JDNet. Pouvez-vous
nous préciser les conditions de financement de
cette nouvelle société ?
Nicolás de Santis.
Les actionnaires d'Opodo, ancien OTP, sont uniquement
des grandes compagnies aériennes européennes.
Air France, British Airways et Lufthansa ont chacune
investi à hauteur de 22,8 % du capital.
Alitalia, Iberia et KLM possèdent chacune 9,14 %
du capital. Finnair est présente à hauteur
de 1,7 %. Enfin, AER Lingus et Austrian Airlines
disposent chacune de 1,1% du capital. Au total, nous
disposons de 128 millions d'euros pour le déploiement
d'Opodo en Europe.
Comment préparez-vous
le lancement d'Opodo ?
Nous avons prévu d'investir plus de 50 millions
d'euros pour le lancement marketing des sites en Europe.
Nous allons donc commencer à communiquer en décembre
2001, à l'occasion du lancement du site allemand
puis tout au long de l'année 2002 pour l'ouverture
des sites anglais et français. Les versions italienne,
hollandaise, suédoise et espagnole verront le
jour fin 2002-début 2003. Nous utiliserons des
agences de communication locales pour chaque marché
mais aussi une agence pour coordonner toutes les actions.
Comment
avez-vous convaincu les compagnies aériennes
d'adhérer à ce projet ?
Je crois que nos investisseurs y ont vu l'opportunité
de créezr un nouveau canal de distribution. Le
marché de la vente de voyages en ligne devrait
se développer exponantiellement ces prochaines
années. Le marché européen des
voyages en ligne, qui est aujourd'hui de 6 milliards
d'euros, devrait atteindre près de 41 milliards
en 2005. Ils ont décidé de s'allier pour
créer cette société dans le but
d'en faire la première agence de voyages en ligne
en Europe, l'agence leader.
Est-ce
que le capital d'Opodo est encore ouvert à d'autres
investisseurs ?
Tout dépendra des besoins de notre activité
mais nous sommes tout à fait ouverts. Il y a
seulement 9 actionnaires pour le moment mais à
l'avenir, d'autres pourront peut-être se joindre
à nous, que ce soit des investisseurs appartenant
au monde de l'industrie aéronautique ou non.
Avez-vous
les mêmes prétentions qu'Orbitz, le projet
similaire des grandes compagnies aériennes américaines ?
Les
débuts d'Orbitz sont très encourageants
et nous leur souhaitons beaucoup de succès. Mais
Orbitz se développe sur un seul grand marché
avec une seule langue : les USA. Nous, nous allons
nous développer sur un marché pluriculturel
et multilingue : l'Europe. Nous espérons
devenir leader dans tous les marchés où
nous allons nous développer dans les trois ans
à venir mais, franchement, je pense que la tâche
est plus facile pour Orbitz !
Connaissez-vous
les mêmes difficultés qu'Orbitz sur les
questions d'antitrust et de libre exercice de la concurrence ?
Nous sommes volontairement allés voir la Commission
européenne pour les informer de nos projets et
pour leur donner connaissance des méthodes que
nous allions employer. Pour l'instant, il y a un processus
standard d'étude du dossier donc je ne peux pas
faire plus de commentaire là-dessus. Tout ce
que nous pouvons dire, c'est que les activités
d'Opodo se feront en toute indépendance vis-à-vis
de nos actionnaires. Nous allons travailler avec plus
de 480 compagnies aériennes, près de 55 000
hôtels et 23 000 points de location de voiture.
Les actionnaires et nos partenaires commerciaux sont
deux choses bien séparées.
Quels
sont les GDS avec lesquels vous allez travailler ?
Nous avons structuré notre activité de
façon à travailler avec plusieurs compagnies
et plusieurs GDS. Nous avons signé un accord
avec Amadeus et Galileo pour le début des activités
d'Opodo. Nous ferons en sorte de choisir ce qu'il y
a de mieux pour chaque marché. C'est le marché
qui nous dira ce qu'il faut faire à chaque fois.
Mais
Sabre semble développer sa propre stratégie
pour la vente de voyages en ligne...
Oui, notamment avec Travelocity, leur société
phare en ligne (Sabre détient 70 % de
Travelocity, seule agence de voyages en ligne bénéficiaire
avec Expedia, ndlr). Mais je crois que, pour le
moment, ils sont très orientés vers le
marché américain. Ils commencent à
se développer en Europe mais il est encore trop
tôt pour dire ce qui va se passer.
En
ce qui concerne les compagnies aériennes actionnaires,
vont-elles continuer à vendre elle-mêmes
des billets d'avions sur leurs sites ?
Tout à fait. Nous sommes complètement
indépendants de ces compagnies aériennes
et nous allons être en concurrence avec les ventes
sur les sites institutionnels de ces grandes compagnies.
Elles vont donc continuer à vendre sur leurs
sites comme elles le faisaient auparavant. Le lancement
d'Opodo ne va rien changer à cela.
Est-ce
que Opodo est destiné à vendre uniquement
du voyage et à ne proposer ses services que sur
le site Opodo.com ?
Comme nous sommes sur un marché
émergent, nous allons observer quels sont les
produits qui sont susceptibles d'être vendus.
On sait déjà que les gens aiment acheter
leurs billets de voyage en ligne, mais il y a aussi
d'autres marchés potentiels comme la vente de
tickets de concerts, etc. Nous sommes ouverts à
toutes les possibilités en terme de services
en
marque blanche ou co-brandée sur d'autres sites,
c'est effectivement une éventualité à
envisager. On peut tout à fait prétendre
à devenir un partenaire pour de gros portails.
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