JDNet.
Vous êtes présent sur Internet et sur Minitel.
Pourquoi y ajouter la télévision interactive
alors que les précurseurs qui ont eu l'occasion de
tester ce canal le disent trop limité et peu ergonomique
?
Marc Duteil.
Il s'agit aujourd'hui d'une sorte
de test avancé pour lequel nous allons proposer une
sélection de 600 annonces par semaine, principalement
dans les secteurs de l'immobilier et l'automobile. C'est vrai
que ce type de service est encore aujourd'hui relativement
lourd à concevoir et à mettre à jour.
C'est pourquoi nous avons choisi dans un premier temps de
nous limiter à une mise à jour hebdomadaire.
Nous attendons la prochaine version du décodeur CanalSatellite
qui nous permettra peut-être d'envisager une véritable
fusion entre notre service Web et le service de télévision
interactive.
Un développement
équivalent sur le bouquet TPS est-il envisagé
?
Non. Il s'agit d'abord d'un obstacle technique car CanalSatellite
utilise la plate-forme MediaHighWay alors que T¨PS utilise
la plate-forme OpenTV qui est totalement incompatible avec
la première. Nous envisagions éventuellement
une version OpenTV pour permettre la diffusion de notre service
sur les réseaux-câblés qui utilisent également
cette technologie. Mais pour l'heure nous avons privilégié
CanalSatellite avec l'objectif, à terme, d'être
le plus ouvert possible.
Quel est
aujourd'hui le modèle économique de votre site
Bonjour.fr ?
Gratuite
lors de son lancement, la diffusion d'une annonce sur le site
est devenue une option pour les particuliers qui annoncent
dans nos éditions papier. Son prix est de 17 francs
pour une présence de 3 semaines sur le site. Aujourd'hui
90% des particuliers acceptent de souscrire cette option et
nous diffusons plus de 300.000 annonces par semaine.
Et les
revenus publicitaires ?
La
commercialisation de bannières traditionnelle ne représente
que 5% de nos revenus alors que nos prévisions tournaient
plutôt autour de 30%. Mais cette relative faiblesse
sur le marché publicitaire est largement compensée
par le nombre élevé de particuliers payant la
diffusion de leur annonce sur le Web, très supérieur
à nos prévisions.
Dans cette
période tendue sur le marché publicitaire, beaucoup
d'éditeurs de sites importants décident d'internaliser
la régie de leur espace pub. S'agit-il pour vous d'un
projet ?
Non, nous n'avons aucun problème
avec notre régie Ad2one.
Il se trouve que nous dépendons moins de la pub que
prévu, ce qui est plutôt une bonne chose dans
un marché difficile. C'est aussi la conséquence
de notre démarche qui est de refuser de descendre trop
bas les prix de notre espace. Notre tarif se situe autour
de 80 à 100 francs le CPM et même pour les campagnes
importantes, nous ne descendons jamais en dessous de 45 francs.
Je pense qu'il y a un niveau où le prix de vente de
la pub ne couvrent plus les frais fixes et la bande passante.
Notre choix est plutôt de compléter nos revenus
pub classiques par des offres plus originales.
De quels
types offres s'agit-il ?
D'abord nous commençons
à commercialiser de l'espace ciblé, à
la fois sur le plan thématique mais aussi géographique.
Les commerciaux de terrain qui vendent l'espace publicitaire
de nos éditions papier proposent des vignettes aux
annonceurs professionnels locaux avec un logo cliquable. Une
société de déménagement lyonnaise,
par exemple, peut être intéressée par
la consultation d'annonces immobilières sur la région
lyonnaise. Il s'agit là d'un espace que nous commercialisons
essentiellement en direct.
Nous travaillons également sur des offres de marketing
direct. Lorsqu'un particulier recherche un type de bien sur
Bonjour.fr, il peut demander à recevoir les annonces
qui l'intéressent par mail. Nous exploitons ainsi une
importante base d'adresses mails opt-in.
