JDNet.
Le site MusicBox a été lancé en 1996
exclusivement sur la vente de CD. Vous avez décidé
ensuite d'élargir votre offre aux DVD. Est-ce que vous
avez opté pour le même positionnement sur ces
deux produits ?
Corinne Gillet.
Concernant le CD, qui est le
produit historique de MusicBox, nous avons toujours conservé
le même positionnement, à savoir un référencement
limité. Aujourd'hui, nous avons 5.000 références.
Notre but n'est pas d'être exhaustif, mais de travailler
les meilleurs ventes, les nouveautés et tout le fond
de catalogue.
En terme de thématique musique, nous sommes restés
sur le même créneau, celui de la variété
française et internationale. Nous ne nous sommes aventurés
ni dans le classique, ni dans le jazz, qui demeure un secteur
de niche. Nous gardons une offre de CD single, mais limitée
à 100 références. Pour ce qui est du
DVD, nous avons opté pour un autre positionnement.
Nous sommes exhaustifs sur le DVD, puisque nous avons environ
2.500 produits disponibles.Tout ce qui sort est dans le catalogue
MusicBox. Nous avons pu adopter cette stratégie car
nous étions présents au lancement des DVD en
France. Nous n'avons donc pas acquis de retard par rapport
à la fabrication du catalogue.
Quels sont
aujourd'hui les résultats du site sur ces deux gammes
de produits ?
Nous
avons aujourd'hui un catalogue d'environ 7.500 références.
Notre objectif est d'avoir 95% des produits en stock pour
que toutes les commandes passées avant 16 heures puissent
être expédiées le jour même. Notre
panier moyen se situe au environ de 350 francs hors taxes.
A l'heure actuelle, il augmente de manière constante,
après avoir connue une évolution assez importante
ces six derniers mois, en raison de la croissance des ventes
de DVD. Nous recensons entre 150 et 200 commandes par jour
et notre chiffre d'affaires pour l'année 2000 a atteint
15 millions de francs. Nous espérons doubler ce chiffre
en 2001. C'est un seuil ambitieux. Arriver à 15 millions
n'est pas si compliqué que cela. Mais arriver à
25-30 milllions de francs, signifie passer des paliers supplémentaires
tant en termes de gestion interne que de stocks, de réactivité
comme de services. Toutefois, si nous arrivons à maintenir
nos objectifs de rentabilité et notre marge sans faire
30 millions de chiffre d'affaires, ce ne sera pas grave. Nous
ne sommes pas dans une logique de chiffre d'affaires à
tout prix. Nous préférons maîtriser tous
les éléments pour être capables de montrer
un modèle solide dans les deux à trois ans à
venir. Nos taux de marge sont en augmentation tous les mois,
ce qui nous laisse espérer une rentabilité à
la fin de l'année.
Quelles
sources de développement privilégiez-vous à
court terme pour augmenter vos volumes et le recrutement d'internautes
?
Compte
tenu du nombre de visites par jour, c'est-à-dire entre
8 et 10.000, et du nombre de commandes, nous pensons avoir
atteint un seuil, étant donné les faibles investissements
publicitaires que nous avons faits sur le Net. Aujourd'hui,
nous souhaitons davantage développer notre activité
par des produits complémentaires que par des investissements
massifs en publicité. La compagne que nous avons faite
en décembre sur Yahoo, pour un budget de 300.000 francs,
n'a pas été satisfaisante en termes de transformation
par rapport aux objectifs que nous nous étions fixés.
Nous allons essayer de trouver des leviers différents
pour faire du recrutement. Ce sera peut-être plus long
que les bannières publicitaires, mais plus rentable.
Quels sont
les outils que vous allez privilégier ?
Des
outils comme les comparateurs de prix, qui ont l'avantage
de toucher des acheteurs. Dans cette même logique, le
nouveau modèle de boutique que nous venons de lancer,
propose outre deux nouvelles rubriques, jeux vidéo
et hi-fi vidéo, un nouvel espace braderie. Accessible
en permanence, il proposera des offres inédites sur
le Net, dans tous les univers, pour que les visiteurs sachent
que sur MusicBox on peut trouver des produits à prix
bradés, non disponibles ailleurs. En d'autres termes,
nous pensons davantage recruter par de nouveaux partenariats,
des prix très attirants sur les comparateurs ou des
mises en avant dans les espaces boutique. Le positionnement
que nous tentons d'imposer est un juste milieu entre un modèle
élitiste et le discount. Ce qui nous permettra de ne
pas nous cantonner à un positionnement qui nous restreint,
mais élargira notre cible vers des internautes à
la recherche de bonnes affaires.
