JDNet.
Le 10 avril, USA Interactive a annoncé le rachat
complet du capital d'Hotels.com. Qu'est ce que cela
va changer pour vous ?
Pierre Duarte.
Actuellement, nous ne savons pas très bien ce
qui va changer. Le rachat complet du capital d'Hotels.com
ne sera effectif qu'entre juillet et août. Pour
l'instant, les principaux changements sont plutôt
du côté de USA Interactive qui passe d'un
statut de holding à celui de groupe intégré.
De notre côté, nous pouvons nous attendre
à de plus grandes synergies à l'intérieur
du groupe. Ce qui était d'ailleurs déjà
le cas notamment entre Expedia et Citysearch, le réseau
de guides citadins.
En
France, est-ce que des synergies avec Expedia et Voyages-sncf.com
sont envisageables?
Pour
le moment, ce n'est pas d'actualité. Jusqu'à
présent, Expedia et Hotels.com prospectent séparément.
Chacune des deux sociétés a ses spécificités.
Notre activité call center est plus développée
que celle d'Expedia qui en revanche est mieux positionnée
que nous auprès des compagnies aériennes.
Des synergies avec Expedia pourraient donc être
un moyen pour nous de nouer plus facilement des contacts
avec le monde aérien. Quoiqu'il en soit, l'objectif
de Barry Diller, le PDG de USA Interactive, n'est pas
de fusionner les différentes sociétés
mais plutôt de faire émerger le meilleur
de chacune d'entre elles et de créer des synergies.
Quels
sont les résultats d'Hotels.com sur le premier
trimestre en Europe ? Avez-vous souffert de la guerre
en Irak ?
En fait, à notre grande surprise,
pas vraiment. Sur le premier trimestre 2003, nous avons
battu de 15 % nos objectifs. Dans le contexte actuel,
je ne peux malheureusement pas être plus précis.
En ce qui concerne nos ventes en agence de voyage en
France, il n'y a eu véritablement que quatre
journées pendant lesquels nous n'avons pas atteint
nos objectifs.
Dans
quels pays d'Europe êtes-vous présents
à l'heure actuelle et quand comptez-vous lancer
une version française d'Hotels.com ?
Nous sommes présents aujourd'hui
en Grande-Bretagne, en Allemagne, en France, en Espagne
et en Italie ainsi que dans les pays nordiques. Dans
quelques semaines, nous avons prévu de traduire
le contenu d'Hotels.com en allemand et en Italien, l'Allemagne
ayant, à mon sens, un potentiel plus important
que l'Italie. Pour ce qui est du lancement en langue
française d'Hotels.com, il est prévu pour
le premier semestre 2003. Il sera accompagné
d'une campagne de publicité on et offline pour
installer la marque. Celle-ci n'aura toutefois pas la
même ampleur que celle réalisée
par Opodo. Pour l'instant, nous sommes présents
en France via des agences de voyages en ligne comme
Anyway, eBookers et Promovacances, sur Hoteldiscount.fr
qui nous appartient en propre, dans des agences de voyages
en dur et via un call center. Nous envisageons également,
comme c'est le cas en Grande-Bretagne, de nouer des
partenariats avec des compagnies aériennes pour
être leur partenaire hôtelier grâce
à notre call center.
En
terme de volume de vente, quel est le poids de vos différents
canaux de distribution de votre offre en France ?
D'abord les sites affiliés, à
environ 70 %, puis les agences de voyages offline, 20
% et la vente directe, 10 %.
Le
développement de sites propres aux Etats-Unis
comme en Europe n'est il pas un premier pas pour court-circuiter
votre réseau d'affiliés?
Non, absolument pas. Notre réseau
d'affiliés dans le monde est aujourd'hui fort
de 36 000 sites, contre 28 000 en septembre 2002. Il
est donc en développement. A terme, nous voudrions
qu'Hotels.com soit un de nos meilleurs affiliés
afin d'asseoir la notoriété de notre marque
et de pouvoir nouer plus facilement des partenariats
avec des sites de compagnies aériennes ou des
sites de tourisme. Aux Etats-Unis comme en Europe, nous
avons construit notre développement en deux temps.
