n'est pas de se substituer à la télévision, mais d'apporter du contenu informatif. Aujourd'hui, si une radio n'existe plus sans un support multimédia, à l'inverse, le support multimédia repose avant tout sur l'antenne radio.
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Propos recueillis par Emilie LEVEQUE, JDN |
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PARCOURS
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Pascal Delannoy est directeur de Radio France Multimédia
depuis septembre 2002.
De 1987 à 2002, il a dirigé l'antenne de France Info.
Entre 1978 et 1987, Pascal Delannoy était envoyé spécial permanent à Rome et Londres. Il a commencé sa carrière à Radio France comme grand reporter à France Inter.
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