Par rapport
à cette logique de faibles prix, comment vous positionnez-vous
face à un site comme Priceminister ?
Je
trouve leur accroche publicitaire très bonne (Lire
la rubrique Offline
du JDNet du 04/05/01). Le message est percutant, très
lisible et il peut amener une forte réactivité.
Ils se situent en plus, sur un marché, celui de l'occasion,
qui nous intéresse beaucoup, car en plein boom. C'est
un site avec lequel nous pourrions envisager un partenariat.
Vous aviez
envisagé en 1999 mettre en place un service de dépôt-vente.
Vos projet s'y rattache ?
En
fait, nous n'avons jamais lancé ce service. Mais, nous
réfléchissons actuellement à un concept
similaire, pas forcemment sur tous les produits, mais sur
un produit phare.
Faire du
prix coûtant pour recruter plus d'internautes fait-il
partie de vos axes de développement?
Actuellement,
non. Notre position est plutôt de nous développer,
de ne pas nous marginaliser par rapport aux grands, mais pas
à n'importe quel prix. Nous n'envisageons des opérations
à prix coûtant que sur des produits ou univers
spécifiques. Notre objectif est plutôt de créer
de la confiance et de la fidélisation.
Avec votre
nouvelle boutique, quels sont vos objectifs en termes de vente
?
Nous
espérons passer dans les deux mois qui suivent l'ouverture
à 250 commandes par jour. Cette augmentation sera vraisemblablement
tirée par les jeux, parce que ce sont des gammes de
prix similaires à ce que nous faisons déjà.
La hi-fi vidéo demande une maturité plus longue.
Il faut prendre le temps de se positionner sur le marché
et d'être connu. Nous n'allons toutefois pas proposer
tous les jeux vidéos qui sortent en France. Nous préférons
nous concentrer sur une gamme restreinte. Nous comptons également
beaucoup sur la nouvelle ergonomie du site, plus lisible,
conviviale et plus efficace dans la recherche des produits,
grâce à de nouvelles portes d'entrée produits.
Ce développement a pris du temps, car nous avons tout
réalisé en interne.
Pourquoi
ne pas avoir mis en place plus tôt ces nouveaux univers
?
Parce
qu'auparavant, ces transformations ne figuraient pas dans
nos priorités, même si nous aurions pu revoir
plus tôt l'ergonomie du site. Aujourd'hui, avec ce nouveau
site et ces nouveaux univers, nous voulons nous hisser à
la hauteur de sites comme Amazon, Alapage ou la Fnac. Nous
jouons il est vrai assez gros sur cette nouvelle version.
Quelles
sont vos perspectives pour 2001 ?
D'ici
la fin de l'année, notre objectif est de donner la
plus grande valeur possible à MusicBox et donc d'atteindre
nos objectifs. Pour cela, nous prévoyons dans les prochains
mois une noiuvelle augmentation de capital. Mais nous ne sommes
pas sûrs de la faire avec nos seuls partenaires actuels
si nous ne trouvons pas un accord suffisamment vite.
Quels sont
vos sites préféré sur Internet ?
Je
regarde beaucoup les sites de vacances, comme Travelprice.
Je regarde également les sites d'information comme
TF1 ou La
Tribune, parce que cela me permet d'être informée
très rapidement. Et puis tout ce qui est information
autour du Net. C'est surtout de l'information et peu de sites
de loisirs.
Qu'est-ce
que vous détestez sur Internet ?
En
fait, il y a peu de chose que je n'aime pas. J'essaie de prendre
ce qu'il y a de mieux, et de ne pas faire la police. En fait,
j'aime Internet pour son côté pratique. Enquiquinements,
zéro : c'est un peu ma devise dans la vie.
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