Quelles
synergies avez-vous mis en place avec les autres activités
du groupe Vivendi-Universal ?
D'abord nous avons confié
la régie du site à Ad2One, la régie maison
du groupe. Mais nous l'avons surtout fait parce que nous avons
été convaincus par leur compétence. Nous
avons également mis en place une plate-forme de consultation
d'annonces auto et immobilières avec SFR. En parallèle,
nous avons longtemps été présents sur
le site de Canal Plus. Nous fournissons aussi les petites
annonces de Vizzavi et d'AOL France (Vivendi a vendu sa
participation au capital d'Aol France, NDLR).
Nous
avons par ailleurs d'excellents rapports avec VivendiNet,
filiale, comme la Comareg, de Vivendi Universal Publishing.
Comment
vous situez-vous sur le marché des enchères
en ligne. N'êtes-vous pas parti un peu tard, devancé
par les dotcoms comme iBazar, Aucland ou QXL?
Nous n'avons pas voulu être
pionniers sur ce marché car il existait, à l'époque
où sont nés iBazar etAucland, de véritables
incertitudes juridiques sur la légalité de ces
ventes aux enchères. Nous appartenons à un groupe
important qui ne pouvait se permettre de prendre un risque
sur ce sujet.
Une fois
la situation juridique clarifiée, vous n'avez jamais
envisagé l'acquisition d'un site d'enchères ?
Pas vraiment. D'abord iBazar était un trop gros morceau
et le modèle économique des enchères
en ligne n'est pas encore suffisamment viable pour envisager
un tel investissement. S'agissant d'Aucland, nous considérons
que ce n'est pas pour nous une opportunité d'achat.
Nous avons préféré bâtir de A à
Z notre propre service d'enchères. Notre
espace enchères gratuit sur Bonjour.fr comprend 28.000
annonces. Nous avons développé une plate-forme
propriétaire pour cette activité.
Mais vous
avez au contraire opté pour la solution de Dealpartners
pour l'achat groupé. Pour quelle raison?
L'achat groupé n'est qu'une
petite activité complémentaire pour le site,
qui reste marginale. Nous préférons nous concentrer
sur notre coeur d'activité. L'achat groupé est
un service qui ne nous coûte rien et qui peut générer
quelques revenus. Mais ce n'est pas du tout une activité
stratégique.
Quelle
est la situation financière de Bonjour.fr ?
Elle est délicate à
appréhender car l'activité Internet n'a pas
été filialisée et se trouve donc par
conséquent directement intégrée dans
les résultats de la Comareg. Ce que je peux dire, c'est
que depuis deux ans nous avons investi moins de 80 millions
de francs pour créer et lancer un site qui réalise
aujourd'hui 12 millions de pages vues mensuelles. L'activité
sera rentable pour le troisième trimestre 2002 et malgré
la baisse du marché publicitaire, nous devrions cette
année atteindre nos objectifs. 60% des revenus de Bonjour.fr
proviennent de l'option Internet souscrite par les particuliers
lorsqu'ils
passent une annonce.
Quels sont
vos sites préférés sur Internet à
part Bonjour.fr?
J'ai
longtemps fait mes courses sur Télémarket que
je trouve très bon en particulier pour leur service
téléphonique, mais ils ont récemment
changé leur logistique et ils ont rencontré
à cette occasion beaucoup de problèmes. J'en
ai profité pour tester Ooshop que je trouve encore
plus pratique. Sinon j'achète très souvent sur
le site de la Fnac et quelquefois des billets d'avion directement
sur les sites des compagnies aériennes.
Que détestez-vous
sur Internet?
Pas
grand chose, à part le spamming de Newsletter. Je reçois
beaucoup de Newsletter auxquelles je ne me suis jamais abonné
et cela m'agace beaucoup. Sinon, ce que je trouve très
agréable sur Internet, c'est que si vous n'aimez pas
un site, vous n'y allez pas!
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