TOURISME 
 
Petra Friedmann
Directrice générale
Opodo France
Petra Friedmann
"La France représente 45 % du chiffre d'affaire de l'ensemble du groupe Opodo"
Après trois ans et demi d'existence, Opodo France livre enfin ses résultats. Petra Friedmann, sa directrice générale, commente les chiffres et les événements majeurs qui ont marqué l'année 2005. Avec une croissance affiché de plus de 70%.
(27/01/2006)
 
JDN. Quel est le bilan économique d'Opodo France pour l'année 2005 ?
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 Opodo
Petra Friedmann. Le groupe Opodo France qui réunit les sites Opodo.fr, Vivacances et Karavel-Promovacances a réalisé un volume d'affaires de 450 millions d'euros en 2005. A périmètre constant, c'est-à-dire en prenant en compte les résultats de Promovacances et de Vivacances pour l'exercice 2004, cela nous fait une progression de 72 % ! C'est un chiffre très supérieur à la progression de 53 % établie par l'Acsel pour le commerce électronique en 2005 ou à la hausse de 45 % annoncée par la Fevad pour le secteur de l'e-tourisme. Opodo.fr, à lui tout seul, a connu une croissance de 76 %. Vivacances a progressé de 105 % et Promovacances de 64 %. Ce qui veut dire qu'en 2005 nous avons réussi à accroître notre part de marché par rapport à nos concurrents. Au total, nous avons dépassé l'année dernière pour la première fois la barre du million de clients.

Que pèse désormais Opodo France dans l'ensemble du groupe Opodo en Europe ?
Nous représentons désormais 45 % du chiffre d'affaires du groupe qui s'est élevé en 2005 à 1 milliard d'euros. La France est donc à présent le pays le plus important en terme de revenu. Le groupe Opodo a d'ailleurs également franchi une nouvelle étape en 2005. Alors qu'il y a un an, il comptait 300 personnes dans trois pays, il en compte désormais 900 dans neuf pays.

Avec la fin des commissions sur la vente de billets d'avion, comment se répartit désormais votre chiffre d'affaires entre les différents produits que vous proposez ?
La fin des commissions sur la vente des billets d'avion a eu un impact important sur les marges de ce type de produit. La rentabilité par billet a en effet baissé d'environ 30 % en un an. Un manque à gagner que la croissance du volume de vente, grâce à l'acquisition de nouveaux clients venus des agences offline, n'a malheureusement pas pu entièrement compenser. Ni d'ailleurs la hausse de notre productivité sur les produits aériens, la part des e-tickets ayant augmenté de 40 % des billets émis en 2004 à 65 % en 2005.
Mais nous nous y étions préparés en diversifiant notre offre puisque cette situation existe depuis deux ans au Royaume-Uni et en Allemagne. De fait, si il y a trois ans, la billetterie représentait 95 % du chiffre d'affaires d'Opodo.fr, elle est désormais inférieure à 70 % de nos revenus. Cette part est encore moins importante pour le groupe, puisqu'elle représente 40 % de son chiffre d'affaires, contre 50 % pour les séjours, le reste étant réalisé par l'hôtellerie et la location de voiture.

Allez-vous continuer à vous diversifier ?
Oui. Déjà, en 2005, nous avons totalement refondu notre interface hôtelière. De 30.000 établissements il y a un an et demi, nous sommes passés à 150.000 aujourd'hui. Pour chacun d'entre eux, nous avons établi un cahier des charges et nous avons une équipe dédiée qui se rend sur place pour visiter les hôtels que nous référençons. Nous avons également intégré en novembre 2005 une offre de croisières. Enfin, nous devrions continuer à étoffer notre offre de packages.

Comment a évolué votre panier moyen en 2005 ?
Il a augmenté de 6 % sur l'aérien, notamment en raison de la hausse du prix du pétrole et de la croissance des commandes sur les longs courriers. Mais la plus forte hausse a eu lieu sur les séjours : + 15 % en un an. Les internautes n'hésitent plus désormais à acheter des séjours plus lointains et plus compliqués. Nous avons également constaté, fin décembre, qu'ils étaient capables de réserver leur voyage un an à l'avance sur des destinations comme l'île Maurice ou les Seychelles. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne réservent plus à la dernière minute. Mais d'autres comportements s'affirment.

Vivacances fournira une solution aux agences pour vendre des billets d'avion."
Quelles sont les synergies avec les autres marques du groupe ?
Nous avons créé une équipe commune à Opodo et Vivacances pour gérer le marketing et la production des deux sites. Au delà, Promovacances est le fournisseur de packages exclusif d'Opodo et de Vivacances. Ce qui ne veut pas dire pour autant que l'on retrouve les mêmes produits sur tous les sites. Nous travaillons en effet parallèlement à affiner le positionnement de chacun d'entre eux. Vivacances sera spécialisé dans la fourniture de billets d'avion en BtoB. Les agences de voyages offline pourront ainsi disposer d'un moteur de recherche vraiment différent de celui d'Opodo et pourront bénéficier de prix vraiment compétitifs. Promovacances reste, lui, spécialisé sur les forfaits à petits prix. Quant à Opodo, il garde un positionnement qui concilie qualité, prix et services clients.

Et le package dynamique, comment évolue-t-il ?
Il évolue très rapidement. Mais cela ne veut pas dire grand chose puisque nous partons de très bas. En revanche, je pense qu'à terme c'est un véritable produit qui devrait remplacer le tour operating sur le court séjour.

Comme vous l'aviez annoncé, l'italien Eviaggi est devenu au tout début de cette année, Opodo.it. Est-ce que c'est la réplique d'Opodo.fr, Opodo.uk, Opodo.es ou encore Opodo.de ?
Dès qu'un site passe sous la marque Opodo il doit se conformer à une charte graphique et à un positionnement. En revanche, l'offre est adaptée aux besoins du pays.

Qu'en est-il de Travellink, votre offre dans les pays scandinaves ? Doit-elle, elle aussi, passer sous la marque Opodo
Pour l'instant, Travellink devrait garder son nom. C'est une marque bien implantée qui dispose également d'une forte expertise en matière de voyages d'affaires. Nous essayons d'ailleurs de travailler étroitement avec eux pour qu'ils nous fassent bénéficier de leurs connaissances dans ce domaine pour développer notre offre en France.

Nous allons lancer un vaste chantier de CRM."
Quels seront les grands chantiers d'Opodo France en 2005 ?
Nous allons continuer à travailler pour améliorer notre site. Nous allons notamment refondre la partie aérienne, les séjours ainsi que les packages dynamiques. Mais pour les internautes, ces chantiers n'auront rien de spectaculaire car ils auront lieu sur le backoffice. Nous allons également mettre en place une véritable stratégie CRM, chose que nous n'avons pas pu faire jusqu'à présent en raison d'une croissance trop rapide.

D'autres déploiements en Europe sont-ils prévus ?
Il est possible que nous lancions d'autres sites européens. Mais il n'y a pas de nécessité, car nous couvrons déjà les pays qui génèrent 95 % du chiffre d'affaires européens en matière de tourisme.

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Quelles sont vos perspectives en 2006 ?
Les premiers mois de l'année s'annoncent bien ainsi que l'été. Mais la situation reste assez instable. Aussi, nous tablons sur une croissance de 30 à 40 % en 2006. Mais nous essayerons bien sûr d'aller au delà.
 
 
Propos recueillis par Rédaction JDN & JDN Solutions

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