D'abord, être présent sur le plus grand
nombre de sites possible, ensuite différencier
nos process de vente en poussant des produits adaptés
à chaque marché et à chaque canal
de vente.
Comment
fonctionne votre propre plate-forme d'affiliation ?
Elle a été baptisée
Interactive Affiliate Network et est accessible sur
le site IAN.com. Depuis la semaine dernière,
notre programme d'affiliation est accessible à
d'autres sites que ceux du groupe. Notre objectif est,
à terme, de permettre à nos affiliés
d'avoir accès à d'autres produits que
les nôtres, et pourquoi pas, à d'autres
produits que le tourisme. Aux Etats-Unis, nous avons
déjà un client qui est un croisiériste.
En France, pour l'instant, nous avons plusieurs pistes
mais rien n'est concrétisé.
S'agit-il
d'une diversification ?
Pas vraiment. Nous ne gagnons pas d'argent
sur l'affiliation mais sur la revente de nos produits.
Nous n'avons pas la prétention de réussir
là où d'autres ont échoué,
ni ne nous présenter comme des concurrents pour
les acteurs traditionnels de ce marché. Simplement,
en fonction de notre mode de fonctionnement, il nous
a semblé que cette démarche était
logique et légitime. Nous développons
avec nos affiliés de véritables relations
personnalisées. Chacun d'entre eux est en contact
téléphonique avec un chargé de
clientèle et nous l'aidons à promouvoir
son site. Comme sur My Yahoo, l'affilié pourra
bientôt personnaliser ses statistiques, bâtir
ses promotions, etc. Et l'ouverture de notre programme
à des tiers entre dans cette logique.
Le
principe de fonctionnement d'Hotels.com est toujours
de négocier des allotements avec les hôteliers.
N'est-ce pas de plus en plus difficile sur un marché
qui devient très concurrentiel ?
Notre mode de fonctionnement consiste
à pré-réserver un certain volume
de chambres à l'hôtelier sur une période
en fonction de nos prévisions. Ceci nous permet
d'avoir de la disponibilité sur des périodes
très demandées à de prix très
compétitifs. Effectivement, cela comporte quelques
difficultés. Il faut garantir aux hôteliers
que nous tiendrons nos objectifs et pour cela, nous
faisons en sorte de pousser les hôtels sur nos
sites partenaires. Ensuite, nous tentons de faire comprendre
aux hôtels qui font partie d'un réseau
que nous pouvons leur apporter de l'activité
toute l'année.
Quels
seront vos principaux chantiers en 2003 ?
Décliner nos sites propres dans
toutes les langues et mettre en avant les courts séjours,
une tendance de fond en Europe.
Qu'est-ce
que vous aimez dans Internet ?
Aller droit au but et pouvoir sélectionner
ce que l'on a envie de voir. Internet, c'est la liberté
accessible à tout le monde. Je regrette parfois
le temps où tout était possible sur Internet,
y compris les dérives. Enfin, j'adore Internet
car il me permet d'être en contact très
facilement avec ma famille qui est assez loin de moi.
En particulier, j'aime beaucoup le système de
visio-conférence de Yahoo. Il me permet d'être
presque à côté des gens que j'aime.
Qu'est-ce
qui vous irrite le plus sur Internet ?
Attendre et subir les pop-up, car elles
m'empêchent d'aller droit au but.
Quels
sont vos sites préférés ?
Je suis un gros acheteur sur Internet.
J'achète des fleurs, des cadeaux sur Gap.com.
Je fais mes courses sur Houra.fr et je vais régulièrement
sur Anyway.com ou eBookers. Enfin, je vais régulièrement
sur Yahoo.com pour me donner un aperçu rapide
de l'actualité.
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